Les annonces faites vendredi par le Premier ministre, n’ont pas suffi à calmer la colère des agriculteurs gardois. Deux jours plus tard, ils sont encore présents pour bloquer l’autoroute A9, à la hauteur du péage de Nîmes-Ouest. « Pour la révision de l’assurance récolte, les problèmes d’accès à l’eau, la surtransposition des lois, les 25 meilleures années pour la retraite de nos aînés, les marges de la grande distribution et les traités internationaux qui nous exterminent, pour tout cela nous n’avons pas de réponses concrètes » explique David Sève, le président de la FDSEA 30.

« Pourquoi pas un gel des cotisations pendant un an ? »

Ce dimanche, ils étaient une centaine poursuivre le mouvement. « On est moins nombreux, mais c’est parce que l’on se relai. Certains rentrent se reposer ou ils vont s’occuper de leur élevage » souligne Romain. Pour le viticulteur nîmois, il faut du changement et vite « Il est urgent de prendre des mesures pour notre trésorerie. Pourquoi pas un gel des cotisations pendant un an ? Pendant la Covid, les restaurateurs ont touché de l’argent alors qu’ils avaient fermé leur établissements ». Les yeux sont cernés, car la fatigue se fait plus grande de jour en jour.

« La première nuit dans mon tracteur, puis j’ai mis un matelas à l’arrière du Kangoo »

« J’ai passé la première nuit dans mon tracteur, puis j’ai mis un matelas à l’arrière du Kangoo » témoigne Quentin. L’agriculteur de Saint-Chaptes persiste dans sa démarche, malgré les conditions difficiles. Après un peu de repos à son domicile, Thomas est de retour sur le point blocage, mais il n’est pas venu seul. Le Vauverdois arrive avec Sonia, sa compagne et Manon leur fille. Ce dimanche, les agriculteurs ont décidé de faire un après-midi famille, afin de revoir leurs proches.

Le ministre de l'Agriculture à Nîmes mardi ?

La présence des enfants amène un peu de légèreté dans la mobilisation. « J’aimerais vivre de mon travail et pour l’instant ce n’est pas la cas » confesse Thomas. Dès ce lundi, les agriculteurs gardois ont prévu de repasser à l’action, et mardi ils espèrent la venue de Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. La grogne des agriculteurs en est à son quatrième jour, et la détermination des manifestants est intacte.