Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 18.05.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 710 fois

NÎMES Maxime Ducasse joue vraiment dans La cour des grands !

Au Diable Vauvert publie La cour des Grands de Maxime Ducasse (Photo Anthony Maurin).

Paru aux éditions Au Diable Vauvert, La cour des grand est signé de Maxime Ducasse.

Les adieux de Maxime Ducasse qui a reçu la médaille de la Ville et une splendide ovation des arènes (Photo Archives Anthony Maurin).

Qui est Maxime Ducasse ? Lui qui a constamment eu l’habitude de se vêtir de lumières tout en restant dans l’ombre du maestro pour lequel il était au service ? Lui qui a toujours été d’une discrétion inouïe ? Lui qui ne fait jamais parler de lui sauf en bien ? Lui ? Il est né en 1964 et s’appelle Maxime Ducasse.

Vous l’aurez compris, Maxime a passé une grande partie de sa vie dans les arènes. Moins en spectateur qu’en acteur, il a suivi sa passion au fil des décennies et a toujours gardé cette ligne droite encore visible dans son sillage quand on s’amuse à le voir débouler au détour d’une ruelle de Nîmes.

Lui, le banderillero qui s’est retiré quand il était l’heure et qui l’a fait avec panache et volupté. Lui, qui a connu des joies et des peines sur le sable chaud. Lui, qui a évolué avec les plus grands noms mais qui n’a jamais perdu le sien. Lui, qui connaît toutes les têtes et tous les secrets, il a exercé pendant trente ans ce « métier » de passionné, de fou, d’imbécile.

Au Diable Vauvert publie La cour des Grands de Maxime Ducasse (Photo Anthony Maurin).

On a pour habitude de brocarder les subalternes quand une lidia est de mauvaise qualité. L’ingratitude de ce poste peut faire tourner en en broyant du noir mais quand on est passionné, on vit pleinement sa passion. Surtout quand elle est aussi raide que peut l’être tauromachie. Un regret ? Peut-être mais à la lecture des près de 300 pages, on n’en notera que très peu. Et des remords ? Encore moins. Maxime Ducasse parle clair.

À la fin de chacune de ses saisons taurines, vingt-sept au total, Maxime Ducasse a écrit quelques pages sur l'année écoulé. Il disait sur papier ce qui ne se raconte pas, une vision intime de ce qui lui en restait, qu'il se gardait bien de le faire lire à quiconque, si ce n'est à son ami l'écrivain Jacques Durand.

De cet échange à sens unique, Maxime Ducasse n’attendait ni retour, ni jugement, seulement une lecture discrète. Ce sont ces notes intimes et sensibles, « Une sorte de journal de bord, de carnet de route, un road book pondu dans le plus grand secret », qu'il a voulu aujourd'hui dévoiler.

(Photo Anthony Maurin).

Si l’on en croit la préface signée par le grand Jacques Durand : « Les clopes, les stations-service, le café, la route, la nuit, le toro qui a fait ci, qui a fait ça, le fumet de la corrida passée qui a du mal à s'évaporer : voilà, un texte, des textes, qui balancent un peu de flashes lumineux sur ce monde obscur, clos sur lui-même, sur ce quotidien si peu doué pour le quotidien, si peu fait pour les affaires courantes, les nôtres... Ce témoignage subjectif, volontairement « perso », plus allusif que documentaire, c'est celui de Maxime Ducasse torero. Cette immersion dans cet univers, sauf erreur de ma part, on n'en connaît pas d'autres exemples. »

Un livre à lire sans aucune hésitation. Un ouvrage qui permet de mieux cerner le torero mais aussi l’homme, le grand homme qui a su jouer dans la cour des grands sans faire petit. Maxime Ducasse s’ouvre et laisse ainsi une trace de plus dans son sillage. Un coup de poignet qui fera baisser des têtes et qui éveillera la sensibilité des plus amers. Il dessine sa faena rêvée à travers une vie templée qu’il a su vivre comme si chaque jour était le dernier. Et le sourire en prime s'il vous plaît !

La cour des grands de Maxime Ducasse chez Au Diable Vauvert. 304 pages pour 22 euros.

Anthony Maurin

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