Publié il y a 1 an - Mise à jour le 12.02.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 2592 fois

FAIT DU SOIR L'ex-rugbyman Sébastien Chabal mise sur Astérix pour sa nouvelle collection

Sébastien Chabal Tony Mathis ruckfield astérix

Sébastien Chabal, PDG de Ruckfield, et son associé, Tony Mathis. 

- photo Marie Meunier

Chez Ruckfield, on n'a pas encore trouvé la recette de la potion magique. Mais celle du succès, oui. La marque de Sébastien Chabal - qui a son siège aux Angles - vient de sortir une collection de vêtements Astérix. Le petit Gaulois et son village séduisent encore et toujours les acheteurs. 

Sorti le 1er février dans les salles obscures, le nouvel Astérix de Guillaume Canet cartonne, enregistre près de deux millions d'entrées en une semaine. Quasiment au même moment, l'intrépide Gaulois s'est fait une place dans les vêtements Ruckfield. La marque, dont Sébastien Chabal est le PDG depuis 2019, a signé une collaboration avec le groupe Hachette pour créer une collection textile en lien avec la bande dessinée.

Le résultat final se démarque par son originalité. Les différents modèles sont disponibles en magasin et sur le site depuis une quinzaine de jours. Les ventes fonctionnent très bien : "C'est un des plus beaux démarrages de nouvelle collection depuis la création de la marque", affirme Tony Mathis, un des associés de Sébastien Chabal. 

Sur les tee-shirts et polos, on peut retrouver des imprimés avec des phrases cultes telles que "Je ne suis pas gros ! Je suis juste un peu enveloppé" ou même des planches entières tirées de la BD Astérix chez les Bretons, l'unique album à parler du rugby. Sans oublier les habits estampillés "Allez Gaule", clin d'œil à la Coupe du Monde du ballon ovale qui démarrera en septembre en France. 

C'était surtout à cela que pensaient les équipes de Ruckfield au départ de cette collaboration. "Mais les planètes étaient vraiment alignées, commente Sébastien Chabal. Car il y a le film sorti en février, mais aussi le nouvel album de BD qui sort en octobre en pleine Coupe du Monde." Comme presque tous les enfants, Sébastien Chabal lisait les bulles d'Astérix quand il était petit. Plus tard, quand il a commencé le rugby à Bourgoin-Jallieu (1998-2004), on surnommait souvent l'équipe "le petit village au milieu des gros mastodontes et on nous comparait souvent au village gaulois qui faisait de la résistance", se remémore-t-il. 

Le chiffre d'affaires de Ruckfield a doublé en trois ans

Alors quand son associé, Tony Mathis, a eu l'idée de cette collaboration, Sébastien Chabal a tout de suite dit oui. "Cela colle avec notre ADN de marque de bons vivants. C'était assez évident", assure le PDG de Ruckfield. Une marque "qui ne s'interdit rien" et "qui n'est pas là que pour faire du textile". Il y a déjà eu une collaboration avec Solex l'année dernière, mais aussi des produits inattendus comme de la terrine ou de la bière, qui d'ailleurs auraient très bien pu se retrouver au grand banquet clôturant chaque fin d'aventure du petit Gaulois.

En 2023, une nouvelle collaboration est prévue avec le championnat de France de barbecue. "Quand on a envie de faire quelque chose, on le fait à fond et cela parle à notre public. [...] On pense créer quelque chose d'atypique et on peut aller dans beaucoup de directions", conclut l'ancien l'international français de rugby à XV qui s'est trouvé une vraie fibre entrepreneuriale.

Sa stratégie est payante puisque le chiffre d'affaires de Ruckfield a doublé en trois ans et devrait atteindre 14 millions d'euros fin 2022. L'équipe compte aujourd'hui 37 personnes qui intégreront à la fin de l'été le nouveau siège de la marque, qui est en train d'être construit, juste à côté des actuels locaux anglois, devenus trop étroits. Avec l'ouverture à Sanary ce week-end, la marque compte quatre boutiques en propre. Avec les franchises et les succursales, il y aura 30 boutiques à la fin du 1er semestre. Ruckfield s'appuie également sur un réseau de 300 revendeurs multimarques et sur son site web bien sûr. 

Sébastien Chabal, Ruckfield et le Gard

"Ce sont les rencontres qui font les histoires et les projets", déclare Sébastien Chabal. Le joueur de rugby à XV a rencontré en 2007 Pierre Sokolowski, ex-joueur de rugby de père en fils, et qui était le patron du groupe Norprotex. Dans les discussions, a rapidement émergé l'idée de créer une marque s'ancrant dans l'univers de l'ovalie. Ruckfield est ainsi arrivée dans les rayons en 2009. À ce moment-là, Sébastien Chabal était au mitan de sa carrière et jouait encore en Angleterre. "Je ne savais pas si faire du textile allait me passionner. J'ai signé à cette époque-là un contrat de licence de marque de 10 ans. Mais j'ai toujours été très impliqué", relate-t-il. En 2019, sa carrière de rugbyman est terminée depuis cinq ans déjà et il décide de racheter avec deux associés Ruckfield, flairant un fort potentiel de développement. Même si d'autres marques existent sur le créneau du rugbywear comme Eden park, Ruckfield essaie de se distinguer une dimension plus rurale, avec des tailles allant jusqu'au 5XL et des modèles et des prix accessibles. Une partie de l'équipe étant basée autour d'Avignon, la marque est finalement restée à côté, aux Angles au moment où Sébastien Chabal est devenu PDG. Il fait les allers-retours entre Lyon et le Gard, où il a d'autres projets. Notamment celui de développer un complément de gammes de vin avec le Cellier des Chartreux, basé à Pujaut, avec qui il collabore depuis 2017. "J'ai pas mal de projets dans le Gard, je vais finir par y déménager", plaisante-t-il.

Marie Meunier

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