Publié il y a 7 h - Mise à jour le 16.05.2025 - Louise Gal - 2 min  - vu 153 fois

ARLES Licenciements, management autoritaire : des salariés de l'AMA en grève

Grève des salariés de l'AMA d'Arles. 

- DR

60 % des salariés de l'association maison d'accueil (AMA) d'Arles étaient en grève jeudi 15 mai pour dénoncer leurs conditions de travail. 

"Aujourd'hui on est 15 sur le piquet de grève, soit 60 % de grévistes." Des salariés de l'association maison d'accueil (AMA) d'Arles étaient en grève jeudi 15 mai pour dénoncer "un climat professionnel dégradé et un profond malaise face à certaines décisions managériales" prises ces dernières années. Les grévistes dénoncent notamment des licenciements. "Au mois d'avril, on était 25, aujourd'hui, si on tient compte des licenciements, des ruptures conventionnelles, et des arrêts maladies, on n'est que 19 pour exercer le travail", explique l'une des grévistes. "Une collègue avec pas mal d'ancienneté dans l'association qui a osé s'exprimer en réunion a eu un licenciement économique, et notre cheffe de service est également licenciée", étaye une autre gréviste.

Des licenciements difficiles à comprendre alors que des offres d'emploi seraient postées dans la foulée et qu'une guerissologue vient d'être embauchée. "Pendant que les fonds propres de l'association servent à financer ce type d'ateliers qui ne sont pas prévus dans nos financements, nous avons moins de moyens pour nos missions d'origine...", regrettent les salariés. Les missions principales de l'association sont "l'accueil, la protection, l'hébergement et l'accompagnement de personnes en grandes difficultés par rapport au logement."

"Un management autoritaire et impulsif"

Ces derniers fustigent également "un management autoritaire et impulsif" avec des "accès de colère de la part du directeur". "Quand on essaye d'émettre une idée pour travailler en équipe, on n'est pas écouté et le directeur nous dit que c'est lui qui décide...", expliquent-ils. Cela se traduit également par des changements de services "imposés" au personnel sans délai de prévenance. "Vous revenez de congés et du jour au lendemain, vous apprenez que vous travaillez pour un autre service. Donc tout se fait rapidement, selon l'impulsivité de la direction et de ses humeurs", dénonce une salariée qui souligne que cela impacte les familles accompagnées. "Si je change de service demain, c'est 39 personnes qui ne me verront plus et qui vont devoir raconter leur vie à un autre travailleur", rappelle-t-elle.

Les grévistes ont alerté le président de l'association sur cette situation, mais ne se sentent pas écoutés. "Il a diligenté un audit fin avril dont on n'a pas encore les résultats. Mais il s'est présenté à l'association et il n'est même pas venu nous dire bonjour", regrettent-ils. Au regard de la situation, les grévistes demandent "un arrêt du management toxique et autoritaire, une mesure d'éloignement immédiate du directeur suite à la gravité des faits dénoncés par 16 salariés, un arrêt des licenciements, un arrêt de la surcharge de travail, des embauches supplémentaires pour répondre aux dispositifs financés, un arrêt des mutations de service injustifiées, un arrêt des interventions non financées, une transparence sur les choix financiers, un respect des droits du travail, ainsi que la mise en place rapide des élections des délégués du personnel."

Ces derniers soulignent qu'une situation similaire avait déjà entraîné un mouvement de grève en 2017. L'union locale CGT d'Arles était à leurs côtés pour leur apporter leur soutien. "Aujourd'hui c'est aussi une journée de mobilisation nationale à l'initiative de la CGT dans tout le secteur de l'action sociale car les salariés souffrent beaucoup des conditions de travail et de salaire", précise Nicolas Bourcy le secrétaire général de l'UL CGT d'Arles.

Nous n'avons pas réussi à joindre la direction.

Louise Gal

Arles

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