NÎMES 40 ans après l’attentat du Drakkar, une cérémonie d’hommage aux soldats français
Le 23 octobre 1983, deux attentats-suicides ont frappé des militaires américains et français durant la guerre du Liban. Pour rendre hommage aux 58 parachutistes français tués, une cérémonie a eu lieu au monument aux morts de Nîmes.
Ce lundi 23 octobre 1983, Frédéric Loiseau, secrétaire général de la préfecture représentant le préfet, a présidé la cérémonie d’hommage aux victimes au square du 11-Novembre-1918. Daniel Tamagni, rescapé de l’attentat, et les parents du caporal Laurent Jacquet, décédé le jour du drame, étaient présents. Une plaque commémorative gravée à la mémoire des 58 chasseurs parachutistes a été dévoilée.
Les prémices du drame
Mi-octobre 1983, la situation sécuritaire se dégrade à Beyrouth. Des renseignements faisant craindre des actions terroristes contre le contingent français sont transmis par la population libanaise. “Les parachutistes dorment désormais en tenue de combat, arme à portée de main”, raconte l’ancien militaire Daniel Tamagni. Le samedi 22 octobre à 22h, le capitaine Thomas rassemble les chefs de sections pour leur annoncer qu’il vient de recevoir des menaces claires. “Finalement la nuit a été relativement calme”, explique le rescapé.
À 6h18, un attentat au camion piégé a tué 241 soldats de la marine américaine près de l’aéroport de Beyrouth. Quelques minutes après, une seconde explosion retentit contre l’immeuble Drakkar où étaient basés les parachutistes français. Une déflagration d’une violence inouïe secoue l’immeuble qui se met à trembler. Le bâtiment se soulève est dans un bruit assourdissant les murs cèdent, les planchers s’effondrent entraînant tous les hommes.
L’immeuble de huit étages est devenu un amas de gravas de quatre mètres de hauteur. “Après le vacarme, un grand silence s’installe puis peu à peu les cris de douleur des parachutistes français se font entendre sous les décombres”, se rappelle Daniel Tamagni.
Les zones d’ombres de l'attentat
Le drame a fait 64 victimes dont 58 parachutistes français et cinq civils libanais. Selon les autorités, un camion piégé aurait fait exploser le bâtiment. Pourtant, aucun débris du véhicule n’a été retrouvé. Les rescapés avancent une autre hypothèse selon laquelle des explosifs étaient installés sous l’immeuble.
Les sous-sols de Beyrouth, comme beaucoup de zones de conflits, disposaient à cette époque de nombreux souterrains. Il est donc possible que des explosifs aient été déposés quelques heures avant l’attentat. Depuis 40 ans, les rescapés et les familles des victimes tentent encore de comprendre le crime du 23 octobre 1983.
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