« Fais-moi un café dans un petit verre, s’il te plait ! ». Voilà le genre de phrase que l'on entend dans tous les cafés de France et qui a également résonné ce lundi matin au Pablo Croco Bar. Un an s’est écoulé depuis la fermeture du New Bon Coin. La rue de la Biche a passé 12 mois orpheline d’un lieu où boire un café et où échanger autour d’une bonne assiette. Mais ce manque est comblé depuis aujourd’hui. Ce sont des personnes du quartier qui se sont lancées dans cette nouvelle aventure, avec à leur tête Vincent Chalamet, un enfant de la Croix de fer. « J’ai grandi dans ce quartier. On l'appelle le petit Montmartre, c’est un village et c’est pour cela que j’y suis bien ».
« On a tout changé et c’est très bien »
Le président de la SAS Pablo Croco Bar raconte l'origine du nom de l'établissement : « J’étais attaché au Bon Coin car c’est un nom historique dans le quartier, mais on a tout changé et c’est très bien. Cela a commencé avec un jeu de mots avec Pablo Escobar, mais c’était un peu osé. Puis on a pensé à Pablo Escroc Bar, mais ça pouvait faire bizarre. Alors on a décidé Pablo pour la consonance hispanique, Croco parce que je suis Nîmois et il me faut un crocodile et bar parce qu’on est aussi bar à vin ».
« Vive la proximité ! »
Pour ce qui est de remplir les assiettes, la nouvelle équipe s'appuie sur du local. « Vive la proximité ! C’est mon boucher qui nous livre la viande découpée le matin-même. Nous avons des produits du primeur qui est juste à côté. Emmanuel Diaz, l’ancien patron du New Bon Coin, nous laisse un bel héritage et on veut garder cet esprit populaire avec des prix abordables pour du vin bio et nature, pour des plats du jour avec des formules vin compris à 20€, le tout avec des produits frais. », abonde l’actionnaire majoritaire.
« On veut créer du lien social, redynamiser le quartier »
L’établissement cible les riverains pour les repas de midi avec sa capacité de 32 couverts. Le soir, le lieu se transforme en bar à vin. C’est dans ce domaine que Nicolas Chevrier, un des trois associés (avec David Barbier et donc Vincent Chalamet), excelle puisqu’il est aussi le caviste du quartier : « On a une quarantaine de références de vins. À terme, j'aimerais avoir des vins que l’on ne trouve pas ailleurs. J’ai grandi à Saint-Quentin-la-Poterie et je suis plus rural que citadin. J’aime l’idée du café de quartier. Ce sont des lieux qui me passionnent. Il s’y passe beaucoup de choses. On veut créer du lien social, redynamiser le quartier et mettre en avant les produits des artisans vignerons ».
« En amenant les enfants à l’école et avant d’aller au travail, j’ai un endroit où boire un café »
Dans cette aventure, les trois associés peuvent s’appuyer sur l’expérience de Julien Fabre, le barman polyvalent : « Dans ce métier, il faut comprendre l’humain sous toutes ses facettes. Un barman est un peu un psychologue et je prends le temps d’écouter. Je suis le gardien des secrets. » Mais un bar n’est rien sans ses clients et Julien (un autre) sera à jamais le premier du Pablo Croco Bar : « J’étais déjà client de l’ancien bar et j’aimais son esprit convivial. Ça manquait au quartier. On aime boire un café ou un verre pour échanger et prendre le temps sans aller très loin. On va recroiser des gens du quartier et mieux les connaître. Je reviendrai. En amenant les enfants à l’école et avant d’aller au travail, j’ai un endroit où boire un café. » Une nouvelle page vient de s’ouvrir à la Croix de fer avec un lieu de lien social et c’est tout un quartier qui reprend vie.
