Publié il y a 2 h - Mise à jour le 01.09.2025 - Corentin Corger - 3 min  - vu 573 fois

NÎMES « Si ça vient à durer, c’est la clé sous la porte », le cri du cœur des gérants du Minot

le minot boutique fermé rue madeleine

Le magasin est fermé depuis jeudi dernier 

- Photo Corentin Corger

Face au risque d’effondrement d’un bâtiment voisin, ce couple a été contraint de fermer son commerce. Un coup dur en pleine rentrée.

Mercredi dernier, le 27 août, la ville de Nîmes a décidé de prendre deux arrêtés municipaux afin de procéder à l’évacuation des habitants de plusieurs bâtiments du centre-ville à cause d’un risque réel d’effondrement. Il s’agit en priorité de trois adresses situées au début de la rue de l’Étoile, au croisement avec la rue de la Madeleine. Le décollement avancé sur la façade a donc poussé les services de la ville à prendre cette décision d’urgence. Ainsi, la totalité des occupants au 1, 3 et 5 rue de l’étoile ont dû quitter précipitamment les lieux. Désormais, la rue est fermée partiellement par des barrières et de la rubalise.

Selon la municipalité, ce risque immédiat d’effondrement a aussi des conséquences sur des bâtiments voisins. « Il convient de prendre des mesures nécessaires pour garantir la sécurité des occupants des immeubles limitrophes et avoisinants ainsi que celles des usagers de la voie publique », peut-on lire dans l’arrêté. Cela concerne le 35 rue de la Madeleine dont les occupants ont dû aussi évacuer. Au rez-de-chaussée, se trouve un local commercial occupé par « Le Minot », une sandwicherie artisanale dont les produits sont appréciés des travailleurs de l’Écusson.

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Les fissures sur la façade sont visibles  • Photo Corentin Corger

« On a été informé le jeudi à 10 heures que l’on devait fermer alors que la vitrine était pleine et des clients se trouvaient dans le magasin. Ça s’est fait brutalement ! », confie Maxime, le gérant, encore sous le choc d’avoir été contraint d’arrêter son activité si soudainement. Une décision qui l’a obligé à jeter de la marchandise. Ce dernier veut évidemment garantir la sécurité de son personnel et de ses clients, mais son activité se retrouve fortement perturbée. « On a contacté notre assurance, mais comme ce n’est pas notre bâtiment qui est directement concerné, aux premiers abords nos pertes d’exploitation ne devraient pas être pris en charge », déplore ce chef d’entreprise installé depuis cinq ans dans la capitale gardoise. 

"Toute notre vie de famille dépend de cette activité"

Forcément cette fermeture forcée passe mal. « On tombe de trois étages ! En plus septembre c’est notre plus gros mois. Sans oublier la partie traiteur avec des prestations que l’on doit annuler. Toute notre vie de famille dépend de cette activité », insiste Maxime qui travaille avec sa compagne Mathilde, tous deux jeunes parents depuis dix mois. Dans la rue de la Madeleine, le restaurant Dé-K-Lé est aussi impacté avec la fermeture de deux salles, mais dans une moindre mesure, car sa salle principale, située en face Le Minot, peut rester ouverte avec la cuisine.

fermeture rue de l'étoile risque effondrement
La rue de l'Étoile est partiellement fermée  • Photo Corentin Corger

Ce qui est aussi délicat pour le couple, c'est le manque de visibilité sur la date d’une éventuelle réouverture. « On nous dit d’attendre, mais nous, on ne peut pas ! On continue de payer les charges pendant ce temps, nous avons deux salariés. Et pas de compensation financière. Si ça vient à durer, c’est la clé sous la porte. » Un cri du cœur pour un commerce qui fonctionne bien avec une belle réputation et une clientèle fidèle. D’ailleurs, Maxime et Mathilde ont reçu de nombreux messages de soutien qui remontent un peu le moral dans cette période difficile.

Dans l’arrêté, la ville de Nîmes prévoit de faire, « intervenir sous 5 jours un bureau d'études techniques (BET) qui définira les mesures nécessaires visant à permettre de stabiliser la structure. » Mais le temps de l’audit plus des travaux, cela peut prendre plusieurs mois. "Cette mesure d'urgence est maintenue tant que les mesures mettant fin aux risques encourus n'auront pas été réalisées", est-il également précisé et adressé aux copropriétaires privés des bâtiments concernés. Affaire à suivre…

Corentin Corger

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