ALÈS "Une rentrée violente" pour l'école Paul Langevin, menacée d'une fermeture de classe

Les parents et élèves mobilisés devant l'école Paul Langevin
- CDNon prévenus de la venue matinale d'une inspectrice de l'académie pour compter les effectifs et potentiellement fermer une classe de petite et moyenne sections, les parents d'élève ont bloqué l'entrée cet après-midi en guise de protestation.
"Déjà qu'on n'a plus grand-chose, si on nous enlève cette classe, ça va devenir plus que compliqué...". Devant l'école Paul Langevin, la colère, l'agacement et la fatigue se lisaient sur les visages des parents d'élèves face à la menace de voir une des trois classes de petite et moyenne sections fermer, dès cette semaine. La venue d'une inspectrice de l'académie pour compter les effectifs, prévus à 51 élèves pour ces deux niveaux-là, pourrait présager d'un passage de trois classes de 17 à deux classes, respectivement de 25 et 26 enfants.
Une nouvelle d'autant plus désagréable que les parents n'étaient pas prévenus de cette venue : "Dès qu'on a vu l’inspectrice ce matin, on s’est organisé pour bloquer l'entrée cet après-midi. Cette école est le seul endroit où les enfants peuvent bien se sentir dans ce quartier", détaille Laura Bru, mère d'un petit Milan qui entre en petite section, alors qu'un 'Arah' retentit non loin, signe d'arrivée de la police lancé par les dealeurs.
"L'impression d'être les oubliés, les sacrifiés"
L'équipe éducative avait quant à elle été prévenue en juin de cette possibilité, mais le courrier adressé au Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale n'a pas suffi : "C’est violent pour les enfants, leur sécurité affective et émotionnelle va être touchée. Ça changera bien sûr certaines choses pour les enseignants, mais c'est surtout pour les enfants que je m'inquiète, ils vont être perturbés. Sans oublier qu'une institutrice va être mise de côté si la classe ferme, alors que des élèves vont inévitablement intégrer les classes pendant l'année", confie une enseignante de l'établissement placé en Réseau d'Éducation Prioritaire.
Une goutte d'eau qui vient faire déborder un vase déjà bien rempli dans ce Quartier Prioritaire de la Ville, où les dealers n'hésitent pas à faire tourner leurs affaires devant l'école-même. "On a l'impression d'être les oubliés, les sacrifiés, que ce ne serait pas pareil dans un autre quartier", souffle Laura Bru, aux côtés de Soraya Haoues, conseillère municipale à l'Intégration et égalité des chances et la Politique de la Ville, venue soutenir les parents. De son côté, la mairie assure "faire son maximum", tout en rappelant que dans les faits, "l'académie a le dernier mot". Ce dernier mot tombera ce mardi, à 14 heures de la part du DASEN.