Trois corridas, une mixte et une novillada. Les pupilles de Victoriano del Rio, Jandilla, La Quinta mais aussi Juan Pedro Domecq pour les toros et Gallon mais aussi Fuente Ymbro (remplacent les Garcigrande) pour les novillos.
Même si voir un toro aux corrals est toujours une expérience à part, rien ne vaut le fait de l’avoir jaugé au campo, dans son environnement naturel. Ici, les toros sont contraints et il est difficile de voir en eux ce qu’ils donneront en piste quand les clarines auront retenti.
En attendant le premier mouchoir de la feria, c’est donc aux corrals de la route de Beaucaire que les toros de la feria des Vendanges ont été présenté. D’ailleurs, belle surprise de Casas & Co, une plaque indiquant qu’il s’agit des corrals Ferdinand Aymé orne l’entrée de l’enclos, un bel hommage à l’ancien directeur des arènes.
Frédéric Pastor, adjoint à la tauromachie et aux festivités pour la Ville de Nîmes lance le moment de discussion. « Nous avons pu partir en Espagne pour embarquer certains de ces toros, merci à Casas & Co pour cela. Ainsi, nous avons pu juger l’importance des arènes de Nîmes à travers les discussions que l’on a pu avoir avec l’ensemble des ganaderos rencontrés. »
Corrida Carmen de Victoriano del Rio pour Sébastien Castella, Alejandro Talavante et Tomas Rufo Rappelons que la présentation du fer lors d’une corrida complète à Nîmes date du 19 mai 1997 avec face à eux El Cordobes ou encore Jose Tomas… Et, il y a deux ans déjà avec Rufo l’aficion avait assisté à une course voyant les toros allaient à 12 reprises à la cavalerie ! Ils avaient alors laissé six oreilles sur le sable de l’amphithéâtre. D’origine Juan Pedro Domecq y Diez, la ganaderia a une réputation de garantie.
On retrouvera ce fer en ouverte de la feria avec « une corrida importante, la corrida Carmen. Nîmes se réinvente sur un concept nouveau » poursuit l’élu.
Curro Caro, conseiller technique de Casas & Co, prend la relève. « C’est une très belle corrida, bien présentée, superbe, qui va parfaitement avec l’opéra un peu tragique de Carmen mais dans l’arène, pas de tragédie ! »
Pour Hadrien Poujol de Casas & Co, « Les puristes vont dire qu’on va aller loin mais c’est fait exprès, nous sommes en 2025 ! La Ville nous a demandé d’être imaginatif et de faire des efforts, cette corrida Carmen sera différente, il y aura un vrai spectacle mais l’aspect taurin sera respecté ne vous inquiétez pas ! »
Un représentant des clubs taurins trouve la course inégale et aurait aimer enlever deux des huit toros proposés. Remarque retoquée, au lot suivant.
Les novillos de Gallon pour Javier Zulueta, Martin Morilla et Vicrtor n’étaient pas aux corrals, en voisins bucco-rhodaniens ils arriveront le jour J, donc le samedi matin où le sorteo se fera directement sur site.
Les pupilles du fer vert et noir basé à Mas Thibert ne sont pas venues à Nîmes depuis près de 20 ans. Cette année est une belle année pour les frangins Jean-Pierre et Michel qui ont même lidié une course en Espagne, course qui devait être combattu par un Morante absent au paseo et remplacé par Castella. Des toros d’une noblesse extrême et d’une charge plus qu’intéressante pour le piéton si on leur laisse le champ libre.
Curro Caro l’assure, « la novillada est très belle, elle est bien choisie. Le ganadero a une belle régularité de race et de bravoure, la course sera très bien présentée et j’espère pour eux comme pour nous tous qu’elle permettra de triompher. »
Samedi après-midi, corrida d'alternative de Jandilla pour l'alternative d'Aaron Palacio, Jose maria Manazanares et Andrés Roca Rey. Juan Pedro Domecq y Díez. L’histoire est belle car l’élevage s’est présenté à Nîmes le 19 mai 1975 avec au cartel José María Manzanares père. Depuis ? Les succès ici comme ailleurs sont légion pour des toros appréciés par les empresas, les gradins te les maestros.
Pour Frédéric Pastor, « c’est une ganaderia traditionnelle pour nos arènes. » Et Curro Caro suit, « Elle est dans le même type que celle de Victoriano del Rio, elle est bien présentée, elle fait du poids, elle est longue, elle a du trapio, c’est une corrida qui est plus présenté que certaines corridas de Jandilla à Nîmes. Celle-là est irréprochable ! »
Dimanche en matinée, plus de corrida des artistes mais une corrida mixte qui laisse la place à la jeunesse. Corrida mixte de Juan Pedro Domecq et Garcigrande pour Marco Perez et Olga Casado. Garcigrande ? « La petite surprise c’est la venue des novillos de Fuente Ymbro à la place ! » assure l’élu à la tauromachie.
Ah… Les Juan Pedro ! Toute une histoire. Déjà, c’est de cette ganaderia, de ce sang que partent les sélections de 80 % des autres élevages de toros bravos (Juan Pedro Domecq y Díez). Rendez-vous compte que pour l’ancienneté du fer à Madrid, Louis XVI et les siens avaient encore leur tête sur leurs épaules ! Les Juan Pedro étaient et sont encore le centre de bon nombre de conversations taurines car l’aficion est assez partagée à leur égard.
