NÎMES 170 arrêts maladies dans la Police, mais que se passe-t-il ?
Christophe Sicart, délégué département adjoint du syndicat de l'Unité SGP-FO Police fait le point sur les nombreux arrêts maladies constatés dans la police gardoise. Près de 170 arrêts maladies sont en cours au commissariat de Nîmes et au Centre de Rétention Administrative.
Objectif Gard : Près de 60 arrêts maladies sont comptabilisés au CRA de Nîmes, 110 au commissariat. Est-ce lié au mouvement national après le placement en détention provisoire d'un policier à Marseille ?
Christophe Sicart. Pour nous, il est anormal qu'un collègue dans l'exercice de ses fonctions se retrouve en détention provisoire alors qu'il présente toutes les garanties de représentation en Justice. Le contrôle judiciaire aurait du être de mise ou l'assignation à résidence. Il y a eu donc en soutien l'adoption du code 562, c'est à dire pour les policiers n'effectuer que les missions d'urgence.
OG : au CRA par exemple il y a 60 arrêts de travail, est-ce uniquement lié au mouvement national ?
CS : Très vite après la détention provisoire de notre collègue à Marseille, des arrêts de travail ont été déposés, 60 à ce jour au CRA de Nîmes par exemple. Cela peut être interprété comme un mouvement de fronde mais pas que, loin s'en faut. Les raisons d'un tel mouvement sont de deux ordres. Premièrement, nous l'avons fait par solidarité avec nos collègues de Marseille et de Nanterre, car n'importe lequel d'entre nous peut se retrouver dans la même situation avec ce que cela peut entraîner judiciairement, administrativement, psychologiquement et dans sa vie privée.
Deuxièmement, c'est une expression du ras le bol et des conditions qui se dégradent jour après jour dans nos rangs.
OG : Justement pour sortir du contexte national, évoquons le CRA de Nîmes. Cette nuit encore il y a eu des tentatives d'évasion. Les conditions de travail sont-elles devenues plus difficiles ?
CS : La population accueillie n'a plus aucun rapport avec celle d'antan. Mes collègues sont confrontés à présent à l'univers carcéral. En jargon policier, ils sont appelés TOP, les troubles à l'ordre public, certains sont fichés S, d'autres sont atteints de troubles psychologiques, ou encore nous devons gérer les toxicomanes. Leur dangerosité n'est plus à démontrer et les infrastructures ne sont plus adaptées à ce genre d'individu. Sans parler du nombre de personnels qui est très largement déficitaire.
OG : Concrétement, qu'est-ce que cela signifie ? les policiers sont-ils en danger ?
CS : Les conséquences sont multiples : agressions verbales à répétition, augmentation exponentielle des violences commises sur mes collègues mettant à mal leur intégrité physique. Le nombre de blessures en service au CRA était de 12 en 2020 et de 25 en 2022.
OG : Que demandez-vous précisément ?
CS : Il manque au minimum 40 à 50 policiers pour travailler dans des conditions dites normales. Aujourd'hui, on en arrive à un point où certains démissionnent, d'autres demandent leur mutation. Ce qui est sûr c'est que tous sont démoralisés, exaspérés d'être, en cas de problème, des fusibles que l'on jette en pâture à la vindicte publique pour acheter la paix sociale.
L'autre solution serait de diminuer la capacité d'accueil des retenus au CRA, mais, en haut lieu, il en a été décidé autrement. Nous arrivons parfois à 120 retenus pour 10 policiers. Attendons-nous à ce qu'un nouveau drame survienne.
Faits Divers
Voir PlusFaits Divers
LE GRAU DU ROI Quatre personnes incommodées par l’incendie d’une cave
Faits Divers
GARD Lutte contre les stupéfiants : la procureure détaille les opérations de la semaine
Faits Divers
BAGNOLS Lutte contre les stupéfiants : contrôle judiciaire, prison ferme et interdiction de séjour pour six individus
Faits Divers
GARD Déjà enregistré au fichier des délinquants sexuels, le religieux entendu par la police
Faits Divers
JUSTICE Proche de la mort après avoir reçu trois coups de couteau en prison
Faits Divers
L'IMAGE Un patrouilleur percuté cette nuit sur l'A9, trois blessés
Faits Divers
GARD Accident entre trois véhicules et avec quatre blessés
Faits Divers
NÎMES Un homme en garde à vue après l'exécution d'un jeune au quartier de Valdegour
Faits Divers
NÎMES Les balles traversent le logement occupé par des locataires cette nuit
Faits Divers
JUSTICE Les 18 valises marocaines contenaient 629 kilos de cannabis
Faits Divers
GARD Deux randonneuses égarées et épuisées : les pompiers interviennent
Faits Divers
JUSTICE Il frappe son ex-compagne enceinte
Faits Divers
JUSTICE Les commerçants cachaient 900 paquets de cigarettes dans les cloisons de l'épicerie
Faits Divers