Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.03.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1103 fois

L'IMAGE Mises à l'honneur à La Grand'Combe, les femmes du territoire s'ouvrent le champ de tous les possibles

Les femmes étaient à l'honneur ce mercredi 24 mars dans la salle Marcel-Pagnol de La Grand'Combe. (Photo Julien Olivarès - La Grand'Combe)

Des femmes qui rencontrent des femmes. Telle était l'initiative portée par deux hommes ce jeudi après-midi, laquelle a peut-être donné aux Grand-Combiennes le goût d'entreprendre.

Parce qu'ils font souvent dans l'originalité, les Grand-Combiens ont célébré la journée internationale des droits des femmes avec quinze jours de retard, ce jeudi 24 mars. Une initiative portée par deux hommes : Brahim Aber, directeur du centre social de La Grand'Combe, et son acolyte Sébastien Migliore, adjoint au maire chargé du développement économique et de l'insertion par l'emploi.

Ainsi, une soixantaine d'habitantes de la commune a garni la salle Marcel-Pagnol pour y rencontrer une brochette de femmes ayant des parcours de vie riches et variés : des entrepreneures, des élues, des mamans aussi, et un peu tout ça à la fois parfois.

"C'est un moyen de vous montrer qu'il n’y a pas de fatalité, même en habitant à La Grand'Combe", a introduit la conseillère municipale Anissa Kordjani, qui a elle même conté ses expériences professionnelles à une assistance studieuse. "C'est une rencontre pour vous donner le goût d’entreprendre", a quant à lui suggéré Brahim Aber, se muant en animateur pour faire circuler le micro de main en main.

Du sexisme en guise d'obstacle

"Quelles sont les embûches que vous avez rencontrées dans votre vie professionnelle", a interrogé une maman de la commune. "Je suis journaliste de formation. À l’époque, dans les années 80, quand je répondais au téléphone, on me prenait toujours pour la secrétaire et on me demandait de passer le téléphone à un journaliste. Personne n'arrivait à concevoir qu'une femme pouvait être journaliste", a rétorqué Isabelle Fardoux-Jouve, conseillère départementale déléguée à l'égalité homme-femme, qui n'aurait manqué ce rendez-vous pour rien au monde.

À la question "avez-vous déjà subi du sexisme au cours de votre vie professionnelle ?", Assia Tria, fraîchement nommée directrice de l'IMT Mines Alès, a répondu "oui évidemment, même si ce sont des choses qui ne se disaient pas avant". Et d'ajouter : "J’en ai aussi subi à l’université au sujet de ma religion. Certains étudiants ne comprenaient pas que je puisse mettre des jupes et faire des études comme tout le monde. Ça apprend à se défendre !"

Si l'ex-chargée d'affaires au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives en est arrivée là, c'est en partie parce que la quinquagénaire a poursuivi un double objectif : "Le premier, c'était de ne surtout pas faire comme mes parents qui étaient ouvriers et qui ont trimé toute leur vie. Et le second, c’était de partir d’Alès pour aller étudier à Montpellier afin d'avoir mon indépendance."

"Oser, provoquer les rencontres, ne rien s’interdire"

Tandis qu'Agnès Praden, gérante des pharmacies éponymes, a eu "la chance d’avoir des parents qui m’ont laissée faire tout ce que j’avais envie de faire", Valérie Rouverand, élue d'opposition à la mairie de Nîmes, a invité les mamans présentes dans l'assemblée à ne pas hésiter à retourner sur les bancs de l'école, même à un âge avancé. La co-référente de La République en marche dans le Gard en veut pour preuve son cas personnel : "Je suis moi-même retournée à la fac après avoir eu trois enfants."

Stéphanie Cuisinier, gérante de l'hôtel Campanile d'Alès, y est aussi allée de son témoignage. "J'ai raté deux fois mon bac littéraire. J'ai compris que les études n'étaient pas faites pour moi. J'ai donc tour à tour été femme de chambre, réceptionniste, serveuse. J’ai travaillé dur. Et à 23 ans, j’ai trouvé un poste d'adjointe de direction dans un hôtel à Montpellier, avant de devenir directrice d’établissement en 2009 à 30 ans !", a raconté celle qui est aussi membre du réseau féminin Start Women.

Après quoi, la députée de la 5e circonscription, Catherine Daufès-Roux, qui a longtemps vécu à La Grand'Combe, a relativisé la notion de réussite : "Il ne faut pas confondre réussite et bonheur. Nos parcours ne sont pas forcément des modèles. Ce n’est pas le bonheur absolu, et certaines d'entre vous sont sans doute plus heureuses que nous." À l'heure de conclure, Brahim Aber résumait ainsi ces échanges : "Oser, provoquer les rencontres, ne rien s’interdire. Voilà ce qu'il faut retenir !" Chaque participante est repartie avec une rose dans les mains et le champ des possibles grand ouvert.

Corentin Migoule

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