« C’est agréable. Même quand on les taille, on a les mains qui sentent comme si on avait mis de l’huile essentielle. » Ce parfum enivrant, c’est celui des agrumes. Mi-avril, quand les risques de gelée seront atténués, Christophe Mugard va planter 400 clémentiniers supplémentaires, ce qui lui permettra d’atteindre trois hectares. Tous ont été installés à la place de ceps de vigne. « J’ai déjà 1 200 clémentiniers en commande pour l’année prochaine », confie cet arboriculteur installé à Montfrin. Un sourire se faufile dans sa voix quand il évoque les 300 premiers agrumes qu’il a plantés en 2023 : « Au départ c’était un peu loufoque mais ça suit vraiment. » Cet hiver, ces arbustes ont produit entre 50 et 100 kg de clémentines. Une quantité insuffisante pour être commercialisée mais un test qualité réussi : « Elles sont très aromatiques, très juteuses. »
Se diversifier pour étaler les risques
L’exploitation familiale s’étend sur 90 hectares. « On a de l’abricot, de la cerise, de la vigne pour des raisins de cuve, décrit Christophe Mugard. Avec la crise viticole, pour pérenniser l’exploitation, on s’est dit qu’il fallait réfléchir à autre chose. » Il a donc suivi les conseils de Pascal Delon, conseiller en arboriculture à la chambre d’agriculture, et s’est tourné vers les agrumes. « On les ramasse en novembre-décembre, après les vendanges, à un moment où on n’a plus de travail de récolte », analyse Christophe …