Publié il y a 23 jours - Mise à jour le 06.04.2024 - Anthony Maurin, Camille Graizzaro et Thierry Allard - 5 min  - vu 549 fois

FAIT DU SOIR Ce week-end, les métiers d'art se dévoilent dans leur diversité

Marie Picard créé des sculptures musicales

- Photo : Thierry Allard

Partout dans le Gard, en France et en Europe, les Journées européennes des métiers d’art sont un événement unique au monde et gratuit en faveur d’une meilleure reconnaissance du secteur des métiers d’art. Et c'est ce week-end ! 

Valérie Rossi propose des parfums inspirés par l'Uzège • Photo : Thierry Allard

À Uzès, l’hôtel de ville accueille jusqu’à demain soir 26 artisans d’art. De quoi voir des propositions variées, comme Les Parfums d’Uzège. Basée à Saint-Chaptes, l’entreprise reprise il y a quatre ans par Valérie Rossi a développé une gamme d’eaux de parfums « inspirée par l’histoire, la nature et la culture d’Uzès », explique-t-elle. Valérie Rossi créé ce qu’on appelle le « brief », comprendre « l’histoire de ce qu’on veut ressentir », et définit « une pyramide olfactive de notes ». En d’autres termes, elle compose les parfums, qui sont ensuite confectionnés en laboratoire avant d’être conditionnés à Saint-Chaptes, à la main. Désormais, Les Parfums d’Uzège cherchent à s’agrandir, et à se rapprocher d’Uzès.

Sophie Xeux en pleine démonstration de piqué marseillais • Photo : Thierry Allard

Même salle, autre univers avec la courtepointière nîmoise Sophie Xeux. Comme le nom de son métier l’indique, elle créé des courtepointes, des couvertures d’1m40 par 1m40 avec « une technique de piquage régionale qui date des XVIII et XIXe siècles, le piqué marseillais », présente-t-elle. L’idée est de prendre du molleton de polyester, de laine, de soie ou de coton, de l’enserrer entre deux épaisseurs de tissu, et de les coudre ensemble. « C’est un travail de point avant, je travaille avec un tambour pour bien tenir les trois épaisseurs et pour créer du relief je vais tirer sur mon fil, ce qu’une machine ne sait pas faire », développe Sophie Xeux, qui travaille plusieurs dizaines d’heures par pièce. Un savoir-faire traditionnel, qui se perd, mais que la Nîmoise perpétue, aussi en donnant des cours.

Marie Picard créé des sculptures musicales • Photo : Thierry Allard

Impossible de passer à l’hôtel de ville d’Uzès sans parler de l’invitée d’honneur de ces Journées européennes des métiers d’art dans la cité ducale, Marie Picard et ses céramiques musicales. Toutes les sculptures qu’elle créé, et il y en a de toutes tailles et de toutes formes, sont des instruments de musique. « J’aime lier la forme et le son », dit-elle, présentant ses ocarinas, flûtes tubulaires, trompes, clochettes, tambours ou encore percussions qui, pour beaucoup, ressemblent à tout sauf à des instruments de musique. Une idée qui est venue à Marie Picard alors qu’elle « n’avai(t) pas envie de faire de la vaisselle. » Alors elle s’inscrit dans la lignée des sculptures musicales retrouvées, entre autres, dans les vestiges des civilisations précolombiennes. Notez que ce dimanche, une musicienne sera présente pour en jouer et exploiter leur potentiel.

JemaNîmes avril 2024 (Photo Anthony Maurin)
Dans l'Appart'à art 25 artistes s'exposent pour les Jema 2024 (Photo Anthony Maurin)

À Nîmes, c’est dans le charmant Appart’à part, 53 rue Notre-Dame, qu’il faut aller pour voir une belle exposition de 25 artistes de l’association JemaNîmes. Guylaine Ragheboom, présidente de l’association JemaNîmes, organise ce grand rendez-vous artistique dans un lieu atypique qui mérite d’être connu. Avec la variété des œuvres proposées, le visiteur ne s’ennuiera pas et pourra même parler aux créateurs présents pour assurer un lien certain avec le public.

De la sculpture sur bois, métal, sur os ou sur pierre, de la peinture, de la vannerie, de la photo, de l’orfèvrerie, de la tapisserie, des restaurateurs de mobilier, de la céramique, de la coutellerie, de la mosaïque… Il y en a vraiment pour tous les goûts et forcément toutes les bourses.

