« Qu’on le veuille ou non, les mineurs aimaient leur métier »

Pour Francis Iffernet, éternel militant de 87 ans, et Patrick Bauducco, un des derniers mineurs embauchés dans le Gard, la mine c’est surtout une histoire de solidarités.
« Messieurs dames, soyez indulgents au niveau de la qualité du son », avertit une voix masculine. De forts grésillements lui répondent. Même si le son est franchement mauvais, on distingue une autre voix. Au ton déterminé : « Nous sommes décidés à nous battre, à nous battre très fort pour ne plus laisser fermer un puits de mine. » Cette voix est celle de Francis Iffernet. Ce mineur cégétiste harangue depuis le fond du puits de Destival. En ce 28 décembre 1979, un câble a été tiré 800 m sous terre pour assurer la liaison avec les mineurs qui occupent ce puits alésien. Leur action est diffusée en direct sur radio Castagne.
Radio pirate
45 ans après, un sourire de gamin s’étale encore sur le visage de Francis Iffernet : « Cette intervention m’a valu une convocation par la police. À l’époque, les radios n’étaient pas libres. On a fait les innocents et ils nous ont relâchés. » Yeux rieurs, ton vif, ce jeune homme de 87 ans se rend encore « un peu », c’est-à-dire t …