Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.08.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 10478 fois

NÎMES Le maire de Nîmes vent debout contre le ministre de l’Intérieur, la préfète du Gard lui répond

Le ministre Gérald Darmanin et le maire de Nîmes lors d'un déplacement l'an dernier Photo DR Objectif Gard

« Déçu et en colère. » Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, regrette que les nouveaux effectifs de police, annoncés par le ministre de l’Intérieur pour lutter contre le trafic de stupéfiants, ne profitent pas à sa commune. 

Depuis plusieurs mois, les relations sont orageuses entre le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Et les dernières annonces du Gouvernement ne risquent pas d’améliorer ce climat. Dans une interview accordée au JDD, Gérald Darmanin a annoncé l’envoi en septembre d’unités de forces mobiles pour lutter contre le trafic de drogue et les rodéos urbains. Des effectifs dont bénéficieront plusieurs communes comme Lille, Marseille, Montpellier, Perpignan... mais pas Nîmes ! 

« Sans nier la nécessité de ces effectifs sur ces territoires, je reste sans voix, déçu et en colère, devant le manque d’attention flagrant du Gouvernement face aux difficultés quotidiennes que rencontrent les forces de l’ordre et les Nîmois », a commenté Jean-Paul Fournier sur les réseaux sociaux. Et l’élu, en fonction depuis 2001, de rappeler l’engagement de la Ville en matière de sécurité, traduit par une « augmentation des effectifs de la police municipale et du nombre de caméra de surveillance ». 

Pour Jean-Paul Fournier, « Nîmes, ses habitants et les effectifs de police nationale sont les grands oubliés de la place Beauvau (siège du ministère de l'Intérieur, NDLR) ». De nouveaux reproches qui font écho au "contrat de sécurité intégré". Un contrat que le maire avait refusé de signer, l’an dernier, en raison du nombre d’effectifs jugé insuffisant. 

Un refus que la préfète du Gard n'a pas tardé à le lui rappeler dans un communiqué publié dans la foulée de la prise de parole du maire. Marie-Françoise Lecaillon "s’étonne et déplore les déclarations du maire de Nîmes en réaction aux annonces du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer relatives à l’installation d’unités de forces mobiles fidélisées dans un certain nombre de villes de France Métropolitaine".

La préfète du Gard rappelle "que les effectifs de police sur la circonscription de sécurité publique de Nîmes sont passés de 210 gardiens de la paix au 31 décembre 2016 à 312 au 1er septembre 2021, soit une hausse d’environ 50 % en moins de cinq ans, augmentation sans équivalent au plan national. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer avait eu l’occasion l’an passé, après une première interpellation sur ce sujet, d’exprimer que les engagements pris en termes de renforcement d’effectifs avaient été scrupuleusement honorés".

Elle tient à rappeler et à saluer la mobilisation sans faille de l’ensemble des policiers de la direction départementale de la sécurité publique du Gard complétée, s’agissant des communes limitrophes de Nîmes, de celle des gendarmes du groupement de gendarmerie départementale "afin d’assurer au quotidien, dans un contexte parfois difficile, la sécurité des personnes vivant dans ce bassin de population".

Elle ne peut par ailleurs que regretter "le refus persistant du maire de Nîmes de signer le "contrat de sécurité intégrée", pourtant finalisé, qui aurait déjà permis d’instaurer une coopération plus étroite encore entre les effectifs de police d’État et ceux de la police municipale, et de façon générale de coordonner plus efficacement l’ensemble des politiques publiques participant à la lutte contre la délinquance et aux troubles à l’ordre public résultant notamment de la lutte contre le trafic de produits stupéfiants. Ce d’autant plus que la majorité des champs abordés au sein de ce "contrat de sécurité intégré" font aujourd’hui consensus, notamment eu égard aux efforts importants consentis par les différents partenaires, notamment par l’État au titre de l’amélioration de l’habitat dans les quartiers prioritaires de la "politique de la ville" dans le cadre d’ambitieux projets portés par l’Agence nationale de rénovation urbaine."

C.M.

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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