Une dizaine de personnes sont réunies au milieu de la petite librairie l'Itinéraire, à Nîmes. Face à elles, Esmeralda Romanez, 76 ans, raconte, non sans émotion, l’histoire du pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer, la commémoration de l’internement des tziganes au camp de Saliers qui a lieu la veille, et plus largement, les difficultés auxquelles les tziganes font face pour faire perdurer leurs traditions. Esmeralda a grandi dans ce souvenir douloureux de la Seconde Guerre mondiale.
« Mon père est né en 1914. Il a été enrôlé d’office en 39-45 et fait prisonnier de guerre. Puis il a été mis dans un camp comme il était tzigane. Quand il a été libéré, il est revenu en France sous convoi sanitaire car il ne pesait plus que 35 kg. Mais on l’a repris et mis dans un camp d’internement jusqu’en 1946 », raconte-t-elle, to …