Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 16.10.2023 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 1181 fois

L'INTERVIEW Antoine Cotillon, directeur de la SPL Agate : "L'extension du stationnement payant à Nîmes permet de se garer plus facilement"

Antoine Cotillon, directeur de la SPL Agate et de la SAT

- Photo DR

Antoine Cotillon est le directeur de la SPL Agate et de la SAT. Deux sociétés sous le giron de la Ville et de l'Agglo de Nîmes qui mènent de nombreux projets pour le territoire. Et en charge le stationnement payant. Interview.

Pouvez-vous expliquer clairement les missions de la SPL Agate ?

Antoine Cotillon : Le métier de base, c'est l'aménagement urbain et la construction d'équipement public. Nous travaillons pour des collectivités locales qui ont une problématique urbaine ou immobilière à résoudre sur leur territoire. Cela peut être aussi sur des missions d'ingénierie juridique, technique et financière ou encore commerciale dans le cadre de l'aménagement. 

C'est la collectivité qui fait appel à vous directement ?

Oui, une commune nous appelle sur le développement de l'habitat par exemple, dans son centre ancien. Elle rencontre des contraintes environnementales, financières, commerciales ou techniques et a besoin de notre assistance. Nous l'accompagnons, nous suggérons mais à la fin, c'est le maire ou le conseil municipal qui reste maître de la décision finale. 

Aujourd'hui, vous travaillez uniquement pour la Ville de Nîmes et Nîmes métropole ?

Pour la Ville de Nîmes et pour 32 communes appartenant à l'Agglo. Elles sont d'ailleurs actionnaires de la SPL Agate. Il y a 11 ans, à sa création, il n'y avait que 14 communes...

Comment vous rémunérez-vous ?

Pour les zones d'aménagement, c'est un pourcentage des dépenses sur l'acquisition foncière. Et il y a un pourcentage aussi sur la revente des terrains à des promoteurs ou à des particuliers. C'est contractuel. Ainsi, cela n'impacte jamais le budget de la commune sauf si une opération ne s'équilibre pas. Un exemple : le projet de refonte du Marché-gare à Nîmes. Depuis le début, on sait que l'opération ne s'équilibrera pas mais y a une position politique de la collectivité, en l'espèce Nîmes métropole qui est moteur pour offrir un nouvel écrin à cette zone. Franchement, en dehors des crises comme actuellement, la collectivité récupère toute la marge dans les opérations que nous menons pour eux. Et cela ne coûte rien ! Probablement que la SPL, appartenant à un environnement public, même si nous sommes dans une configuration privée, à un regard moins fort sur la rentabilité. Certainement la différence avec des promoteurs privés... Nous sommes dans l'intérêt général et dans l'efficacité.

Et la SAT que vous dirigez aussi. Elle opère quels types de mission ?

Elle répond comme candidat aménageur sur des marchés. Mais cela nous arrive aussi que des promoteurs nous sollicite pour répondre avec eux. Certainement parce que nous avons acquis une véritable expertise en matière d'urbanisme et sur le volet technique.

L'une de vos missions récentes à la SPL Agate, c'est la gestion du stationnement de surface à Nîmes. Une manne financière non négligeable quand on voit le nombre de contraventions dressé...

À partir de 2018, l'État a décidé que le stationnement n'était plus pénalisé. Sur le plan juridique, ce n'était pas la même chose. Les communes se sont donc emparées du sujet. Et Nîmes a décidé comme d'autres villes de privatiser le contrôle de stationnement en délégation de service public. Nous avons donc la gestion de cette activité avec une dizaine de contrôleurs, les SVP, trois personnes à l'accueil et trois personnes en charge de l'entretien des près de 300 horodateurs dans Nîmes. 

Combien cela rapporte ?

Environ 2 millions de chiffre d'affaires par an. Et je vous le concède, avec très peu d'investissement...

La Ville a décidé d'élargir les zones payantes. Pourquoi ?

La volonté est de ne pas avoir de voitures ventouses. L'extension du stationnement payant permet ainsi aux gens de se garer plus facilement. Avec l'objectif d'obliger à bouger sa voiture régulièrement. Sur Jean-Jaurès ou encore Pompidou, les riverains attendaient cela depuis longtemps. Alors à la question de savoir si cela va rapporter plus d'argent, la réponse est oui. Mais ce n'est pas la raison principale. On recherche plus de fluidité tout simplement. Et quand j'entends que si le stationnement était gratuit, y aurait plus de monde dans le coeur de ville, c'est faux. On ne pourrait pas se garer puisqu'il y aurait des véhicules perpétuellement en stationnement sans bouger.

Un mot sur la foncière Odil lancée en juin dernier. Où en sommes-nous ?

Elle a ses fonds, elle est donc opérationnelle. Nous avons un premier grand projet qui concerne le carré Saint-Dominique au Chemin-Bas d'Avignon. Nous avons pris un peu de retard mais on devrait pouvoir l'acquérir d'ici la fin d'année. En effet, une analyse énergétique est exiger en amont du rachat, elle devrait être prête dans les prochains jours. Tout est loué sur place sauf une boucherie qui va être remplacé prochainement. Ensuite, dans le cadre de l'ANRU, nous avons des prévisions sur les pieds d'immeuble avec plusieurs commerces. Vous savez, cela ne se voit pas encore mais on avance bien sur les acquisitions foncières et ensuite, c'est un jeu de domino qui va se mettre en place avec le transfert des commerces d'un endroit à un autre.

En réalité, vous travaillez aussi sur l'habitat de demain. Particulièrement dans les zones commerciales d'aujourd'hui...

Exactement. Il y a un travail à faire sur le foncier mal exploité. C'est notre métier de demain. Prenons la "Ville Active" en proximité d'autoroute. Il y a un potentiel de logements sociaux à imaginer. Idem pour la route de Montpellier. Cela prendra une ou deux décennies mais avec les contraintes environnementales actuelles, nous n'avons plus d'autres choix que de réfléchir à des transformations de l'existent. 

Dernière chose : Magna Porta. On ne voit rien venir...

Nous avons conclu un accord avec le groupe NGE. Un protocole est signé avec des modalités précises notamment en apport d'entreprises. Nous n'avons pas de notre côté vocation à faire du marketing territorial. C'est donc la mission du groupe NGE.  Il y a aujourd'hui 45 hectares à commercialiser sur les 60 hectares disponibles.  Ils sont très volontaires, actifs. De nombreuses pistes sont en cours sachant que le président de Nîmes métropole,  Franck Proust, a fixé un cap : l'emploi, l'emploi et l'emploi. On espère donc démarrer les premiers travaux en 2025.

Propos recueillis par Abdel Samari

Economie

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio