Publié il y a 9 h - Mise à jour le 16.05.2025 - Louise Gal - 4 min  - vu 53 fois

ARLES Révision du PLU : les habitants font part de leurs attentes

Des élus et des membres de l'agence d'urbanisme Pays d'Aix répondaient aux interrogations et remarques des Arlésiens.

- Louise Gal

Moins de constructions de logements, plus de mobilités douces, davantage de concertation...Une centaine d'Arlésiens a fait part de ses attentes dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme de la ville lors d'une réunion publique organisée mercredi 14 mai. 

Carnets et stylos à la main, une petite centaine de personnes étaient présentes au pôle des services publics mercredi 14 mai à Arles pour la réunion publique relative à la révision du plan local d'urbanisme (PLU). Arles a lancé en 2023 la révision de son PLU alors que l'actuel date de 2017. Après avoir réalisé un diagnostic territorial et une évaluation environnementale, l'Agence urbanisme d’Aix-Durance en charge du dossier est en train d'élaborer le projet d'aménagement et de développement durables (PADD) qui fixe les objectifs et les orientations du projet politique à l'horizon 2040. C'est ce document en cours d'élaboration qui a été présenté aux arlésiens mercredi soir.

"La révision du PLU est nécessaire pour répondre aux enjeux de territoire, à la nécessité d’intégrer les évolutions législatives et règlementaires ainsi que pour répondre à une volonté d’adopter une nouvelle vision de l'aménagement du territoire au regard aussi de la qualité urbaine, de l’environnement, de l’architecture etc", explique Sophie Aspord, adjointe à l'urbanisme, à l'aménagement du territoire, au foncier et au patrimoine. L'élue précise que ce document "n'est pas achevé et évoluera au fur et à mesure de l'avancement des études et des remarques des arlésiens." Logement, tourisme, attractivité économique, environnement, agriculture, mobilités...Le projet politique traduit dans le padd a donc été présenté aux habitants, suscitant de nombreuses réactions et des débats sur des questions s'éloignant parfois du sujet.

Réunion publique PLU Arles
François Cavallo, membre de Changeons d'avenir demande plus de concertation. • Louise Gal

"À quel moment la population sera réellement consultée ?, s'interroge François Cavallo, membre de Changeons d'avenir. C'est une très belle présentation mais à quel moment va-t-on pouvoir construire le PLU avec vous, les élus, les services techniques. Il y a énormément de communes en France qui organisent des ateliers par quartier, par village, où les habitants sont invités pour améliorer et transformer leur village", souligne-t-il. "Cette présentation a pour objectif de vous faire part des différents axes du projet et ensuite, après 2026, il y aura la concertation avec des ateliers, des réunions. C'est prévu et c'est réglementaire", tente de rassurer Sophie Aspord. Mais tout au long du temps d'échanges, les habitants n'auront de cesse de réclamer plus de concertation sur les différents projets portés par la commune. Projet rue Mireille, ligne THT, RN 113, projet de logement rue Henri-Satre, etc...

"On est des humains, pas des morceaux de béton"

Parmi les orientations présentées, figure la création de 4100 logements à l'horizon 2040, dont 80% seront répartis dans le centre-agglomération dans l'objectif de "maintenir la population et d'accueillir de nouveaux habitants", explique l'agence d'urbanisme, dans le but d'atteindre 55000 habitants en 2040. Le secteur Libération au Nord et le quartier Pont Van Gogh au Sud seraient principalement dédiés à l'accueil de ces nouveaux logements. Trois secteurs (gare maritime, la gare et les Minimes) accueilleront des logements et une activité économique. Des extensions urbaines complémentaires sont prévues à Pont-de-Crau, Moulès, Le Sambuc et Salin-de-Giraud. 

"C'est très bien, très bien présenté, mais derrière il y a énormément d'habitants qui sont lésés", regrette Stéphane l'un des opposants au projet de création d'une soixantaine de logements rue Henri-Satre dans le quartier de Barriol. "On s'endette sur 25 ans, si votre projet se fait, le mien est dévalué de 40%. J'ai acheté ma maison 200 000 euros, je perds 40%. Je pense qu'il est primordial de faire des ateliers de concertation avec les habitants", martèle-t-il. "Les gens ont le droit de se loger, mais on a aussi le droit de bien vivre. Pourquoi n'avez-vous pas la volonté inverse de préserver les poumons verts ?", questionne à son tour un habitant de ce même quartier. "On pourrait aussi avoir des parcours de santé plutôt que de bétonner à chaque fois. Pour le moment, ce qu'on vit, c'est toujours du béton et c'est asphyxiant. Vous savez ce que c'est que de vivre avec ce genre de projets sous le nez ? On est des humains, pas des morceaux de béton", conclut-il sous les applaudissements d'une grande partie de la salle. 

Favoriser les mobilités douces

Catherine Balguerie-Raulet, adjointe à la transition écologique et énergétique, à la biodiversité, et aux espaces naturels, assure qu'elle sera "très vigilante". "Nous allons bien évidemment prendre en compte les besoins des habitants et faire en sorte de construire un cadre de vie qui préserve les espaces verts", affirme-t-elle. L'occasion pour un habitant de Pont-de-Crau de rappeler une demande de piste cyclable datant de 2004. "Nous sommes 3500 et nous avons tous les matins un déplacement de véhicules dans l'entonnoir de Pont-de-Crau au niveau de l'école. Je pense que c'est une nécessité surtout que nous la sollicitons depuis bientôt 1/4 de siècle. J'aimerais la voir avant que je disparaisse, pour qu'on n'ait plus tous ces véhicules qui empoisonnent tout le cercle scolaire.

Une centaine de personnes a assisté à la réunion publique sur la révision du PLU à Arles.  • Louise Gal

Même requête de piste cyclable du côté de Salin-de-Giraud, à laquelle s'ajoute la demande de bus plus fréquents. "Il nous faut une alternative à la voiture pour faire le chemin des terres jusqu'à Salin-de-Giraud et surtout de Salin jusqu'à Arles. Chaque année il y a un arrêt de bus en moins", souligne ainsi une habitante. D'une manière générale, certains habitants sont un peu restés sur leur faim lors de cette réunion. "Au bout de 25 ans, c'est bis repetita", lance l'un d'entre eux, quant un autre se questionne : "Je ne vois pas bien les différences entre ce PLU et celui de 2017." Le PADD fera l'objet d'un débat lors du prochain conseil municipal, tandis que le cabinet d'études devrait être recruté prochainement.

Louise Gal

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