UZÈS Et la lumière fut dans la cathédrale
« On a l’impression de la redécouvrir », lance l’archiprêtre d’Uzès le père Frédéric Bastidon, lors de l’inauguration des nouveaux éclairages intérieurs de la cathédrale Saint-Théodorit, mardi soir.
Depuis le temps, l’édifice a été construit au XIe siècle puis reconstruit au XVIIe, on n’avait sans doute jamais aussi bien distingué toutes les subtilités architecturales de l’ancienne cathédrale, devenue église paroissiale en 1801 lors du Concordat, qui a supprimé l’évêché d’Uzès.
Éclairée, la cathédrale l’était, mais « cet ancien éclairage était purement fonctionnel, l’idée était que le nouveau soit beaucoup plus efficace et polyvalent », explique le directeur des services techniques de la mairie d’Uzès, Hubert Luperini. Alors la mairie a fait appel à Sylvie Sieg, conceptrice lumière basée à Montpellier, qui s’est déjà occupée des cathédrales de Montpellier et Narbonne.
Pour Uzès, elle a travaillé quatre mois en amont : recherches historiques, visites, essais nocturnes, pour mettre en valeur le monument avec des luminaires du type de ceux utilisés dans les musées. Avec un triple objectif : « Redonner la visite de la cathédrale à tous les visiteurs, rendre fonctionnelles toutes les cérémonies du quotidien, et travailler sur des scénarios pour les grandes cérémonies de la liturgie », détaille Sylvie Sieg.
Car c’est la grande nouveauté : non seulement l’éclairage est bien plus économe en énergie, tout est en LED et à détecteur de mouvement, et s’éteint lorsqu’il n’y a personne, mais il est entièrement pilotable depuis le smartphone de l’archiprêtre, qui dispose de plusieurs scénarios lumineux préenregistrés. Pâques, Noël, messe… l’homme d’église a de quoi mettre en valeur les différentes cérémonies.
Plus globalement, « le but était de redonner toutes ses proportions à la cathédrale, voir les arches, les voûtes, avec une attention particulière au choeur et aux éléments classés monuments historiques comme les garde-corps », explique la conceptrice lumière. « Auparavant, l’éclairage était à mi-hauteur et donnait une impression d’écrasement, maintenant la cathédrale retrouve du volume », abonde l’archiprêtre. L’orgue, dont les tons de lumière ont été choisis pour faire ressortir ses couleurs, le blanc-gris et le doré, a lui aussi fait l’objet d’un traitement particulier.
Six semaines de travaux ont été nécessaires entre février et mars, et 230 000 euros pris en charge par la commune, à qui l’ancienne cathédrale appartient depuis le Concordat.
Thierry ALLARD
