Publié il y a 24 jours - Mise à jour le 05.04.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 701 fois

ÉDITORIAL "Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts !"

Perrier, entreprise historique de Vergèze est dans le collimateur d'un rapport de santé publique

- Photo : Sacha Virga

Eau en bouteille, eau potable au robinet : quels dangers ?

Hier jeudi, nos confrères du Monde et de France Info ont révélé les contours d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) concernant la contamination de certaines eaux minérales naturelles vendues en bouteille. Perrier appartenant au groupe Nestlé est dans le collimateur. En cause : la présence de bactéries et pesticides dans les sources d'eau minérale naturelle. Sur le site d'exploitation de Vergèze dans le Gard, où sont produites les boissons Perrier, on aurait constaté la présence de "traitements interdits" et une "contamination régulière des eaux brutes sur au moins cinq des sept forages", tout comme la "présence de micropolluants" selon nos confrères. Que faire à présent ? D'abord, une meilleure information aux consommateurs serait un bon début. Faudrait-il stopper la commercialisation de l'ensemble de la marque le temps d'y voir plus clair ? Il est certain que ces nouvelles mettent à mal la stratégie de communication du groupe. Lui qui vient de mettre en ligne une campagne de publicité tournée à Nîmes vantant la belle image de la marque... L'autre préoccupation sanitaire concerne les polluants dits éternels. Une proposition de loi écologiste, qui vise à interdire ces substances dans de nombreux usages, a été adoptée en première lecture à l'Assemblée hier jeudi. Le texte prévoit d'interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique ou produit d'habillement contenant ces substances. Ne sont pas concernés les ustensiles de cuisine, sous la forte pression des industriels qui menacent d'une explosion des emplois dans ce secteur d'activité. Et l'eau une nouvelle fois ? Le rapport de l'Anses pointe aussi la présence de contaminants chimiques dans les sources, notamment des Pfas, ces polluants dits éternels. Toute la question porte sur la dangerosité de ces molécules à moyen et long terme. D'après l'Agence européenne pour l'environnement, les Pfas pourraient provoquer des troubles de la thyroïde, des cancers des reins et des testicules, des lésions hépatiques, une augmentation du cholestérol, etc. Chez nous, l'ARS Occitanie a engagé des campagnes de contrôles. Il y a trois semaines, 121 prélèvements et analyses ont déjà été réalisés sur 54 captages destinés à la consommation humaine. L'agence de santé a choisi d’anticiper l’échéance réglementaire de 2026 relative à la recherche obligatoire de ces composés. Pour le moment, les premiers résultats ne sont pas connus. Il faudra attendre quelques jours... Mais tout porte à croire au regard de la persistance de ces polluants, que l'eau potable qui sort de notre robinet ne soit pas très claire...

Abdel Samari

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