Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 25.03.2024 - Camille Graizzaro - 3 min  - vu 1821 fois

FAIT DU JOUR Le château de Collias ouvre ses portes… et gagne une étoile

Les visites guidées s'enchaînent, mais la bonne humeur et la passion de Christophe Tailleur ne disparaissent pas.

- C. Graizzaro

Le Château de Collias, hôtel 5 étoiles, ouvrait les portes de son jardin et de son parc au public, il y a quelques jours. Le restaurant du domaine a depuis décroché sa première étoile au guide Michelin. Visite en images.

« Pour la visite de 13h30, c’est par ici s’il vous plaît ! » Il fait beau dans le Gard ce dimanche 17 mars, et c’est tant mieux, parce que Christophe Tailleur, le propriétaire du Château de Collias, un hôtel 5 étoiles, ouvre aux visites parc et jardin pour la journée. Dégustation de vin et visites guidées, tout est mis en place pour proposer au public un bon moment. Le châtelain (parce que le Château est aussi son lieu de vie) s’occupe personnellement des visites des espaces verts.

Il a fait beau au château de Collias pour sa journée portes-ouvertes. • C. Graizzaro

« Ce château était oublié, couvert de végétation, les fenêtres étaient obturées par le lierre, le parc était à l’abandon et impossible à traverser… On voulait redonner vie à ce lieu et y aller progressivement ». Les travaux ont commencé en famille, puisqu’en 2019 il y a eu la crise du COVID-19. Philippe le jardinier, Christophe ainsi que sa fille, son gendre et son petit-fils ont usé d’huile de coude, avant de faire appel à des professionnels en 2021. Pour les parcs et jardins, tout a été réalisé à quatre mains entre le propriétaire et son jardinier.

Dégustation de vin dans le jardin. • C. Graizzaro

Au pied du château, s'étend un jardin qui date du XVIIIe siècle dessiné par l’architecte du comte d’Artois, Charles X, le frère cadet de Louis XVI. Ce dernier a ainsi créé à partir d’un jardin à la française du XVIIe siècle, un écrin vert qui s’admire depuis le château, en vue plongeante, ainsi que des chemins de promenade et un potager pour subvenir aux besoins alimentaires du domaine. Un système aquatique, composé de petits ruisseaux et de bassins, permettait l’irrigation des 16 hectares qui le composaient alors.

Près du carré aromatique, quelques poules et un cochon vietmanien participent au recyclage des déchets de cuisine. • C. Graizzaro

Aujourd’hui, il n’en reste que quatre, le potager est devenu un carré d’herbes aromatiques et de fleurs comestibles à destination du restaurant gastronomique, et les ruisseaux ont en partie fait place à une piscine digne des cinq étoiles de l’hôtel.

Christophe Tailleur présente les plans du jardin, qui datent du 18e et du 19e siècle, et ont servi de base aux espaces extérieurs d'aujourd'hui. • C. Graizzaro

Au XIXe siècle, le château est acquis par la famille Ausset, qui transforme le parc en jardin anglais. « Il fallait que ça paraisse sauvage sans trop l’être », indique Christophe Tailleur. De nombreux arbres exotiques comme des palmiers ont alors été plantés : « On a retrouvé les souches des arbres. Ils sont tous morts, en partie étouffés par la végétation, qui avait tout envahi, on ne voyait plus rien. » Le propriétaire et son équipe ont alors sélectionné les arbres à conserver, et ont tenté de reconstituer le jardin selon les plans d’époque. Mille arbres ont ainsi été replantés, dont beaucoup d’essences exotiques. « On n’utilise quasiment pas de produit, quelques nématodes pour protéger les espèces les plus fragiles, des papillons et autres bébêtes. »

Les parcs et jardins sont construits de sorte à dévoiler le château petit à petit. • C. Graizzaro

Ici poussera la roseraie, dont les fleurs seront organisées par époque et par couleur. Une tonnelle végétale est également en train de pousser sur les arcs métalliques. • C. Graizzaro

Roseraie organisée par couleur et par époque, pins d’Alep, cèdres, et même un pin de Wollemie, endémique d’Australie, qui n’a été découvert qu’il y a 20 ou 30 ans seulement. Voilà quelques-uns des végétaux replantés au château de Collias, qu’il est possible d’admirer lorsqu’on réside à l’hôtel. Pour cela, un petit chemin typique de la région, avec un sol en bois broyé provenant directement du parc, a été aménagé de sorte à laisser progressivement apparaître le château.

L'intégralité du bois des arbres morts a été broyé et dispersé sur le sol du parc, afin d'éviter le gaspillage de cette ressource. • C. Graizzaro

Au détour de quelques bancs en pierre, en pente légère, le chemin conduit les visiteurs apprentis botanistes jusqu’en bord de falaise, où il est possible d’admirer grâce à une vue parfaitement dégagée le Gardon qui s’écoule non loin de là.

Le pin de Wollemie, arbre rare endémique d'Australie, a trouvé refuge dans le parc du château de Collias, comme d'autres essences du monde entier. • C. Graizzaro

En fin de sentier, la vue dégagée sur le Gardon est magnifique. • C. Graizzaro

La visite se termine par un retour au château, et les convives d’un jour semblent émerveillés par leur visite. Si la plupart quitteront le domaine peu après, certains ont pu déguster un repas élaboré spécialement pour cette journée portes ouvertes au restaurant, proposé à 35 euros pour une formule trois services (entrée, plat et dessert), soit un tarif moins élevé que la carte habituelle de l’Hirondelle (c’est son nom).

Julien Martin, chef de l'Hirondelle, le restaurant du Château de Collias. • @aureliophotographe

Son chef, Julien Martin présente ainsi une cuisine bistronomique entre 39 et 65 euros le menu en deux, trois ou quatre services, et une carte gastronomique avec des menus entre 80 et 135 euros en quatre à huit services. L’Hirondelle a par ailleurs décroché sa première étoile au guide Michelin lors de la cérémonie du 18 mars dernier. « Recevoir cette étoile Michelin est un honneur incroyable et une reconnaissance de tout le travail acharné de ma brigade et de moi-même » indique le chef.

@aureliophotographe

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Camille Graizzaro

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