NÎMES Book'in ferme après 31 ans : "On ne peut plus rivaliser avec Internet"

La devanture de Book'in.
- Corentin RichardDepuis 1994, Jean-François Chou tenait l'emblématique bouquinerie Book’in, au 17 boulevard Amiral Courbet, à Nîmes. Le commerce fermera ses portes en octobre.
Il l'a annoncé dans un message Facebook, Jean-François Chou, surnommé "Jeff", fermera les portes de sa boutique Book'in début octobre. Un déchirement pour le commerçant, qui vit cette aventure depuis 31 ans. "Je n'ai pas le choix que de fermer, le chiffre d'affaires a considérablement baissé depuis quelques années, surtout depuis 2024", explique-t-il (voir vidéo ci-dessous). "Depuis trois ans, nos ventes ont baissé de 50 %", ajoute-t-il. Une boutique réputée pour ses trésors littéraires et musicaux. Livres, disques et vinyles sont entreposés avec près de 30 000 références disponibles.
En cause, l'essor des sites marchands en ligne. Quand il a ouvert, Internet n'existait pas, mais par la suite, la concurrence est devenue trop grande pour sa boutique physique. Le commerçant nous éclaircit : "On ne peut pas tout avoir en magasin, et les meilleures affaires se trouvent souvent sur Internet."
Plus qu'une boutique : un lieu de partage
Cette aventure était avant tout humaine pour Jean-François : "C'était une superbe expérience, de fabuleux échanges, j'ai rendu des clients heureux et eux m'ont rendu heureux."
Depuis 31 ans, il entretient une relation très forte avec ses clients : "J'aime discuter avec eux, échanger, apprendre, mais aussi leur apprendre. J'ai adoré les conseiller, chose que l'on ne retrouve pas sur Internet."
Il était présent dans le cœur des gens, certains ont grandi avec la boutique. "J’ai quand même une certaine fierté, je suis content de ce que j’ai pu accomplir pendant toutes ces années", explique-t-il.
Avant de tourner la page, Book’in liquide son stock avec des réductions allant jusqu’à 50 %. " Il faut tout vider d’ici octobre. Il reste encore beaucoup de livres", déclare Jean-François. L'occasion pour certains de dire un dernier au revoir et pour d'autres de soutenir pour une dernière fois un commerce local.