Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.04.2022 - abdel-samari - 7 min  - vu 1567 fois

PRÉSIDENTIELLE Carole Delga, Jean-Paul Fournier, Françoise Dumas, Françoise Laurent-Perrigot et Vincent Bouget s'expriment

Photo via MaxPPP - Gao Jing

L'Elysée ne change pas de locataire. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, ce dimanche 24 avril avec plus de 58% des voix face à Marine le Pen. Un score bien différent dans le Gard où la candidate du Rassemblement national est arrivée en tête avec un score de 52%. Les réactions des élus qui n'étaient pas en plateau ce soir dans Bonsoir le Gard : Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, la députée Françoise Dumas et de la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « Cette victoire est avant tout celle de la République face à l’extrême droite. Pour ma part, j’ai mis toutes mes forces dans la bataille contre la candidate RN, en appelant clairement à utiliser le bulletin de vote Emmanuel Macron ou en réunissant également 1 400 personnes jeudi à Toulouse et des milliers de soutiens pour plébisciter notre République en commun. L’attachement des Françaises et des Français à notre démocratie et à ses valeurs s’est confirmé ce soir, malgré la banalisation de l’extrême droite due en partie aux jeux cyniques de certains. Pour la seconde fois en 5 ans, nous sommes nombreux, électeurs de gauche, à avoir voté pour faire barrage. Mais nous avons fait le choix de la responsabilité, de l’Etat de droit, de l’Europe et de l’ouverture à l’autre et au monde. Cette élection dit beaucoup de la défiance qui traverse notre pays. L’extrême droite n’a jamais fait autant de voix en France. Le taux d’abstention est au plus haut depuis 1969. Ce qui n’a pas été exprimé dans les urnes risque de se transformer en de nouvelles tensions sociales. Les inégalités croissantes, la crainte du déclassement et l’inquiétude des Français pour l’avenir de leurs enfants se sont révélées dans l’abstention et les votes aux extrêmes. Dès lundi, je me battrai, en Occitanie et dans toute la France, pour que le plus grand nombre de nos candidats de gauche soient soutenus par les électeurs aux législatives des 12 et 19 juin prochains. Nous avons besoin d’une opposition déterminée et crédible pour contrer le programme d’Emmanuel Macron, dur envers les plus faibles, complaisant avec les puissants : la réforme des retraites, le démantèlement du système de santé, la libéralisation de l’école et encore le conditionnement du RSA... Nous devons retrouver le chemin d’une société plus humaniste, avec un progrès partagé par tous, qui protège les plus modestes en s’appuyant sur une juste répartition des richesses. Nous devons aux générations futures de rehausser l’ambition environnementale, aujourd’hui insuffisante dans le programme d’Emmanuel Macron. Et l’école doit être la priorité numéro 1 de ce quinquennat, pour renouer avec la promesse républicaine, donnant à nos enfants un égal accès à l’escalier de la réussite. Je suis pleinement consciente de la gravité de la situation de la France et des enjeux des législatives à venir. C’est pourquoi nous devons être au travail, collectivement et avec humilité, pour l’avenir de la France. Seuls le volontarisme politique, la détermination, la cohérence et la clarté apporteront crédibilité à l’action politique et pourront ainsi répondre à la colère de beaucoup de Français. »

