La place est laissée à la jeunesse en ce dimanche matin anciennement grand-messe des artistes. Une corrida mixte avec deux piétons dont un matador de toros et une novillera, quatre toros et deux novillos. Six cornus bien faits pour une matinée dominicale tout en douceur et en volupté.
Marco Pérez doit affronter quatre toros de Juan Pedro Domecq et Olga Casado non deux novillos de Garcigrande mais deux exemplaires de Fuente Ymbro.
La matinée est annoncée compliquée, les gros nuages sombres sont dans le ciel mais pour l’instant, au paseo, ça tient bon ! Marco Perez va lidier les premier, deuxième, quatrième et sixième exemplaires, Olga Casado, donc, les troisième et cinquième.
Allez zou, Marco Pérez s’élance et le natif des Salamanque aperçoit une belle opportunité de briller. Premier toro de Juan Pedro et première oreille pour le jeune qui proposera une belle entame de corrida, enjouée et templée, qui fait plaisir aux gradins qui sont tout de même un peu frais en ce dimanche matin de feria. Une oreille pour lancer la course.
Le jeune prodige, apodéré par l’Arlésien Jean-Baptiste Jalabert, ancien matador de toros ayant souvent triomphé ici et directeur des arènes d’Arles, connaît parfaitement les journées nîmoises. Il sait ce qu’il faut faire pour marquer les esprits et faire tomber les mouchoirs blancs. Il en fera tomber deux à l’issue de ce duel durant lequel il se mettra à son avantage. Il ne tombera pas sur le Domecq le plus combatif mais il coopère et transmet malgré une charge assez fade. Pérez montre une autre facette de son toreo et, comme pour un solo, il a bien raison de varier les plaisirs ! Les étagères adhèrent et suivent, la matinée de la jeunesse a du bon, deux oreilles après une réception les genoux en terre au capote contre les planches mais aussi à la muleta au centre de la piste.
Pour son troisième Domecq, Marco Pérez a dû préparer quelque chose. On ne combat pas trois toros tous les jours ! Il faut s’y préparer mentalement mais aussi physiquement. Même si c’est du Domecq, surtout quand on doit en affronter un dernier dans la foulée ! Encore une fois, le nouveau maestro « nîmois » marque les esprits et imprime sa manière d’être en piste. Très bien au capote avec une porta gayola singulière, il brindera son toro au maire de Nîmes et se blessera à la main gauche sur un recibir tenté avec panache pour relancer la machine. Avec la muleta, le jeune s’est on ne peut mieux comporté, jouant sur le fil, proposant des séries pleines et un final spectaculaire par manoletinas. Infirmerie pour une sale coupure (mais sans gravité) à la main gauche, un change l’ordre de sortie des deux derniers.
Ultime toro de la matinée pour Marco Pérez qui va bientôt fêter ses 18 automnes. Le ciel se charge de plus en plus et le tonnerre commence à gronder profondément. Nouvelle réception à genoux pour Marco Pérez qui poursuit son effort jusqu’à ce que tout à coup, les arènes entières se retrouvent sous un déluge de tous les diables ! L’électricité est dans l’air, les anciens se souviennent de tardes inoubliables… Marco le sait, il se met au centre de la piste après un brindis aux spectateurs trempés mais flattés. Le toro passe dans le dos, l’Espagnol enchaîne les séries et ne fait pas semblant. Il ne triche pas et propose un toreo parfaitement juste malgré les conditions. À droite comme à gauche, le torero s’amuse et prend du plaisir, le toro passe bien et les gradins savourent. Son toro est intéressant et sera d’ailleurs primé d’une vuelta al ruedo à titre posthume. Trois mouchoirs blancs et un bleu, deux oreilles, la queue et le tour de piste.
Avec Marco Perez, les Nîmois attendaient une surprise qui a elle aussi eu droit à une surprise. Elle ? Oui ! Olga Casado débarque au cartel de cette course spéciale. Une novillera comme on aimerait en voir plus. Elle dégage quelque chose de particulier, de fort, de puissant. Mais elle sait également être aussi douce qu’un ange. Olga Casado a 23 ans, elle est Madrilène, Miguel Abellan s’occupe d’elle et, en plus de tout cela, une folle envie de réussir les choses mais de les réussir dans les règles de l’art. La jeune femme n’a rien à envier à certains novilleros, notamment avec le capote dans ses mains. Avec la muleta elle mettra plus de temps à s’accorder avec son Fuente Ymbro plutôt agréable à voir en piste. Salut.
Elle se présente dans une arène de première catégorie face à deux novillos de Fuente Ymbro alors que deux exemplaires de chez Garcigrande étaient annoncés. Les raisons du changement de fer n’ont pas été évoqué lors de la présentation des toros. Cet hiver au festival de Vistalegre elle a su attirer l’attention pour la bonne cause. La France la soutenait même avant cela ! Cet été, elle défilait à Lunel et a également fait le job. Nîmes est une arène de première, elle est contractée en pleine feria, un dimanche matin dans un cartel luxueux lui laissant la place de se montrer en toute sérénité. Elle coupera une oreille à Nîmes en se rattrapant un peu de son premier duel. Avec son second Fuente Ymbro, noble et à la charge sûre, elle se fera prendre à deux reprises mais