FAIT DU SOIR Nicolas De Davydoff, directeur de Cévennes tourisme : "La demande Tourisme durable émane des prestataires eux-mêmes"
Les premières rencontres du tourisme durable en Cévennes se tiennent ces mercredi et jeudi, au Hup d'Alès. Si l'expression est dans l'air du temps, le concept prévoit une forme de requalification de l'offre touristique selon des exigences environnementales. Pour le directeur de l'office de tourisme de l'agglomération alésienne, le mouvement est déjà en marche et réclamé par les professionnels eux-mêmes. Ces deux journées doivent permettre aux acteurs locaux, par des retours d'expérience, d'envisager leur propre transition, en tenant compte de paramètres qui changetn, comme la disponibilité de la ressource en eau. Entretien.
Objectif Gard : À qui s'adressent ces Rencontres du tourisme durable ?
Nicolas De Davydoff : À tous les professionnels du tourisme sur l'agglomération d'Alès, ainsi que sur le périmètre Cévennes. Les rencontres ont été co-construites avec le Parc national des Cévennes (PNC), avec lequel nous avons de plus en plus de relations. Le projet s'inscrit dans la continuité du parcours d'accompagnement Cévennes tourisme, qui fête ses dix ans cette année, qui touche autant à la communication qu'à la digitalisation de l'offre, etc. Dix ans qui ont permis de tisser des liens avec les acteurs locaux, que ce soient les institutionnels, que les associations et les entreprises. Une trentaine d'organisations ont mis la main à la pâte. Le comité de pilotage comprend, notamment, Alès Myriapolis, le Parc national des Cévennes (PNC), Alès Agglo et Cévennes tourisme.
Comment se définit le tourisme durable ?
L'éco-tourisme est plutôt orienté sur la demande. C'est une logique de découverte et de respect de l'environnement local. Le tourisme durable, lui, porte plutôt sur l'offre. Il s'agit de conserver, au maximum, le confort des clientèles touristiques, tout en réalisant des économies d'énergie et en assurant la transformation de son offre et la remise en question d'un modèle. C'est un souci partagé. Si on considère que c'est un ensemble de prestations, cela démontre les efforts suivis sur le périmètre des Cévennes. Dans une logique de partenarait public/privé, car certaines entreprises sont à la recherche de soutien technique et financier.
Le tourisme durable, n'est-ce pas non plus une expression qui lave plus vert, alors que le tourisme reste un secteur forcément polluant puisqu'il induit des transports, ou éventuellement la traversée d'espaces naturels qui peuvent être souillés ?
C'est une logique de crédibilité sur l'ensemble des Cévennes. Et ce n'est pas directement lié à la présence du PNC, même s'il veille au grain. Mais il n'est pas seul sur ces thématiques. On a, ici, la coexistence de deux labels : "Esprit Parc national" et le label "Engagé tourisme durable" hors Parc national. Ce n'est pas simplement un discours, cela passe par un audit, une inspection, jusqu'à la buanderie et aux produits utilisés. On a donc une grande confiance dans la démarche de ceux qu'on présente comme labellisés. On invite aussi des événements du territoire, comme le festival Jazzoparc à Anduze, qui viendra expliquer ce qu'il a mis en place.
Sentez-vous une attente sur ces sujets de la part de la clientèle ?
Il existe surtout un effet de masse. Si on n'avait que quatre ou cinq prestataires labellisés et qu'on s'en contente, ce serait dommageable. Le PNC est sur le podium des onze parcs nationaux en nombre de prestataires labellisés. La demande "tourisme durable" émane des prestataires eux-mêmes. On s'appuie donc ce réseau d'acteurs pour les faire se rencontrer avec d'autres. En un an, on va atteindre une trentaine de prestataires labellisés. Notre label est vraiment fait sur mesure avec les acteurs du territoire.
"Déjà des campings qui signalent qu'ils sont bien remplis pour l'été"
Sur ces deux jours, l'une des conférences fera un point sur la ressource en eau dans les Cévennes. Ne craignez-vous pas que ce paramètre ait rapidement un impact sur le développement touristique du territoire ?
On aurait effectivement eu du mal à faire l'économie de ce débat. Il nous faut travailler sur des éléments de constat par rapport à la ressource. L'objectif n'est pas d'être catastrophiste mais de décrire ce qui l'en est. Nous ne sommes pas dans une logique de projection mais dans une logique historique. L'idée est qu'on puisse se replacer sur le grand ainsi que sur le petit cycle de l'eau, à l'échelle des Gardons.
Même si la saison touristique paraît encore lointaine, la conjoncture paraît plutôt bonne pour cette année 2024 ?
Les indicateurs sont positifs en hôtellerie de plein air. Mais les réservations se font, de plus en plus, à la dernière minute. Et de plus en plus en prenant en compte le facteur prix. L'effet attendu des Jeux olympiques n'est sans doute pas, non plus, à négliger, et peut jouer en notre faveur, avec des Parisiens qui vont sans doute vouloir quitter la capitale pendant l'événement. On a déjà des campings qui signalent qu'ils sont bien remplis pour l'été. On espère aussi un mouvement de balance météorologique, alors que les Juillettistes avaient préféré le nord l'an dernier et ont essuyé trois semaines de pluie. Chez nous, les conditions de juillet étaient excellentes. On lance, aussi, une campagne de communication en ligne le 18 mars afin de faire passer un message sur les visites au printemps, qui présente des conditions idéales pour fréquenter nos lieux.
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