Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 11.05.2023 - Thierry Allard - 2 min  - vu 419 fois

BAGNOLS/CÈZE Une journée de sensibilisation et d’hommage aux victimes de la route ce samedi

Bernard Couffin, Marion Couffin, l'adjoint au maire Christian Baume, la conseillère municipale Laurence Salinas-Martinez et la jeune Léa, rescapée de l'accident qui a coûté la vie à son père Adrien en octobre dernier

- Photo : Thierry Allard

L’année 2022 a été particulièrement meurtrière sur les routes du Gard, avec 58 victimes. Parmi elles, Adrien Couffin, professeur de 36 ans, est mort dans un violent choc frontal le 9 octobre dernier sur la route départementale 6 près d’Alès, pendant que sa fille était gravement blessée, et que son épouse et son fils étaient hospitalisés.

Alors aujourd’hui, cette famille bagnolaise endeuillée veut, à travers le collectif Justice pour les victimes de la route, sensibiliser, à l’occasion de la journée annuelle des victimes de la route. Ainsi, ce samedi, la famille d’Adrien, notamment son père Bernard, sa veuve Marion et sa belle-mère Laurence Salinas-Martinez, par ailleurs conseillère municipale, tiendront un stand un peu particulier au bas de la rue de la République, à Bagnols.

« Ce sera une table recouverte d’une nappe noire, avec 58 assiettes pour les 58 victimes de la route en 2022 dans le Gard », présente Bernard Couffin. Ces 58 assiettes seront accompagnées des noms des victimes. « Ça rend les choses concrètes », glisse Marion Couffin. Mais ces 58 noms ne disent pas tout de ce qu’est la mortalité routière.

« J’ai lu qu’on parlait de 58 décès et 58 vies brisées, mais non c’est bien plus que ça, il y a toute une famille, des amis, des vies impactées, avance-t-elle. Et il y a les morts, mais aussi tous les blessés avec des séquelles physiques et psychologiques, qui vont revivre ça toute leur vie, des enfants orphelins. » « Il faut imaginer les ravages que ça peut faire sur une famille, des familles entières anéanties, un mal irréparable », reprend Bernard Couffin.

Surtout lorsque l’accident en question était évitable. Dans le cas d’Adrien, le chauffard qui a causé l’accident était en excès de vitesse, et avait 1,9 grammes d’alcool par litre de sang. « Dans ce cas, la voiture devient une arme », estime le père de la victime, qui rejoint le combat du Collectif « pour essayer de changer la loi, qu’on ne parle pas d’homicide involontaire, mais d’un homicide routier. » Et aussi pour une meilleure prise en charge des victimes. Car si le chauffard bénéficie aujourd’hui d’un suivi psychologique, « nous rien, on doit se débrouiller, on est livrés à nous mêmes », regrette Marion Couffin.

Pour la mairie, cette sensibilisation est importante. « Nous avons été touchés de très près par cette tragédie, pour nous il était indispensable de nous associer à cette démarche de sensibilisation », affirme l’adjoint au maire délégué à la Sécurité, Christian Baume. Pour la municipalité d’une ville traversée par un important flux routier quotidien, la sécurité routière est « une préoccupation de tous les jours » souligne l’adjoint, qui rappelle la mise en place récente de la vidéoverbalisation notamment pour lutter contre l’insécurité routière.

Plus largement, cette journée de sensibilisation vise à « épargner des vies, résume Bernard Couffin. Pour nous c’est trop tard, ce combat on le mène pour les autres. » Parce que justement, comme il le dit, « ça n’arrive qu’aux autres, jusqu’au jour où les autres, c’est nous. »

Cette journée de sensibilisation et d’hommage se tiendra ce samedi 13 mai de 10 heures à 17 heures sur la place Jean-Jaurès, au bas de la rue de la République à Bagnols.

Thierry Allard

Bagnols-Uzès

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