Et ce dans un contexte d’incertitudes : « la France traverse des turbulences politiques, économiques et sociales depuis quelques années maintenant, commence-t-il. Nous avons voulu, au milieu de cette instabilité, bâtir pour les entrepreneurs un cap. » Car, face au « brouillard dans lequel nous met la crise politique », avance-t-il, évoquant entre autres la crise de la dette et la suspension ou la réduction des aides à la rénovation énergétique, « plus que jamais, le levier collectif est indispensable. »
Bref, « aujourd’hui nos entreprises vivent une crise politique, pas économique », assure-t-il, dont les conséquences sont « une incertitude, un repli, des doutes qui ne nous permettent pas de vendre nos services et produits. » C’est donc dans ce contexte que la CPME Occitanie lance « Cap 2028 », un plan qui sera décliné dans les 13 unités territoriales, une par département que compte l’Occitanie, « pas juste un plan, une action concrète sur les trois prochaines années pour les TPE/PME », lance Vincent Aguilera.
« Des solutions concrètes »
Avec quatre axes. Le premier est de « fédérer et structurer notre réseau, avec des CPME départementales renforcées », commence-t-il, avant d’aborder le deuxième axe : « devenir l’interlocuteur de référence auprès des structures et des grands groupes. » Le troisième axe concerne les unités territoriales, auxquelles il s’agit de proposer « des solutions concrètes, comme des bootcamps, un accompagnement de chefs d’entreprises sur douze mois, un pacte PME/grands comptes, car il n’y a pas d’opposition entre les grands groupes et les PME, l’accompagnement dans la transition énergétique et numérique, avec l’arrivée de la facturation électronique et le virage de l’intelligence artificielle. » Enfin, dernier axe et non des moindres : « structurer notre influence dans nos mandats », expose le président de la CPME Occitanie.
En bon chef d’entreprise, il accompagne ces axes d’objectifs chiffrés : « multiplier par deux (à horizon 2028, ndlr) notre nombre d’adhérents en Occitanie, en passant d’un peu plus de 3 000 adhérents à 6 000, signer 20 partenariats stratégiques avec des branches opérationnelles et des grandes entreprises », avance-t-il. Autre objectif : « être représentés dans toutes les instances de décisions régionales », pose Vincent Aguilera.
« Si on doit prendre position, on prendra position »
Ça passe notamment par « donner plus de moyens aux CPME locales », car « plus on sera nombreux, plus on sera écoutés », estime-t-il. Aussi, la CPME Occitanie compte être vue, notamment en lançant « un événement économique régional », et en existant médiatiquement : « on ne fait pas de politique, mais nous défendons les intérêts des entreprises, pose-t-il. Si on doit prendre position, on prendra position. » Notamment en matière fiscale : « il faut une pause sur les taxations, apaiser le climat politique, il faut absolument que nous ayons des réformes, un cap », affirme Vincent Aguilera, évoquant les « plus de 60 000 entreprises défaillantes en France, plus que lors de la crise des subprimes en 2008-2009, et ça n’émeut pratiquement personne. »
Notamment en Occitanie, dont le principal bassin d’emploi, la région toulousaine, reste porté par « l’aéronautique et ses carnets de commande archipleins, mais pour autant, pour la première fois, on voit une stagnation de l’emploi en Haute-Garonne depuis le deuxième trimestre et une baisse de 10 % de l’intérim », avance le président de la CPME Occitanie. Et Vincent Aguilera de pointer « les départements ruraux comme l’Aveyron, la Lozère ou l’Ariège qui ont beaucoup de mal, et les entreprises industrielles qui ferment dans le Tarn. La réindustrialisation n’est pas au rendez-vous car nous ne sommes pas compétitifs. »