Publié il y a 12 jours - Mise à jour le 07.05.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 308 fois

CENDRAS Camille et Pierre vont faire sortir de terre un verger de grenadiers

De gauche à droite, les exploitants Pierre Guéniot et Camille Moreau, et le maire de Cendras, Sylvain André, devant le terrain nouvellement exploité du chemin de la Vigère

- E.B.

À la tête d'une pépinière, et de quelques ruches et brebis, aux Salles-du-Gardon, Camille Moreau et Pierre Guéniot cherchaient un terrain pour diversifier leur activité agricole. C'est désormais chose faite, grâce à la commune de Cendras et à Alès Agglo, qui ont collaboré pour libérer un terrain livré aux robiniers et aux broussailles, à deux pas du Galeizon. D'ici deux à trois ans, 250 grenadiers y prendront racine. 

De gauche à droite, les exploitants Pierre Guéniot et Camille Moreau, et le maire de Cendras, Sylvain André, devant le terrain nouvellement exploité du chemin de la Vigère • E.B.

Sur le chemin de la Vigère, le long du Galeizon en direction de Malataverne, "broussailles et acacias" alternaient. "Ça devenait dangereux en matière de feux de forêt, explique le maire de Cendras, Sylvain André. C'était un point noir que l'ONF (office national des forêts) avait repéré". Sous cette végétation due à la proximité de la rivière, un champ, de 6 800 m2. "On l'avait repéré depuis un moment", reconnaît Camille Moreau, qui va bientôt lancer l'exploitation de celui-ci avec son compagnon, Pierre Guéniot. 

"Cela faisait une paire d'années qu'on avait le projet de faire venir des agriculteurs, explique Sylvain André. Mais l'installation était estimée à 38 000 €, c'est cher pour une mairie". Le projet alimentaire territorial d'Alès Agglo a permis d'attirer un fonds de concours spécial. Et a rendu la chose possible. "On était déjà en contact avec Camille et Pierre. Ça pouvait les intéresser".

Installé aux Salles-du-Gardon, le couple fréquente les Cévennes depuis un "stage de fin d'études au Parc national des Cévennes", témoigne Camille, en 2014. Tous deux sont ingénieurs agronomes de formation et la région plaît aux deux étudiants, même si leur histoire commence plutôt côté viganais. "Mais on a trouvé ici, par hasard", relate Camille en évoquant Les Salles-du-Gardon. 

"Il faut qu'on réussisse à mettre en avant qu'on travaille différemment"

Camille Moreau

Tous deux ont suivi une formation horticole, en plus de leur formation initiale, en paysage et botanique. "On avait envie d'avoir une pépinière avec des plantes typiques du bassin méditerranéen. Puis, d'élargir, pour ne pas avoir une seule activité. Je suis arrivée avec dix ruches, témoigne Camille Moreau, j'ai commencé comme ça. Aujourd'hui, j'en ai environ soixante et je compte en avoir vingt de plus et les faire travailler sur du polyfloral". Camille Moreau évite ainsi aux abeilles, et à elle-même, le labeur des transhumances. "L'intérêt, ce sont aussi les vertus médicinales de ce qui est butiné au cours de l'année." (1)

De quoi remplir un bon mi-temps de travail. Le reste étant investi par la pépinière (2), qui a déjà vendu plusieurs milliers de plants l'an dernier. "On a aussi monté une association, avec des collecteurs de graines, poursuit Camille Moreau. On produit des mélanges de graines qu'on revend à des pépiniéristes, sous la marque Végétal local." 

Mais pour "diversifier notre production" et "valoriser nos compétences", enchaîne Pierre Guéniot - qui s'occupe, de son côté, d'un petit troupeau de brebis qu'il souhaiterait étoffer - le couple associé lorgnait donc sur le terrain cendrasien, pour y créer "un verger de grenadiers". Une prairie mellifère est d'abord semée, la première année, qui sera broyée sur place. 

Le terrain de 6 800 m2, auparavant couvert de broussailles et robiniers • E.B.

Puis, tandis que de la luzerne continuera de pousser pour nourrir les ovins, Pierre et Camille vont planter 250 grenadiers dans les deux prochaines années, de quatre variétés différentes. Un arbre qui aime la chaleur et trouvera l'eau, qu'il affectionne, ainsi planté à quelques mètres du Galeizon. Et surtout, la valorisation du grenadier est intéressante, que ce soit en jus ou avec "les graines et la peau, pour la cosmétique, poursuit Pierre Guéniot. C'est plein d'antioxydants." 

"On veut rester une ferme à échelle humaine, conclut Camille Moreau. Mais il faut qu'on réussisse à mettre en avant qu'on travaille différemment, notamment sur les ruches." Avec une pépinière qui tourne, une vente de graines dont l'avenir paraît "plutôt bon" - qui a créé des contacts avec le Conseil départemental - un projet de verger de grenadiers et des collaborations qui se tissent avec Agroof, par exemple, nombre d'oreilles ont déjà l'air sensible à la démarche. 

(1) Le miel de Camille Moreau est notamment en vente au magasin Biocoop d'Alès

 (2) https://lejardindessauvages.fr

François Desmeures

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