ARLES La CGT appelle l'ensemble des agents de l'ACCM à la grève à partir de lundi

Photo d'illustration.
- Louise GalLa CGT a déposé un préavis de grève reconductible pour l'ensemble des agents de la communauté d'agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) à partir de lundi 30 juin.
La CGT de la Communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) a déposé un préavis de grève reconductible à compter du lundi 30 juin 2025, qui concerne l'ensemble des agents de la collectivité, tous services confondus. "Nous avons fait part de nos revendications le 10 avril, et depuis c'est silence radio", relate le bureau CGT de l'ACCM. Après le dépôt d'un préavis de grève lundi 23 juin, le syndicat a été reçu mercredi 25 juin pour des négociations et a obtenu une réponse en début de soirée jeudi 26 juin. "La seule chose que nous avons obtenue, c'est vingt nouvelles chaises début juillet dans une salle de pause pour 60 agents qui n'en comprenait que 10", regrette le bureau CGT qui maintient donc son mouvement de grève. Le syndicat a établi une liste de revendications classées dans douze thématiques. Mais ce qui a fait déborder le vase, ce sont les critères de sélection pour la stagiairisation de vacataires dans le service des déchets ménagers.
"Nous avons des listes de vacataires avec des critères votés en CST et à chaque départ, ceux qui remplissaient les critères passaient", explique un membre du bureau CGT ACCM qui rembobine l'histoire. "Fin mai, on a appris qu'ils avaient embauché trois personnes dans l'ordre de la liste, et deux nouveaux agents qui ne travaillent ici que depuis huit mois, et qui sont donc passés devant beaucoup d'agents puisqu'il y a une trentaine de vacataires, pour une différence de notation de 0,25 alors même qu'ils n'ont pas eu d'entretien annuel d'évaluation", relate-t-il. Pour le bureau CGT ACCM, il s'agit de "clientélisme politique"."C'est très bien pour les agents, nous sommes satisfaits qu'ils sortent de la précarité. Mais quand ils ont vu que la tension montait, ils en ont repris deux qui étaient sur la liste. S'ils n'avaient pas fait d’erreur, pourquoi ajouter deux nouveaux agents ? Si quelqu'un est là depuis 5 ans, c'est qu'il fait l'affaire vu qu'il y a des notations", souligne-t-il. "Nous avons également été sollicités par des agents administratifs car certains sont remerciés sans raison", poursuit le syndicat qui dénonce "de gros soucis de management."
Des revendications jugées "ubuesques"
Nicolas Koukas a questionné Laurie Pons, vice-présidente de l'ACCM en charge des ressources humaines, des relations au personnel et du recrutement, à ce sujet. "Le syndicat a demandé une prime de 350 euros par mois pour tous les agents, ce qui fait quand même une enveloppe d’1,2 million d'euros, c'est assez conséquent... Concernant la prime pour les chauffeurs et ripeurs, il avait été décidé de mettre un taux de pénibilité de 10 % et 15 jours et demi de repos compensateurs et de ne pas mettre en place cette prime puisqu'il y avait ce taux. Je suis donc surprise que les syndicats reviennent sur ce sujet. Autre sujet surprenant, ils ont demandé une indemnisation des arrêts maladies à hauteur de 100 %. Comme vous le savez, ce n'est plus possible depuis le mois de mars", lui a répondu l'élue qui juge les demandes "ubuesques". Nicolas Koukas souligne pour sa part que si la loi sur les arrêts maladie est passée, "des collectivités prennent des délibérations pour ne pas aller dans cette voie-là, pour ne pas répondre aux exigences de l’État et pour répondre aux attentes des agents"."Il s'agit d'un choix politique."
Mandy Graillon estime que des discussions auraient pu avoir lieu sur certaines revendications qui "pouvaient s'entendre, comme la demande de remettre une tournée de collecte à Barriol le dimanche". Concernant la titularisation de nouveaux agents, l'élue réplique que parmi les sept titularisés, "il y a les trois noms que nous avait fléché la CGT, qui sont les plus anciens". Au sujet des critères de sélection, l'élue souligne qu'ils ont "été votés en CST par la CGT elle-même, il y a un an et demi"." On ne souhaitait plus que l'ancienneté soit le seul critère de négociation." Patrick de Carolis, le président de l'ACCM, estime que "ce préavis est une manœuvre politique orchestrée par quelques meneurs déterminés à instrumentaliser les agents, à servir leurs intérêts personnels, et à prendre en otage les habitants de notre territoire". Ce dernier juge que le calendrier de la grève n'est pas un hasard "à la veille des fêtes de la Tarasque à Tarascon et à seulement quelques jours de l’ouverture du Musée Fragonard, des fêtes d’Arles et des Rencontres de la Photographie."
"D’autre part, ce matin, après avoir appris que des pressions physiques et des menaces avaient été exercées sur certains agents pour les contraindre à faire grève, je me suis immédiatement rendu sur place, dans les locaux du service concerné, pour réaffirmer que je me tiendrai aux côtés des agents qui auront le courage de dénoncer les intimidations subies", ajoute-t-il par le biais d'un communiqué alors que la CGT assure que beaucoup d'agents ont prévu de faire grève, y compris parmi les agents administratifs.