NÎMES N’oubliez pas le Musée du Vieux Nîmes
Le musée du Vieux Nîmes, au cœur de la ville, peut réserver quelques belles surprises.
Situé au cœur de la ville moyenâgeuse, à deux pas de la cathédrale, le Musée du Vieux Nîmes rayonne au centre d’un des quartiers les plus animés et les plus agréables de la capitale gardoise.
Les rues piétonnes conduisent le visiteur jusqu’au beau bâtiment construit entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, classé Monument Historique, qui trône entre cour et jardin avec ses grandes façades éclatantes, face à la cathédrale.
Le Palais épiscopal a été reconstruit suivant les plans d’Alexis de la Feuille de Merville par Jacques Cubizol, entre 1682 et 1685. Il symbolise la reprise en main du Languedoc par le pouvoir royal, et de la contre Réforme catholique au lendemain des Guerres de Rohan, et de leurs derniers soubresauts.
Le décor du Palais Episcopal porte la marque d’artistes locaux ayant soigneusement observé les monuments antiques nîmois : la corniche notamment, avec l’alternance des caissons ornés de rosaces et des modillons, et ses masques de lions servant de rejets d’eau, est nettement inspirée de celle de la Maison Carrée. Ces éléments sont vraisemblablement l’œuvre du sculpteur Philippe Mauric, formé dans le cadre de l’Arsenal de Toulon, mais installé à Nîmes depuis les années 1670.
La disposition d’ensemble de l’édifice est bien différente des pratiques locales : au lieu de la traditionnelle organisation des divers corps de bâtiments autour d’une cour centrale, nous avons ici un plan en « U » typique de l’hôtel particulier classique, entre cour et jardin, selon la formule développée à Paris depuis le début du XVIIe siècle.
L’aspect du Palais, avec une dominante des lignes horizontales, et l’organisation des baies à partir d’un axe central bien marqué, exprime des formules chères aux théoriciens de l’architecture classique, en cette fin du XVIIe siècle. Le concepteur souhaitait une unité totale entre le corps de logis principal, ses ailes latérales en retour d’équerre, et le mur de fermeture de la cour.
Une fois passé le grand portail isolant l’Evêché de la Place aux Herbes, le visiteur, de quelque côté qu’il se tourne, aurait vu des portes et fenêtres semblables disposées de la même façon, comme si un miroir renvoyait l’image de chaque façade de l’autre côté de la cour. Pour régulariser la forme de celle-ci, du côté de la place, les angles des murs étaient arrondis, et dans l’espace ménagé entre le mur sur cour et le mur extérieur sur la place, de petites pièces irrégulières abritaient le logement du portier.
La volonté d’unité devait même amener la construction d’une façade « postiche » constituant une aile Ouest en trompe l’œil, destinée à cacher les murs des maisons voisines empêchant l’extension du Palais de ce côté. A ce placage décoratif répondait une aile côté Est, se prolongeant par une chapelle épiscopale jusqu’à l’intérieur de la Cathédrale.
En 1685, lorsqu’on interrompt le chantier, les fonds venant à manquer, seuls le rez-de- chaussée et le dernier étage, desservis par les escaliers de service seulement, sont habitables. Le grand escalier d’honneur qui doit mener aux salles d’apparat du 1er étage, fait défaut, tout comme l’aménagement des salles en question. L’aile « postiche » de l’Ouest, chargée de dissimuler les maisons voisines, est à peine ébauchée, et la clôture de la cour d’honneur est absente.
Le musée, créé à l’initiative d’Henri Bauquier, s’installe dans l’ancien Palais épiscopal au début des années 20.
Avec un groupe de membres « fondateurs donateurs », il rédige un règlement constitutif définissant les buts qui seront assignés à l’établissement : « Le musée du vieux Nîmes se préoccupera surtout de réunir les documents relatifs à l’histoire administrative de la ville et du département, à ses industries particulières, à ses mœurs et ses coutumes ».
Cette démarche est alors novatrice et s’inscrit dans le cadre de mouvements régionalistes amorcés au XIXe siècle. La Provence voisine y avait adhéré d’emblée, grâce à des personnalités comme Frédéric Mistral et les autres érudits qui l’avaient rejoint au sein du Félibrige, et avec la fondation du Museon Arlaten, préfigurant celle du musée du vieux Nîmes.
Consciente de vivre une période de profondes mutations culturelles, les adeptes de ces mouvements ont un but pédagogique au sens large du terme : il s’agit pour eux de réunir tous les éléments possibles reflétant l’histoire, les modes de vie, les industries et les traditions en passe de disparaître.
En conservant des témoignages de ces divers champs d’activité, ils veulent être en mesure de préserver une image aussi fidèle que possible de l’identité locale pour la transmettre aux générations à venir.
Les collections, riches et diversifiées, couvrent plusieurs domaines essentiels qui témoignent des activités et de la vie à Nîmes et ses alentours : textile et art industriel, iconographie de la ville et de ses monuments emblématiques, céramiques et mobilier, beaux-arts et arts graphiques, objets populaires ou insolites.
Présentées lors d’expositions temporaires ou par roulement, les collections sont ainsi sources de constantes découvertes pour le visiteur.
Sur rendez-vous, l’équipe du service des publics accueille des visiteurs aux besoins spécifiques lors de visites et d’ateliers adaptés. Selon les attentes et les besoins de chacun, les visites des collections permanentes et des expositions temporaires peuvent être accompagnées d’une mallette pédagogique et ludique. La visite peut se poursuivre par un atelier. Nous restons à votre écoute pour construire ensemble tout projet culturel et artistique.
La bibliothèque du musée est accessible sur demande aux étudiants et aux chercheurs. Elle comporte de nombreux ouvrages sur l’histoire locale et l’industrie textile nîmoise. Les documents sont consultables sur place.
Vous pouvez télécharger les feuilles de salles en français, en anglais, en allemand ou en espagnol. Des sièges pliants sont mis à votre disposition gratuitement dans les salles du musée. Tarif plein : 5 euros.
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