SAINT-JEAN-DU-PIN Parents et enfants disent "non à la fermeture d'une classe"

Engagement total des enfants dans la lutte contre la suppression d'une classe à l'école de Saint-Jean-du-Pin. (photo Corentin Migoule)
Ce mardi 14 février au matin, à quelques heures du conseil départemental de l'Éducation nationale, une dizaine de parents et une centaine d'enfants ont manifesté leur colère dans l'enceinte de l'école publique de Saint-Jean-du-Pin, menacée d'une fermeture de classe.
Quelle cacophonie ! Les enfants de l'école publique de Saint-Jean-du-Pin, près d'Alès, ont de la voix et de l'énergie à revendre ! Ce mardi matin, munis de pancartes et d'instruments de la batucada de l'école, plusieurs dizaines d'entre eux ont dit "Non à la fermeture de classe", en réponse à un mouvement initié à la hâte par le trio féminin à la tête du bureau de l'association des parents d'élèves (APE).
"On a organisé ce blocage après avoir appris la nouvelle en catastrophe hier soir", confie Julie, présidente de l'association. En effet, comme chaque année à la même époque, la nouvelle carte scolaire qui se dessine ne fait pas que des heureux. Et la fermeture programmée d'une classe dans cette école qui compte plus de 130 élèves inquiète. "Si on ne ferme pas cette classe, on resterait à une moyenne de 19 élèves par classe, ce qui est bien. Si on ferme on serait à 23, ce n'est pas la cata' non plus. Mais ça fatigue davantage les enseignants et on sait qu'ils ne sont pas remplacés quand ils sont malades", analyse Julie Lopez-Dubreuil, maire de cette commune de 1 500 âmes.
"Dédoubler les classes en ville c'est super, mais pas au détriment des communes rurales", développe la dernière nommée, qui dit s'inscrire de manière plus globale "dans le mouvement des maires ruraux". Aussi mauvaise soit-elle à ses yeux, la nouvelle n'a pourtant pas étonné Julie Lopez-Dubreuil, lucide et pragmatique : "On le sentait venir. On voyait bien qu'on se rapprochait du seuil fatidique des chiffres de l'Éducation nationale. Mais compte tenu de l'augmentation du nombre d'élèves en difficulté et du Covid, on s'était dit qu'ils allaient attendre."
"Face aux arguments comptables, on ne fait pas le poids. On est plutôt sur des arguments qui prônent la qualité", poursuit l'élue pininque, venue afficher son soutien à des parents d'élèves aussi inquiets que déterminés. "Il faut arrêter de croire que les enfants ne sont que des chiffres dans des tableurs", peste Blandine, trésorière de l'APE. "Ils ont déjà raté presque deux ans d'école en raison du Covid, si en plus on rajoute des enfants dans les classes, ça va être impossible pour eux de suivre", enchaîne la présidente.
En l'occurence, le poste de l'enseignante de maternelle, dernière arrivée dans l'école, serait menacé de suppression, actant la fermeture de l'une des six classes que compte l'établissement, et par conséquent un passage à une classe à double niveau grande section/CP. "Jusqu'à maintenant, on avait toujours réussi à préserver un CP unique pour que les apprentissages des bases se passent au mieux", se souvient la maire, qui garde en mémoire la forte mobilisation générée par la dernière suppression d'une classe il y a une dizaine d'années.
Si celle-ci avait été officialisée, la grogne massive des parents avait accouché d'une "rapide réouverture de classe". Une victoire qui, dix ans après, inspire encore les contestataires. "On est un petit village, même les gens qui n'ont pas d'enfants scolarisés nous soutiennent. Le but c'est de faire du bruit et se faire entendre. Les enfants sont à fond ! On y croit !", clame la présidente de l'APE. "Il y a toujours eu ici un village vivant avec un creuset militant", apprécie Julie Lopez-Dubreuil, laquelle restera très attentive à l'issue du conseil départemental de l'Éducation nationale du jour, dont le verdict sera rendu en milieu d'après-midi.
"Si d'ici les vacances scolaires d'hiver il n'y a pas d'annulation de fermeture, on sera là à la rentrée pour bloquer l'école", prévient la présidente de l'APE. Et d'enfoncer : "On veut garder cette ambiance d'école familiale. S'il faut descendre à Nîmes, on descendra à Nîmes !" La pétition en ligne lancée ce lundi soir via la page Facebook de l'APE a déjà récolté une soixantaine de signatures, tout comme le registre qui circule entre les mains des parents d'élèves à l'entrée de l'école.
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