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes : « Ce soir, je veux m’adresser aux Nîmois, mais aussi à la France. Dans un moment que chacun devine si important pour l’avenir de notre Nation, je veux transmette au Président de la République réélu, Emmanuel Macron, mes félicitations républicaines. Dans une France fracturée sur fond de désunion et de guerre en Europe, je lui souhaite de nous rassembler, car il s’agit, in fine, de l’avenir de notre pays dont il est question. Ce soir, par-delà les divergences politiques, je souhaite de tout cœur que la France réussisse. Néanmoins, à travers les résultats électoraux, avec des extrêmes toujours plus forts et une abstention record, les Français ont adressé des messages clairs et parfois contradictoires au Président. Aussi, il lui appartient désormais de tirer toutes les conséquences politiques de ces fractures qui nous affectent. A ma famille politique et en dépit des résultats électoraux calamiteux, je veux témoigner ma conviction qu’il demeure une voie française ; celle d’une droite de convictions, avec des idées neuves pour la Nation, ancrée dans ses territoires, fidèle à son héritage gaulliste et populaire. La prochaine étape de cette refondation totale se jouera lors des élections législatives car nous ne pouvons laisser l’opposition, et donc l’alternance, aux extrêmes, de gauche comme de droite. La majorité doit avoir en face d’elle, à l’Assemblée nationale, un parti capable de s’opposer dans un cadre républicain. Il en va de la survie de notre démocratie. »

Françoise Dumas, députée de la Majorité Présidentielle : « J’ai d’abord une forte pensée pour Emmanuel Macron. Sa victoire est historique car c’est la première d’un Président hors période de cohabitation. Je tiens à exprimer ma reconnaissance pour les gardoises et des gardois qui ont participé au vote et qui ont fait confiance au Président de la République. Cette victoire qui est nette oblige tous les membres de la majorité présidentielle. Effectivement, nous devons tirer tous les enseignements du score du Rassemblement national qui reste encore très élevé, et plus particulièrement dans notre département. C’est donc en responsabilité que nous devons accueillir le résultat de ce soir, même s’il représente un soulagement pour nos institutions républicaines et la place de la France dans le monde. Plus que jamais, il faut traiter à la racine les causes des problèmes des Françaises et des Français. A ce titre, Emmanuel MACRON s’est engagé à introduire davantage de concertation et de consultation. Mais pour cela, il faudra que les Français, en cohérence avec le résultat de ce soir, accordent une majorité législative au Président élu. Je prendrai toute ma part afin qu’il puisse l’obtenir. »

Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Département du Gard : « Aujourd’hui, les françaises et les français se sont exprimés majoritairement dans le but de défendre la République face aux idées du Rassemblement National. La République est préservée grâce aux millions d’électeurs qui sont venus à son secours. Dans un contexte de crise économique et sociale qui perdure et s’aggrave, entrainant une désespérance, mais aussi un sentiment d’exclusion et de peur en l'avenir engendrés par la guerre en Ukraine et le dérèglement climatique, il est fondamental de rester unis autour des valeurs et principes républicains qui fondent notre démocratie. Emmanuel Macron et nos futurs députés devront tenir compte de cet état de fait pour conduire une politique véritablement au service de tous les Français. Pour les collectivités territoriales et plus encore pour le Conseil départemental du Gard, l’heure est au travail et à la vigilance. L’exigence de solidarité que nous portons au quotidien doit plus que jamais être notre priorité. Car les besoins sont immenses et les résultats de ce soir imposent d’agir en privilégiant l’écoute et l’humilité. C’est la raison pour laquelle le Conseil départemental sera plus que jamais la collectivité qui protège. »

