Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 02.01.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 1483 fois

NÎMES Commencer l’année avec quelques belles conférences

Ici au coeur de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).

Ici au coeur de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).

Quatre rendez-vous pour le premier trimestre à l’auditorium de Carré d’Art.

Carré d'Art Nîmes 2023 (Photo Anthony Maurin)
Carré d'Art Nîmes 2023 (Photo Anthony Maurin)

Premier des quatre rendez-vous culturels, « La Bioarchéologie : enquêter sur les plantes, animaux et paysages du passé », le jeudi 18 janvier 2024 à 18h. Cette conférence sera animée par Allowen Evin, entrée libre, sans réservation, dans la limite des places disponibles.

En se penchant sur les restes archéologiques de plantes (graines, de fruits, charbons de bois) et d’animaux (os, dents), les bioarchéologues tentent de retracer, au cours du temps, les environnements passés, le mode de vie des sociétés humaines ou encore l’histoire des espèces domestiques. L’équipe « Dynamique de la biodiversité, anthropo-écologie » de l’Institut des sciences de l’Evolution-Montpellier (ISEM) présentera ses recherches en bioarchéologie afin de mieux connaitre les espèces domestiques.

Quelle drôle de bestiole ! À voir au sortir de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).
Quelle drôle de bestiole ! À voir au sortir de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).

Deuxième date, deuxième rendez-vous le 8 février à 18h avec « Préservation et restauration des écosystèmes : vers des solutions naturelles économiquement viables » de Claude Grison. Du lourd, du très lourd !

Dans une société en profonde mutation, la chimie doit intégrer les dimensions sociales et économiques de ces procédés, mais aussi la notion d’éco-responsabilité. Dans ce contexte, le laboratoire de chimie bio-inspirée et innovations écologiques (UMR 5021 CNRS - Univ. Montpellier) développe une nouvelle filière verte, qui s’appuie sur une innovation de rupture en chimie, appelée écocatalyse ou catalyse écologique. Son originalité repose sur un concept inhabituel : combiner Nature, écologie, chimie, recherche et industrie. Ce rapprochement ne va pas de soi. L’objectif de ces recherches vise pourtant à démontrer qu’il est possible d’intégrer activité économique, optimisme technologique et recherche de stratégies environnementales innovantes comme un véritable vecteur du développement durable.

Ici au coeur de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).
Ici au coeur de la reconstitution de la grotte Cosquer à Marseille (Photo Anthony Maurin).

Troisième date, là aussi et encore, avec Carole Fritz, du lourd, du très lourd ! Le jeudi 21 mars à 18h mais l’info est encore sous réserve. Carole Fritz traitera « L'art de la préhistoire : aux origines de limage ».

Carole Fritz est directrice de recherche au CNRS, responsable du CREAP Cartail-hac (Centre de Recherche et d'Etude pour l'Art Préhistorique), Maison des Sciences de l'Homme de Toulouse / UMR 5608 TRACES. Depuis 2018, elle dirige les recherches scientifiques de l'opération archéologique nationale sur la grotte Chau-vet-Pont d'Arc (Ardèche). Au cours des dernières décennies, la question de l'origine de l'art et de la pensée symbolique se trouve toujours au cour des débats concernant l'évolution des lignées humaines africaines et européennes. Les fondements biologiques, les facteurs sociaux ont certainement joué un rôle important dans la naissance et le développement des premières images complexes. Elles apparaissent en Europe de l'Ouest autour de -40 000 ans et traduisent des besoins de communication et une volonté de conservation de l'information au sein des groupes préhistoriques. Aujourd'hui nous savons que nous pouvons trouver de l'art rupestre sur tous les continents. L'image est un élément central dans la diffusion des idées.

C'est au coeur des gorges du Gardon et dans les cours d'eau du Gard que le castor a pu se requinquer (Photo Anthony Maurin).
C'est au coeur des gorges du Gardon et dans les cours d'eau du Gard que le castor a pu se requinquer (Photo Archives Anthony Maurin).

Le dernier rendez-vous aura lieu le jeudi 25 avril, toujours à 18h et toujours dans le grand auditorium de Carré d’Art. On y évoquera le rôle du castor. « Du nuisible au protégé. Vivre en castor en France depuis de XIXe siècle. » Et c’est Rémi Luglia qui animera cette passionnante conférence.

Que s'est-il donc passé à la charnière des XIXe et XXe siècles qui a permis d'éviter l'extinction du castor d'Europe ? Davantage que des modifications écologiques ou éthologiques, il semble que ce soit un changement majeur de représentations chez les savants naturalistes à la fin du XIXe siècle, sous l'impulsion de Galien Mingaud, directeur du Muséum de Nîmes, qui ait rendu possible, in extremis, les mesures de protection par une patrimonialisation du castor fondée sur sa rareté et la notion d'équilibre naturel.

Il permet ainsi la sauvegarde des derniers individus ainsi que le retour progressif de cet animal sur de nombreux cours d'eau français et européens et une augmentation continue des populations. Rares sont les espèces menacées d'extinction qui connaissent un tel rétablissement. Cela fait du castor d'Europe une espèce exemplaire, bien que son acceptation sociale, facteur essentiel de sa survie, ait été singulièrement précoce par rapport à d'autres. Le retour du castor dans des cours d'eau fortement anthropisés pose alors la question de la cohabitation des humains avec cet animal sauvage avec une acuité croissante, à la fois en reprenant des points de vue hérités des périodes précédentes mais aussi selon des termes tout à fait neufs.

Anthony Maurin

Nîmes

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