Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 06.09.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 515 fois

ÉDITORIAL L'Europe et la lutte contre la pauvreté : une belle fumisterie ?

Photo archive Objectif Gard

Si quelqu'un encore en France n'a pas conscience de la paupérisation de notre pays, il a désormais des exemples concrets en cette rentrée 2023.

Après les Restos du Coeur qui réclament une aide exceptionnelle des pouvoirs publics pour boucler leur budget, la Croix-Rouge appelle à son tour à l’aide. L'association annonce un déficit entre 45 et 50 millions cette année. Loin d'être une paille. Le bateau de la solidarité coule à pic. Il est principalement la conséquence de la hausse dramatique des demandes d'aides de la population. Pour exemple, en un an, les Restos du Cœur ont distribué 170 millions de repas, soit 30 millions de plus que l’année précédente ! L'inflation est responsable de cette situation. Aujourd'hui, manger de la viande ou certains fruits et légumes est devenu un luxe. Quelles solutions ? L'État annonce débloquer un fond d'urgence. 15 millions d'euros pour les héritiers de Coluche. Bien peu par rapport au montant nécessaire simplement pour passer l'hiver : 35 millions d’euros. Le patron du groupe LVMH Bernard Arnault ainsi que sa famille ont annoncé le versement d’une aide de 10 millions d’euros à l’association. Des fonds bienvenus pour l’organisation tout comme les propositions des grandes enseignes de l'alimentaire. Mais il s'agit de rustines qui ne permettront pas d'entrevoir sereinement l'avenir. Pendant ce temps, précieux, l'Europe qui a lancé depuis des décennies différents plans de lutte contre la pauvreté : aucun n'a démontré son efficacité. La dernière stratégie Europe 2020 avait introduit un nouvel objectif commun dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale : réduire de 25 % le nombre d’Européens vivant au-dessous du seuil national de pauvreté et sortir plus de 20 millions de personnes de la pauvreté d’ici à 2020. Cet objectif n'a pas été atteint, lui non plus. Un nouveau cap a donc été fixé : réduire d’au moins 15 millions le nombre de personnes (dont au moins 5 millions d’enfants) en proie à la pauvreté d’ici à 2030. Ces dernières années et derniers mois démontrent parfaitement le contraire. Bonne nouvelle : des élections européennes arrivent. Il est peut-être temps pour le peuple européen de s'emparer de cette échéance démocratique pour sanctionner ceux qui ont échoué.

Abdel Samari

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