JemaNîmes avril 2024 (Photo Anthony Maurin)
De la vannerie à la photo (Photo Anthony Maurin)

La présidente de JemaNîmes, Guylaine Ragheboom, développe : « Nous sommes 25 artisans, créateurs et artistes de l’association pour cette expo collective. Chacun de nous a réalisé une œuvre en lien avec la thématique 'Sur le bout des doigts' et son côté savoir-faire manuel pour sa technique ou son visuel. Ainsi, nous avons des œuvres très différentes ! »

Et c’est un peu le but du jeu d’une exposition collective, surtout quand le thème est aussi personnel que celui de l’édition 2024 des Journées européennes de métiers d’art. La présidente poursuit : « Du bout des doigts, ça veut dire que l’on maîtrise ce que l’on fait, matière et technique. On n’a pas besoin de réfléchir, ça vient naturellement et pour cette exposition c'est un peu l’inventaire des métiers d’art, de créateurs, d’artisans et d’artistes car tout cela demande le même savoir-faire ! »

JemaNîmes avril 2024 (Photo Anthony Maurin)
L'entrée de l'exposition nîmoise (Photo Anthony Maurin)

Et le visiteur ne sera pas déçu par la variété proposée. « Cette année, nous organisons une loterie avec à la clé une œuvre à gagner d’un artisan, artiste et créateur à gagner lors du tirage au sort qui se fera le dimanche 7 avril à 12h30 au bar le Napoléon, boulevard Victor-Hugo à l’étage, au préalable chaque œuvre sera exposée dans l’atelier de chaque artisan, vous pourrez prendre votre ticket de loterie dans chaque lieu indiqué sur le circuit », conclut Guylaine Ragheboom.

À Vers-Pont-du-Gard, c'est l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE) qui est en charge des festivités. Qualifié « rendez-vous d’exception », c’est-à-dire qui propose exceptionnellement une ouverture au public, cet événement invite à la découverte de 120 voitures hippomobiles, mais également de deux métiers d’art liés au patrimoine équestre : les charrons et les selliers harnacheurs. « Notre mission ici, c’est la conservation de ces véhicules, explique Marielle Zanchi, adjointe au délégué territorial de l’IFCE, mais aussi leur restauration dans la mesure où certains d’entre eux sont inscrites aux monuments historiques. »

Le hangar de lIFCE de Vers-Pont-du-Gard sera exceptionnellement ouvert au public jusqu'à dimanche soir pour les JEMA 2024. • C. Graizzaro

Plus qu’un simple hangar de conservation, c’est une véritable démarche de sauvegarde de ce patrimoine particulier qui se met en place. Chloé Muzelet-Guédon est en charge de ce nouveau volet patrimonial et culturel : « On s’inspire des normes et des lois qui sont applicables aux musées de France pour réaliser un inventaire de nos collections, pour nous permettre à l’avenir d’envisager sereinement la valorisation et la restauration des voitures hippomobiles. » Le hangar de Vers-Pont-du-Gard est utilisé par l’IFCE depuis 2017, quand l’État s’est séparé de ses haras nationaux. À proximité du haras d’Uzès, mais également du référent patrimoine de l’IFCE Philippe Roche, il était idéalement placé.

Marielle Zanchi et Chloé Muzelet-Guédon, IFCE • C. Graizzaro

Ce matin, pour inaugurer ces JEMA, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement : Olivier Sauzet, maire de Vers-Pont-du-Gard, Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès, Pierre Prat, président de la Communauté de communes du Pont-du-Gard, Fabrice Verdier, président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès et conseiller régional, Pascale Bordes, députée du Gard, et Jean-Roch Gaillet, directeur général de l’IFCE. « C’est un réel plaisir pour nous d’avoir une partie du patrimoine français ici », affirme Olivier Sauzet.

Olivier Sauzet, maire de Vers-Pont-du-Gard, Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès, Pierre Prat, président de la communauté de communes du Pont-du-Gard, Fabrice Verdier, président de la communauté de communes du pays d’Uzès et conseiller régional, Pascale Borde, députée du Gard, et Jean-Roch Gaillet, directeur général de l’IFCE.

« C’est une journée passionnante et importante qui s’annonce », clame Jean-Roch Gaillet. « On regrette parfois de ne pas avoir autant de véhicules hippomobiles que de véhicules automobiles à 50 ans de différence. Les voitures qui sont ici étaient des véhicules de service des directeurs de haras ». 

Eric Barrier, l'un des trois dernier charrons en France, explique la méthode utilisée pour ferrer une roue de voiture hippomobile. • C. Graizzaro

Au programme ce week-end justement, des visites guidées du hangar, avec une présentation détaillée des voitures hippomobiles, mais également des démonstrations des métiers de charron, l’artisanat relatif aux véhicules à traction animale, dont il ne reste plus que trois représentants en France aujourd’hui, et de sellier harnacheur, qui travaille le cuir notamment pour fabriquer les selles d’équitation. Des ateliers sensoriels sont également prévus, de même que des activités dédiées aux jeunes publics, avec par exemple, un quiz à compléter, récompense à la clé.

Phillipe Roche, référent patrimoine hippomobile pour l'IFCE et sellier, assure la visite guidée du hangar et des voitures. • C. Graizzaro

Anthony Maurin, Camille Graizzaro et Thierry Allard

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