La jeunesse était à l’honneur à Arles la semaine passée, elle l’est à Nîmes ce samedi matin. Les Gallon reviennent en piste et avec eux l’envie de triomphe et d’alegria d’une charge laissant la part belle à la virtuosité des toreros. Justement et devant les pensionnaires des frères Jean-Pierre et Michel, fils d’Aimé, fondateur de l’élevage en 1956, trois toreros à l’avenir prometteur.
Rarement on pourra dire cela d’une novillada mais, sans rien voir de mauvais, on a vu très peu de bonnes choses et ce malgré la sortie en triomphe du local de l’étape.
Javier Zulueta est déjà rivé sur son alternative sévillane. Le novillero est complet et a compris que son sitio était d’avoir un panel large pour cibler petit à petit les secteurs dans lesquels il se sent le plus à son aise. Zulueta connaît Nîmes et, même si « sa » grande date est proche, il ne voulait pas venir en touriste. Zuluta saluera à l’issue de son duel mais quasi désengagé à deux semaines de son doctorat. La tête doit être en ébullition, ça cogite fort mais en piste, rien ne se passe. Salut.
Avec son second Gallon, le Sévillan écoutera la même mélodie silencieuse. Le public demeurera calme mais ce deuxième passage est encore pire que le premier. Il est certain que le novillo était moins maniable ou plus complexe mais quand même… Silence, donc, et déception à la clé après une petite déroute à l’épée.
Autre Sévillan ou presque, Martin Morilla qui vient de Morón de la Frontera. Lui ? Il a à ses côtés un pirate adoré nommé Juan Jose Padilla. Le matador de toros retiré doit lui enseigner certaines valeurs belluaires car le jeune semble déjà doté de nuances artistiques emplies de vérité. Morilla, comme son prédécesseur écoutera le silende d’une arène de première en feria. Dzvant son Gallon un poil retors, il ne parvient que tardivement à trouver un ersatz de clé. Et encore… Pour ne pas en faire grand-chose ! Silence, encore.
Le sang de Juan Pedro Domecq via los Hermanos Sampedro de son deuxième exemplaire de Gallon ne peut qui plaire. Eh ben non… le drame approche et le Gallon a bien failli rentrer vivant dans les chiqueros ! Après un changement de novillo suite à une corne cassée en piste à l’entrée du vrai cinquième, le sobrero s’avance et Morilla perd ses repères. Coups de tête intempestifs, charge aléatoire, caractère de cochon, ce novillo aurait pu transmettre plus si le piéton l’avait désiré. Silence toujours.
Enfin, Victor. Le Nîmois des Saintes. Il revient après avoir remporté la Cape d’Or de la peña Antonio Ordoñez lors de la dernière Pentecôte nîmoise où il avait ouvert la porte des Consuls. Dernier à s’élancer, il prend le parti de l’impact sans relief. Ses deux compagnons n’ayant pas fait l’effort, on se dit que le régional va le faire. Il hérite d’un bon novillo, le meilleur de la matinée et on retrouve par moments les bribes d’un Victor que l’on n’avait plus vu ces derniers temps. Un toreo apprécié mais qui, au final, impacte assez peu les tendidos qui sont pourtant tout acquis à sa cause. Oreille.
Les clarines sonnent le dernier duel. Le novillo de Gallon sort et Victor sortira a hombros après coupé deux nouvelles oreilles ! Disons qu’une aurait été largement suffisante et qu’une discrète sortie par la porte des Cuadrillas aurait été bien. En tout cas le Saintois touche un novillo qui a du moral et de la vaillance, il tirera son cornu vers le haut et parviendra à relever le niveau de la course. Une belle épée et deux mouchoirs blancs.