Le N°135 de Juan Pedro a été refusé par un représentant des clubs taurins. « Le type des Juan Pedro, ça n’est pas un grand toro mais la présentation est belle, elle a du trapio par devant. Pour la corrida du matin je pense que c’est une très bonne corrida. On avait l’habitude de dire que les corridas du matin étaient un peu… Là on l’a montée et on me dit qu’il faut enlever un toro ? ! » s’étonne Curro Caro. « On va parler des deux autres lots mais on a une maille supérieure aux années précédentes sur les corridas de l’après-idi, c’est sans doute ce qui peut induire en erreur ! Je vous rappelle aussi que cette corrida de Juan Pedro du matin est comme toutes les matinales de Juan Pedro que l’on a lidié à Nîmes » ajoute Frédéric Pastor. « Non, elle est mieux ! » conclut Curro Caro.
Les Fuente Ymbro ont des origines Jandilla (Domecq). Ils piquent un peu, ont du moteur et sont connus à Nîmes depuis plus de 20 ans. Ricardo Gallardo, le patron, forme son débute son aventure avec bétail de Jandilla. En quelques années et suite à des sccès répétés, les empresas lui font confiance. Gallardo s’entend bien avec Borja Domecq, l'éleveur de "Jandilla", et les deux ganaderias sont très proches.
Si Olga Casado avait toréé les Garcigrande, le clin d’œil aurait été sympa car ces toros avaient débuté à Nîmes avec Javier Conde et José Tomás. Le premier fête cette année ses 30 ans de carrière et se retire, dommage de ne pas l’avoir revu ici. Il en va de même pour Cayetano qui avait été le premier à confirmer son doctorat à Nîmes, il arrête en 2025 et on ne le verra pas.
Dimanche après-midi, la corrida de La Quinta pour Miguel Angel Perera, Daniel Luque et El Rafi. « Elle est dans le type santa Coloma, elle est largement mieux présentée que la corrida de l’année dernière, on fait tout le possible pour monter mais j’espère qu’on ne va pas s’arrêter sur des petits détails… » lance Curro Caro.
Un club taurin pose une question. « Comment allez-vous faire pour sortir deux toros des huit du lots ? » Frédéric Pastor répond. « Les cuadrillas enlèveront ceux qui leur plaisent le moins. Nous étions avec Daniel Luque pour embarquer et quand il a vu la course il a fait la grimace ! Il y a un quignon ! On est en septembre, on a une corrida complète avec huit toros. Nous sommes les seules arènes à avoir fait cet effort ! »
Élevage fondé dans les années 1980 par Alvaro Conradi, rejoneador retiré est aussi à l’origine de la reprise du second fer de la famille Buendía, « La Quinta ». En 1992, la ganaderia reprend l’ancien sceau de Carlos Conradi et la sélection s’oriente vers la recherche du type et de l’encaste Buendía. Les toros de la Quinta, apprécié par quelques figuras, ont des origines Conde de Santa Coloma par Joaquín Buendía.
Les sorteos seront réalisés à 11h pour la corrida du vendredi, puis à 9h le lendemain pour la corrida du samedi. Le dimanche, l’ordre sera donné sans sorteo pour la mixte et le sorteo de la corrida de clôture se tiendra à 9h.
Le vendredi soir, Bernard Angelras sera le président de la corrida Carmen, Richard Tibérino présidera la novillada, la corrida d’alternative du samedi sera présidée par Frédéric Pastor. Dimanche matin ? Daniel Jean Valade sera au palco de la mixte du dimanche matin et, en clôture, Laurent Burgoa montera au palco.
La feria débutera jeudi soir avec, pour la troisième fois, le concours d’abrivado du festival de Nîmes métropole sur le boulevard Victor-Hugo (Maison carrée – Arènes- Maison carrée) avec 11 manades en lice ! En plus de cela, des abrivados ont lieu tous les jours, au Bosquet une arène portative permet aux jeunes de se tester devant les cornes. « Cette fin de temporada a un relief particulier ! » relève l’élu aux festivités.
Représentant de Casas & Co, Denis Allegrini est heureux de cette programmation. « Toute notre équipe se réjouit et essaie de remplir les arènes ! C’est un plaisir d’organiser cet événement qui a 99 % de satisfaction. La feria se présente bien, nous rehaussons les lots depuis quelques temps mais nous sommes cohérents. Simon Casas a encore inventé cette année ! La corrida Carmen sera un événement. Le vendredi soir de la dernière Pentecôte nous avons établi le record de fréquentation de tous les vendredis soirs de ferias à Pentecôte ! Je pense qu’on se rapproche du même record pour un vendredi des Vendanges ! 5 000 places sont déjà vendues et il nous reste 35 à 40 % de vente pour cette dernière semaine. Esthétiquement et artistiquement, les choses seront inédites ! On avait promis les grands noms, c’est fait ! »
Denis Allegrini continue et explique certaines choses, certains choix. Autre record, Denis Allegrini annonce qu’il n’y a jamais eu autant de jeunes aux arènes pour une feria de Pentecôte, idem pour les jeunes abonnés. Les jeunes ne s’effacent pas de la tauromachie. Petit rappel, pour 40 euros, les jeunes peuvent s’abonner à toute la feria ! Et il n’y a pas de contingent pour cette opération (contre 300 places auparavant) donc on peut penser à 700 ou 800 places à destination des jeunes !
« Concernant la partie taurine, prenons de la hauteur. Aujourd’hui on a un prévisionnel des jauges. Ça veut dire par exemple plus de 7 000 pour la corrida du vendredi, mais près de 12 000 le samedi, 6 000 le dimanche matin et on espère pareil pour la clôture. Par rapport à ces prévisions optimistes, car nous sommes optimistes, nous avons déjà atteint les 65 % de ces ventes alors on pense qu’on sera largement dans nos prévisions et même au-delà. »
Un hommage a été rendu par Frédéric Pastor à Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes et défenseur de la tauromachie qui vivra sa dernière feria en tant que maire de la cité des Antonin.
