Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 01.03.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 3177 fois

NÎMES Carémeau s'est doté d'un nouveau scanner

L'outil d'imagerie sera alloué au service éponyme.
Le CHU de Nîmes, Carémeau (Photo Archives Anthony Maurin).

Le CHU de Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Fin septembre 2018, un scanner Force (Siemens) a été installé à l’hôpital universitaire Carémeau, en remplacement de celui présent depuis 2011. Ce scanner est le meilleur appareil disponible au moment du choix dans la gamme du constructeur allemand.

Les examens réalisés en radiologie et en imagerie médicale dépendent de plusieurs paramètres dont trois principaux qui sont le patient, le radiologue et l’appareil. « Le patient interfère avec la qualité de l’image par différents facteurs dont la corpulence (poids, taille), la teneur en eau (IRM), sa capacité à rester immobile, en apnée, son rythme cardiaque (si l’examen est synchronisé). Le radiologue interagit, par ses compétences, dans les paramètres de réglages de l’appareil, le choix des séquences à utiliser en fonction de la demande et de la question posée, de son interprétation et de la conduite à tenir par rapport au résultat. Enfin, le troisième paramètre, l’appareil, impacte le résultat et les informations fournies pour la prise en charge », indique le chef du pôle d’Activités médicales guidées par imagerie et explorations fonctionnelles (AMIE) du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes.

Un nouveau scanner : pour quelle utilisation ?

Les appareils de radiologie et d’imagerie médicale sont utilisés pour répondre à des questions de diagnostic mais aussi de dépistage, de prévention, de prédiction et de traitement. Tous les appareils de radiologie se sont perfectionnés au cours des dernières années. Le scanner n’échappe pas aux évolutions technologiques qui permettent des avancées considérables dans les diagnostics et les prises en charge.

« Le scanner Force dispense bien sûr des acquisitions scanographiques standards. Sa première particularité est d’être équipé de nouveaux détecteurs, plus sensibles, d’un nouveau filtre pour les rayons X (filtre en étain), de logiciels de reconstruction itératives de dernière génération qui permettent de réaliser des examens avec des doses de rayonnements ionisants très faibles, pouvant être équivalentes à celles d’une radiographie standard, précise le radiologue. Ainsi, un scanner thoracique classique en France est réalisé avec une dose de 5mSv (millisievert. Deux fois l’irradiation naturelle en France sur une année, NDLR) alors que ce nouveau scanner peut le faire avec seulement 0,2mSv (soit 25 fois moins de rayonnements) pour une qualité égale. La dose est inférieure à celle d’une radiographie de thorax, face et profil. Il en est de même pour le rachis et les articulations périphériques, ce qui autorise à travailler autour d’une substitution des radiographies standard (imagerie de projection) par une imagerie tridimensionnelle, apportant davantage d’informations, plus reproductible, plus sensible et moins contraignante pour le patient. »

Un scanner avec des équipements de dernière génération

Le scanner Force comprend deux tubes au lieu d’un seul. La première utilisation de ces tubes permet de combiner, en même temps, le même niveau d’énergie sur les deux tubes sur une même zone d’analyse et donc de descendre la résolution temporelle pour des examens du cœur (64 microsecondes au lieu d’une seconde auparavant). La visualisation des artères coronaires est ainsi facilitée car le cœur bouge moins pendant une acquisition très courte.

Ce mode d’acquisition permet aussi d’améliorer la couverture (mode turboflash) permettant ainsi une couverture plus rapide du corps (thorax-abdomen-pelvis en 1 seconde, thorax en 0,5 seconde). « C’est intéressant pour les enfants qui bougent ou les patients agités. On réduit ainsi considérablement les quantités de produit de contraste injecté », ajoute un praticien hospitalier dans le service d’Imagerie médicale.

Une des nouvelles salles d'échographie du service de cardiologie (photo Corentin Corger).

« Le scanner Force, grâce à son double tube (un tube avec une basse énergie et l’autre à haute énergie), permet également une imagerie spectrale avec des images acquises à des énergies différentes en kilovolt et donc une bonne séparation des informations fournies par les deux tubes, indique le docteur Joël Greffier, radiophysicien au CHUN. L’intérêt est d’analyser la différence sur des organes et des lésions afin de mieux les caractériser. On parle alors d’imagerie fonctionnelle (comme l’est, à son niveau, l’imagerie hybride fournie par le PET Scan) car, à la manière de l’IRM où des séquences multiples permettent d’approcher la texture de la lésion tumorale, le scanner spectral autorise une meilleure détection des hémorragies ou hématomes sous-duraux, ainsi qu’une analyse des lésions de la goutte et de la moelle osseuse. »

De nouvelles informations acquises

Le scanner Force peut être utilisé pour des acquisitions de perfusion cérébrale ou d’autres organes. Il peut ainsi diagnostiquer des AVC si l’IRM est déjà utilisée ou en maintenance. La perfusion offre différents indicateurs permettant les décisions thérapeutiques. « D'autres machines à "large couverture" très performantes existent sur le marché. Le partenariat avec Siemens a permis d'accéder financièrement à cette technologie », explique Yannick Le Manac’h, ingénieur biomédical au CHUN.

Ce scanner a nécessité la réorganisation du traitement informatique avec l’arrivée d’un nouveau serveur Via (VB30) car le nombre d’images générées dépasse les 10 à 15 000 par examen. Le post-traitement prend donc du temps et des ressources. Ce scanner est donc très performant et vient compléter le parc diagnostique déjà présent au CHU (trois autres, dont un essentiellement utilisé par le secteur interventionnel) et un scanner partagé au Groupement d’intérêt économique (GIE) Imagerie à l’Institut de cancérologie du Gard.

« La totalité des patients ne peut y avoir accès et le choix entrepris par le service de radiologie est d’en faire bénéficier les urgences et les pathologies cardiaques. De nombreux protocoles de recherche sont adossés à ce scanner, permettant d’évaluer et de confirmer les apports en pratique en faveur du patient et de sa prise en charge », conclut Nicolas Best, directeur général du CHUN.

Anthony Maurin

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