Vincent Bouget, secrétaire départemental PCF Gard : "Les résultats de ce 24 avril ont donné Emmanuel Macron réélu président de la République. Marine Le Pen n’accédera pas à la présidence de la République. C'est un vrai soulagement pour toutes celles et ceux qui sont attachés aux valeurs d'égalité, de justice et de fraternité. Nous saluons l'esprit de responsabilité de toutes les femmes et hommes qui n'ont pas permis aux thèses racistes, xénophobes d'entrer dans les rouages du pouvoir. Nous le saluons d'autant plus que ce choix était difficile et douloureux pour beaucoup de nos concitoyens, beaucoup plus qu'en 2002 et 2017. La politique en faveur des plus riches que Macron a impulsée tout au long de son quinquennat a provoqué, à juste titre, colère et rejet. Face à ce dilemme insupportable pour eux, de nombreux électeurs ont préféré s'abstenir ou voter blanc. Ce choix comportait à nos yeux une trop grande part de risques, c'est pour cette raison que nous avions appelé à utiliser le bulletin portant le nom d'Emmanuel Macron pour battre Le Pen. Mais toutes et tous, quel qu'ait été leur expression ce dimanche, ont contribué à barrer la route du pouvoir à l’extrême droite. Ce combat face à l’extrême droite doit se poursuivre : jamais sous la 5ème République l’extrême droite n’avait obtenu des résultats aussi élevés dans une élection présidentielle. Au premier comme au second tour. La banalisation de ses candidats, tant Marine Le Pen qu’Eric Zemmour, les fractures sociales causées par des décennies d’un libéralisme sans frein, la dévalorisation des institutions et de la parole politique, l’absence de perspective mobilisatrice et rassembleuse à gauche, ont conduit notre pays dans une crise politique et institutionnelle, dont les scores de l’extrême droite sont la dramatique conséquence. C’est sur ce terreau qu’elle a pu impunément, tout au long de la campagne développer des idées d'exclusion, faire preuve d’une démagogie sans limites, continuer de distiller dans la société le poison de la haine et du racisme. Réduire son influence fait partie des priorités de la période que s’ouvre: Cela passe par une intense bataille idéologique, par des victoires du mouvement social, par une mobilisation pour inverser les logiques libérales et financières, par l'exigence d'institutions démocratiques arrêtant la présidentialisation à outrance, par de véritables pouvoirs au parlement et aux collectivités locales. C'est pour toutes ces raisons que nous nous nous nous tournons dès ce soir vers toutes les électrices et les électeurs. Macron ne dispose d'aucune légitimité politique pour continuer la politique ultra libérale et antisociale, favorable aux forces de la finance, qu'il voudra continuer à porter. Nous en appelons à la mobilisation pour le mettre en échec, exiger de véritables politiques de justice sociale, de répartition nouvelle des richesses, permettant aux femmes et hommes de notre pays de vivre dignement, avec de bons salaires et de bonnes pensions. Nous exigeons le retour à la retraite dès 60 ans. Nous exigeons qu'enfin les services publics soient revalorisés, avec un effort de financement et de formation à la hauteur des attentes et des enjeux de ce 21ème siècle. Nous pensons notamment au domaine de la santé et de l'hôpital public que la politique de Macron a tant mis à mal durant le quinquennat écoulé, comme l'a cruellement révélé la pandémie du Covid 19. Ces revendications, comme toutes celles du monde du travail, nous invitons à les exprimer haut et fort dimanche prochain dans un grand premier mai de luttes et de revendications. Nous invitons également chacun et chacun à se saisir des élections législatives des 12 et 19 juinpour battre la droite et l’extrême droite, battre le maximum de candidat-e-s qui se réclameront d'Emmanuel Macron, afin d'élire le maximum de député-e-s de gauche et parmi eux de nombreux communistes. Cet objectif peut être atteint: empêcher Macron de disposer d’une majorité absolue de députés, et même gagner une majorité de gauche à l’assemblée nationale, qui se battra pour empêcher les mauvais coups et gagner des mesures de progrès social. Les communistes sont résolus, sur le terrain comme à l'assemblée, à être auprès des gens pour ensemble battre les logiques d'austérité qui n'ont que trop abîmé notre pays. Nous appelons donc l’ensemble des formations de gauche à créer un rassemblement et une union susceptible de l’emporter les 12 et 19 Juinprochains. Nous pouvons y parvenir si nous le faisons dans le respect de notre diversité, en prenant en compte l'apport de chaque formation, en s'appuyant sur la richesse et la volonté de progrès social qui s'expriment chez les citoyens, les syndicats, les associations, le mouvement social dans sa réalité et sa diversité. Aux élections législatives de Juin 2022, nous pouvons commencer à écrire une page nouvelle de l'histoire sociale et progressiste de notre pays."

Abdel Samari

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