VILLENEUVE La Nature divine de Jan Dilenschneider s’expose à l’abbaye Saint-André
L’Américaine Jan Dilenschneider expose pour la première fois ses tableaux dans le Sud de la France à l’abbaye Saint-André de Villeneuve. L’occasion de découvrir le travail de cette artiste passionnée de nature et de couleurs.
Une « Nature divine », selon le titre de l’exposition, qu’elle sublime dans des séries de grands formats la plupart du temps figuratifs représentant des paysages lacustres, des feuilles ou encore des troncs, avec une palette à la vivacité impressionniste. Des peintures réalisées « souvent depuis mon balcon, où je suis au coeur de la nature, mais avec mon café », plaisante Jan Dilenschneider en évoquant son atelier posé au bord de l’eau, dans le Connecticut.
De son perchoir, elle peint la nature telle qu’elle la voit, « avec force, des couleurs, des traits très expressifs, beaucoup d’émotion », décrit le propriétaire de l’abbaye Saint-André Gustave Viennet. Jan Dilenschneider peint dans un but pas seulement artistique, mais aussi militant. « Je suis passionnée par la nature, je veux vous intéresser à notre planète, nous partageons tous la même eau et le même oxygène, je veux que les gens soient plus conscients », lance-t-elle, en présentant ce qui n’est que sa huitième exposition en France, et la première hors de Paris, où elle expose chez le galeriste Pierre-Alain Challier. Deux de ses tableaux figurent aussi dans l’ambassade des États-Unis en France.
Ceux exposés à Villeneuve sont tous récents : les plus anciens ont un an et demi, et certains ont été expédiés du Connecticut vers la cité cardinalice alors que la peinture n’était pas complètement sèche. Parmi eux, on retrouve une série de bouleaux : « je suis tombée amoureuse des bouleaux, ils sont majestueux, c’est ma phase actuelle », commente l’artiste. Ses bouleaux sont traités différemment, tantôt les couleurs se font discrètes, tantôt elles explosent et s’agencent selon la loi des contrastes simultanés. Cette loi, découverte au XIXe siècle par Michel-Eugène Cheveul, veut que les couleurs semblent différentes si elles sont juxtaposées. « Les couleurs chantent ensemble, c’est un choeur », affirme Jan Dilenschneider.
Outre cette technique, la peintre superpose, balaye, passe à la raclette à vitre les couleurs pour donner du mouvement et restituer « cette énergie de la vie. » Une énergie qu’elle peint différemment, comme une catharsis, après l’ouragan Sandy, en 2012. La nature, encore et toujours.
« Nature divine », de Jan Dilenschneider, à voir jusqu’au 23 juin à l’abbaye Saint-André de Villeneuve, en partenariat avec la galerie Pierre-Alain Challier. Entrée de l’exposition (et des jardins) : 7 euros.
Thierry ALLARD