Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 20.11.2023 - Stéphanie Marin - 4 min  - vu 689 fois

NÎMES 34e édition du Festival Flamenco : le chant à l'honneur

Chema Blanco, Amélie Casasole et Sophie Roulle lors de la présentation de la 34e édition du festival Flamenco, ce lundi.

- Stéphanie Marin

Le Festival Flamenco s'adapte à l'évolution du genre. La danse avait un temps pris le pas sur le chant. Mais un retour à l'équilibre s'opère actuellement avec de nouveaux artistes de talent, Israel Fernández en chef de file, lequel insuffle au canto puro, un style très personnel.

La 34e édition du festival Flamenco, le premier pour la nouvelle directrice du théâtre de Nîmes, Amélie Casasole, se déroulera du du 10 au 20 janvier 2024. Son programme a été présenté ce lundi 20 novembre, en présence, comme le veut la tradition, de Chema Blanco, conseiller flamenco de l'institution nîmoise, par ailleurs directeur de la Biennale de flamenco de Séville.

Chema Blanco, Amélie Casasole et Sophie Roulle lors de la présentation de la 34e édition du festival Flamenco, ce lundi. • Stéphanie Marin

Huit spectacles seront programmés à la salle Bernadette-Lafont, et quatre, plus intimistes, à l'Odéon. "Nous travaillons pour la suite à une plus grande ouverture sur la ville. Une démarche déjà entamée lors des précédentes éditions avec nos partenaires", a indiqué Amélie Casasole. Paloma, l'auditorium du Musée de la romanité mais aussi le Sémaphore, l'office de tourisme et des congrès de Nîmes et le lycée Alphonse-Daudet figurent comme lieux d'accueil pour divers événements du festival (concert, rencontres, master class, stage de danse).

Autre endroit et c'est une nouveauté, là encore annoncée par la directrice du théâtre de Nîmes, la réouverture exceptionnelle le mercredi 17 janvier de la bodega Macarena pour un temps d'échanges et de fête. D'autres suivront peut-être l'année prochaine, qui sait ? Sophie Roulle, adjointe au maire de Nîmes en charge de la Culture, a déjà la tête à la 35e édition. "Nous aurons l'occasion d'en reparler mais ce festival sera encore plus festif car les commerçants y seront associés, les rues décorées...", a-t-elle lâché.

Une affiche signée Marie Juillard

Marie Juillard signe l'affiche de cette 34e édition du festival Flamenco. Affiche que l'on retrouvera un peu partout dans la ville mais aussi sur les bouteilles de vin du Domaine Pastouret à Bellegarde, de nouveau partenaire du festival. La photographe autodidacte sera également mise à l'honneur lors d'une exposition intitulée "Les pas dansants", présentée du 10 au 31 janvier à l'Office de tourisme de Nîmes. Son travail révèle la beauté des artistes et témoigne l'admiration qu'elle leur voue. Par des cadrages peu communs, ses clichés se dotent d'une véritable poésie, mettant en lumière l'éventail d'émotions.

Quant aux spectacles, Chema Blanco l'a assuré : "Le chant aura une place importante dans cette édition." Une place retrouvée après être restée quelques années dans l'ombre de la danse. L'émergence des talents motive ce choix. "Ça faisait bien longtemps que le chant flamenco n'avait pas connu un renouveau. Mais ça change, Israel Fernández incarne ce renouveau." Cet artiste gitan, considéré comme l'étoile montante du flamenco, viendra pour la première fois à Nîmes et sera accompagné du guitariste Diego del Morao - le fils de Moraíto Chico - le jeudi 11 janvier à la salle Bernadette-Lafont. 

Israel Fernández et le guitariste Diego del Morao. • DR/

Pour Chema Blanco, Israel Fernández fait le lien entre Jesús Méndez, le cantaor de référence, digne représentant de Jerez de la Frontera et Ismael de la Rosa dit "El Bola", issu d'une des grandes familles flamencas de Triana. Tous deux figurent à la programmation du 34e Festival Flamenco de Nîmes. Le premier, "et c'est un cadeau de l'avoir avec nous", insiste la directeur de la Biennale de flamenco de Séville, présentera - à sa demande d'ailleurs - un récital de guitare accompagné de Pepe del Morao, le jeudi 18 janvier à la salle Bernadette-Lafont.

"C'est quelque chose qu'il n'a jamais fait. Mais il me semblait important de le faire pour comprendre le sens du chant gitan." "El Bola" partagera la scène de l'auditorium du Musée de la romanité avec Yerai Cortés. Les deux prodiges ont co-signé deux albums, Flamenco Directo rendant hommage aux grands maîtres du genre et Flamenco Directo vol. 2, à la fois plus ambitieux et plus intime. 

Stéphanie Fuster, la chorégraphe française désacralise le flamenco

Mise en scène par Fanny de Chaillé, directrice du théâtre national de Bordeaux, Stéphanie Fuster présentera "Gravida, celle qui marche", le 18 janvier à l'Odéon. Une pièce confidentielle dans laquelle elle se raconte à travers sa vision du flamenco, "dépèce, refroidit et décompose" cet art qui la tourmente. Elle qui vit flamenco depuis ses huit années de formation passées à Séville auprès des maîtres du genre. Une prestation virtuose, seule en scène, comme une véritable déclaration d'amour au flamenco. Stéphanie Fuster animera également un stage de danse le 20 janvier ainsi qu'une conférence dansée au lycée Alphonse-Daudet, le vendredi 19 janvier.

Enfin, la grande Rocío Márquez fera son grand retour à Nîmes, le samedi 13 janvier à Paloma, et partagera avec le public une de ses nouvelles expérimentations. Le fruit d'un travail collaboratif avec Bronquio, phénomène de la scène électronique espagnole. Que les amateurs de danse se rassurent, la 34e édition du festival proposera cette année encore quelques beaux spectacles dont des créations, une première nationale et deux premières mondiales, le tout incarné par des virtuoses du flamenco : Olga Pericet, Lucía Álvarez, Paula Comitre, David Coria, Choro Molina, etc.

David Coria présentera Los Bailes Robados. • Marie Juillard

"Les artistes semblent aujourd'hui plus libres, comme décomplexés. Ils ont une connaissance parfaite du flamenco, de ses origines. Ils sont très bien préparés, ce qui leur permet d'assumer une certaine liberté dans leur création, sans forcément se soucier de la critique", analyse Chema Blanco. Et le même de poursuivre : "Certains artistes tels que Rocío Molina ou Andrés Marín étaient déjà dans ce mouvement-là. Mais ils n'étaient pas nombreux. On a aujourd'hui le sentiment que ça se démocratise."

Enfin le maestro Gerardo Núñez clôturera en beauté cette 34e édition du Festival Flamenco en célébrant ses 45 ans de scène entouré de cinq autres génies de la guitare flamenca, le samedi 20 janvier à la salle Bernadette-Lafont. Pour rappel, l'an dernier le festival avait réuni 15 200 personnes. 

Retrouvez toute la programmation complète en cliquant ici. 

Stéphanie Marin

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