Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 27.11.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 871 fois

NÎMES Les élèves des Beaux Arts investissent La Cité

La Cité accueille les étudiants de l'Ecole des Beaux-Arts de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Les étudiants préparent leur exposition (Photo Anthony Maurin).

Entre le 9 et le 12 décembre prochains, à quelques jours de la fermeture définitive du grand magasin, les étudiants de l'école Supérieures des Beaux-Arts de Nîmes vont s'exposer. Un moment d'art et de partage à ne pas rater.

La Cité va fermer. Oui, La Cité va fermer, définitivement. La Cité est un magasin vieux de 130 ans, un lieu emblématique de la cité, une enseigne qui a tenu tête aux plus grosses en permettant aux plus petits de se vêtir. Car oui, La Cité s'appelait à ses débuts La Cité Ouvrière et était plus ou moins destinée à habiller cette classe. Aujourd'hui et après les mutation du textile, le magasin va fermer mais avant cela, son patron, Paul Giudicelli, conserve tout son panache et nous invite à le suivre.

Le suivre ? Oui, le suivre dans un délire un peu fou, comme tous les délires. Un beau matin, il y a un gros mois, cinq jeunes sont venus et lui ont proposé un projet. "L'école des Beaux-Arts est voisine, j'ai été le président des commerçants du centre-ville, j'aime laisser les créateurs s'exprimer et la place de l'art est importante." Il n'en fallait pas moins pour que 15 jeunes s'impliquent.

Sur les trois niveaux du magasin, soit 600m², Paul Giudicelli va laisser le flot artistique se déverser. Sur les deux premiers, l'expo, au troisième, les spectacles (jauge 50 personnes). "On a toujours été associé à la culture et à la création artistique, cette rencontre marquera les derniers jours de La Cité et autant vous dire que ça m'a refiler la patate !" affirme le directeur.

Paul Giudicelli, directeur de La Cité à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Pour Géraldine Rey Deschamps, conseillère municipale au site patrimonial remarquable, "La Cité est un lieu légendaire, créée au XIXe avec un parcours du XXe jusqu'au XXIe siècle. L'enthousiasme de Paul a fait de La Cité un lieu de découvertes. La retraite a sonné pour lui mais ce commerce sera regretté par nous tous..." Il faut dire que pendant les deux années à venir les vitrines demeureront un lieu faisant vivre l'art.

(Photo Anthony Maurin).

De son côté, le directeur de l'ESBAN, Christian Debize, est heureux de voir que ses jeunes ont pris les devants et que quelqu'un leur fasse entièrement confiance. "Nos étudiants sont parfois turbulents et agaçants mais ils peuvent être plus futés que beaucoup d'autres ! Ils sont venus ici de manière spontanée car ils avaient compris mieux que tout le monde que ce lieu avait un potentiel énorme. J'ai visité ce bâtiment extraordinaire, peu de lieux ont une histoire aussi forte et ont su garder une dimension aussi vintage. Ici, c'est un lieu pour la culture, il faut y inventer quelque chose qui n'existe pas ailleurs. On peut se mettre à pleure quand on regarde les éléments typographiques de la façade... On a laissé nos étudiants travailler comme ils l'ont voulu, je n'ai aucune idée de ce qu'ils préparent et chose incroyable, il appartiennent à toutes les années de la première à la cinquième ! Il faut saluer leur engagement total depuis un mois, leurs nuits sont courtes mais je crois fondamentalement au rôle de l'art et de la culture pour rassembler les gens en ces temps de crise... En tout cas, ici, ils ont eu toute la confiance imaginable pour mener à bien leur projet !"

(Photo Anthony Maurin).

Cinq étudiants se sont donc présentés à Paul Giudicelli il y a plus d'un mois. Certains n'étaient pas Nîmois, d'autres ne connaissaient pas La Cité mais chacun a trouvé le lieu si étonnant qu'ils ont voulu y pénétrer et voir le patron.  "Il fallait faire un événement pour la fermeture... On a lancé un appel à projet à l'ESBAN pour un projet simplement nommé "La Cité" afin de laisser une marge importante pour la créativité. On a eu une vingtaine de dossiers et ébauches, on en a sélectionné 14 dont un qui se fait à quatre mains. Il y aura tous les médiums représentés, ça sera vraiment de l'art contemporain. Tous les travaux seront en accord avec le lieu et le sujet, de près ou de loin, car nous avons été exigeants. On n'a qu'un mois pour les réaliser mais ça va le faire !" lancent les élèves.

(Photo Anthony Maurin).

Pour eux, c'est aussi une première de travailler hors les murs pour un projet commun en-dehors de l'école et du programme qui va avec. Remarquez, il est possible que tout cela soit noté et fasse grandir leur diplôme. Deux jours de montage, des espaces limités mais pas contraints dans un cadre et des soirées à l'entrée libre mais selon les places disponibles. Vernissage le 9 décembre à 19h avec un groupe de musique latine, cabaret de curiosités à 19h le samedi 10 décembre, de la chanson française avec les Soeurs Antienne le 11 à 19h et pour finir, le dévernissage sera prévu le 12 en compagnie d'un orchestre de musique celtique !

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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