Comme le Père Noël en pleine période de fête, Thibaut est sur le pont. Chaque jour, de 6h à 21h30, le Nîmois œuvre au premier étage de son tabac, 23 rue Amiral Courbert : « Nous recevons près de 400 colis par jour, de 9h à 14h ! » Ces paquets ont été commandés par les Gardois sur Internet via plusieurs sites commerciaux. Originaire de Marseille, le commerçant est tombé amoureux de Nîmes. En 2019, il achète son tabac puis rencontre sa femme, mère de sa petite fille, aujourd’hui âgée de 4 ans. « Dès le départ, je me suis ouvert aux colis », explique ce fils de commerçants. Et de reconnaître : « J’ai bien fait, étant donné la situation des tabacs aujourd’hui. »
« Les gens jouent vraiment le jeu »
Hausse du prix du paquet de cigarettes, concurrence avec l'Espagne, contrebande… Les buralistes alertent depuis des années les pouvoirs publics sur leur métier en souffrance. À 27 ans, Thibaut possède une sacrée capacité d’adaptation : « Au départ, nous avons contractualisé avec les livreurs de Mondial Relay puis nous nous sommes ouvert aux autres : Relais Colis, Pickups services… » Cette nouvelle activité a changé sa façon d’exercer son métier « Gérer des colis, ce n’est pas exactement le même métier que le tabac… Il faut faire des inventaires tous les jours, scanner… Si personne n’est venu le chercher sous un délai de 5 jours, il faut les renvoyer. » Côté logistique, Thibaut a réaménagé le premier étage de son commerce en entrepôt de stockage.
Si les colis à proprement parler ne lui font pas gagner énormément d’argent, ils sont précieux pour le monde qu’ils attirent : « Nous avons des gens qui viennent de Nîmes ainsi que des villages environnants… Ces personnes viennent dans notre commerce et jouent le jeu en achetant un magazine, un paquet de chewing-gums… » Un afflux d’autant plus précieux sur une artère qui, ces dernières années, perd de son attractivité. « Quand les clients viennent, on essaie d’être sympathique, de créer du lien avec eux. Comme ça, s’ils doivent acheter une bouteille de vin le soir, ils penseront à nous… », explique le jeune homme. Grâce aux colis, Thibault a également « embauché deux personnes à temps plein », souligne Thibault.
Une fois la période des fêtes passée, l’activité des colis ne s’arrêtera pas… « Nous aurons tous les retours et les ventes des cadeaux par Internet », rappelle Thibaut, « sans compter les soldes de janvier ». Un Père Noël moderne qui, finalement, œuvre à plein temps : « Ici, c’est du 365 jours sur 365. Et quand c’est férié, c’est moi qui ouvre et qui ferme ! »
