Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 01.08.2023 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 1332 fois

NÎMES 170 arrêts maladies dans la Police, mais que se passe-t-il ?

Christophe Sicart, délégué département adjoint du syndicat de l'Unité SGP-FO Police fait le point sur les nombreux arrêts maladies constatés dans la police gardoise. Près de 170 arrêts maladies sont en cours au commissariat de Nîmes et au Centre de Rétention Administrative. 

Objectif Gard : Près de 60 arrêts maladies sont comptabilisés au CRA de Nîmes, 110 au commissariat. Est-ce lié au mouvement national après le placement en détention provisoire d'un policier à Marseille ?

Christophe Sicart. Pour nous, il est anormal qu'un collègue dans l'exercice de ses fonctions se retrouve en détention provisoire alors qu'il présente toutes les garanties de représentation en Justice. Le contrôle judiciaire aurait du être de mise ou l'assignation à résidence. Il y a eu donc en soutien l'adoption du code 562, c'est à dire pour les policiers n'effectuer que les missions d'urgence. 

OG : au CRA par exemple il y a 60 arrêts de travail, est-ce uniquement lié au mouvement national ? 

CS : Très vite après la détention provisoire de notre collègue à Marseille, des arrêts de travail ont été déposés, 60 à ce jour au CRA de Nîmes par exemple. Cela peut être interprété comme un mouvement de fronde mais pas que, loin s'en faut. Les raisons d'un tel mouvement sont de deux ordres. Premièrement, nous l'avons fait par solidarité avec nos collègues de Marseille et de Nanterre, car n'importe lequel d'entre nous peut se retrouver dans la même situation avec ce que cela peut entraîner judiciairement, administrativement, psychologiquement et dans sa vie privée. 

Deuxièmement, c'est une expression du ras le bol et des conditions qui se dégradent jour après jour dans nos rangs. 

OG : Justement pour sortir du contexte national, évoquons le CRA de Nîmes. Cette nuit encore il y a eu des tentatives d'évasion. Les conditions de travail sont-elles devenues plus difficiles ? 

CS : La population accueillie n'a plus aucun rapport avec celle d'antan. Mes collègues sont confrontés à présent à l'univers carcéral. En jargon policier, ils sont appelés TOP, les troubles à l'ordre public, certains sont fichés S, d'autres sont atteints de troubles psychologiques, ou encore nous devons gérer les toxicomanes. Leur dangerosité n'est plus à démontrer et les infrastructures ne sont plus adaptées à ce genre d'individu. Sans parler du nombre de personnels qui est très largement déficitaire.  

OG : Concrétement, qu'est-ce que cela signifie ? les policiers sont-ils en danger ? 

CS : Les conséquences sont multiples : agressions verbales à répétition, augmentation exponentielle des violences commises sur mes collègues mettant à mal leur intégrité physique. Le nombre de blessures en service au CRA était de 12 en 2020 et de 25 en 2022. 

OG : Que demandez-vous précisément ? 

CS : Il manque au minimum 40 à 50 policiers pour travailler dans des conditions dites normales. Aujourd'hui, on en arrive à un point où certains démissionnent, d'autres demandent leur mutation. Ce qui est sûr c'est que tous sont démoralisés, exaspérés d'être, en cas de problème, des fusibles que l'on jette en pâture à la vindicte publique pour acheter la paix sociale. 

L'autre solution serait de diminuer la capacité d'accueil des retenus au CRA, mais, en haut lieu, il en a été décidé autrement. Nous arrivons parfois à 120 retenus pour 10 policiers. Attendons-nous à ce qu'un nouveau drame survienne. 

Boris De la Cruz

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