Il a le sentiment d’avoir « franchi l’Everest ». C’est ainsi que Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, a résumé ce samedi la complexité du chantier aboutissant à la création d’un nouveau « cœur de village ». Lancé en 2019 avec la délivrance d’un permis d’aménager, ce projet ambitieux, retardé par des contraintes administratives et réglementaires, a enfin été inauguré le 7 décembre en présence des élus et partenaires locaux.

20 nouveaux logements sociaux

Destiné à « densifier le centre » de cette commune de 3 550 habitants, le projet s’inscrit dans une ambition portée depuis plusieurs années. Dès mars 2022, lors de la pose symbolique de la première pierre, le maire avait souligné l’importance de ce programme. Le bâtiment principal, un R+2 réalisé par la Segard pour un coût de 3,2 millions d’euros hors taxes, regroupe vingt logements sociaux, une maison de santé pluridisciplinaire et des locaux commerciaux. Les logements, du T2 au T3, gérés par Logis Cévenols, offrent une intéressante orientation sud.

Lors de sa prise de parole, Max Roustan, maire d’Alès et président de Logis Cévenols, a tenu à valoriser la qualité du bâti : « Cela me gêne d'appeler ça des HLM, car on a en tête des images du passé. Ces logements-là ont de la gueule, ils sont décents. On essaie de faire pour le mieux. »  La Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), installée sur 172 m², regroupe plusieurs praticiens : deux infirmières, un médecin généraliste, une sage-femme, un ostéopathe et une psychologue. Un deuxième cabinet médical reste disponible. « Les choses évoluent dans le bon sens, se réjouit Christophe Rivenq, président de l'Agglomération d'Alès. Nous accueillons de plus en plus d’internes. Ils sont dix fois plus nombreux qu’il y a deux ans : 50 internes. » Il a également annoncé une demande d’autorisation financière auprès du président de l'ARS pour l’extension du centre hospitalier, soulignant le besoin d’une vingtaine de lits supplémentaires.

« Vivre ici, c’est que du positif, que du bonheur »

Le rez-de-chaussée du bâtiment abrite des commerces et des services : une vétérinaire, une coiffeuse et une esthéticienne. Deux autres locaux accueilleront prochainement une boutique de prêt-à-porter féminin et un restaurant déjà établi à Alès. Mais le projet ne se limite pas aux logements et commerces. Un parvis public de 500 m², comparé lors de l'inauguration au "Trocadéro", a été aménagé. Un espace qui se veut refléter une logique de vivre-ensemble. Une résidente témoigne : « Ici, le bien-vivre ensemble existe. C’est la solidarité, la bienveillance, le partage et la courtoisie entre voisins. Par exemple, je cuisine un plat, j’en fais trop, je partage. Notre voisine a trop de fruits et légumes, qu’est-ce qu’elle fait ? Elle partage. Vivre ici, c’est que du positif, que du bonheur. »

Plus d’un million d’euros investis par la commune

« Nous avons un exemple assez exceptionnel de ce qu’ensemble, on peut faire », clame Christophe Rivenq. En effet, le projet a mobilisé de nombreux partenaires financiers : l’État, la Région, le Département et Alès Agglomération ont apporté près de 370 000 € d’aides. La commune a investi 1,27 million d’euros, en partie financés par un emprunt de 700 000 €. « J’ai vu, maintes fois, dans les yeux de mes collègues, le découragement s’installer. Les difficultés ne sont pas faites pour abattre, mais pour être surmontées », a affirmé Serge Bord, qui reconnaît encore les difficultés rencontrées. À la suite de l’inauguration de la résidence Gisèle-Halimi, qui a ajouté 14 logements sociaux l’an dernier, puis de celle-ci, la commune devrait désormais disposer d’une soixantaine de logements sociaux. Une très belle progression.