Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.04.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 2509 fois

FAIT DU SOIR Les pentes de l'Ermitage accueilleront la première course alésienne de caisses à savon

caisses à savon

Les constructeurs amateurs de caisses à savon optent souvent pour une voiturette au style déjanté et ornée de couleurs vives.

- Photo Yannick Pons

Le dimanche 23 avril, pour la toute première fois, plus de 60 bolides sans moteur dévaleront les pentes de l'Ermitage sur 800 mètres. Le comité Caisse à savon Le Cévenol, aux manettes de l'évènement, espère réunir jusqu'à 5 000 personnes.

Juge de paix historique de l'Étoile de Bessèges, l'Ermitage s'est peut-être découvert une nouvelle vocation. Le dimanche 23 avril prochain, la colline alésienne de 290 mètres de haut accueillera la toute première course de caisses à savon de son histoire. Cet évènement pas banal est le fruit d'une collaboration entre le comité Caisse à savon Le Cévenol, le service Politique de la ville de la capitale des Cévennes et l'association Paact. 

"Ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête", avoue Roger Lambert, président du comité, lequel est affilié à la Fédération française de caisses à savon. Alésien de naissance, celui qui se qualifie à l'envi de "pur cévenol" ne pouvait pas lancer le Challenge comité cévenol et ses 17 courses (dans le Gard, en Lozère, en Aveyron et en Ardèche) ailleurs qu'à Alès. 

caisses à savon
Les constructeurs amateurs de caisses à savon optent souvent pour une voiturette au style déjanté et ornée de couleurs vives. • Photo Yannick Pons

"Avant, il y avait une course de côte ici. Au lieu de le faire en montée, nous on va le faire en descente", se marre celui qui a consacré 40 ans de sa vie au rallye automobile en qualité de commissaire de course. Ainsi, depuis janvier, le dernier nommé met tout en œuvre pour promouvoir cette discipline déroutante qui fait s'affronter sur des parcours sinueux plusieurs tacots sans moteur. 

"On fait le maximum pour assurer la sécurité de tous. Les structures qui passent par nous bénéficient d'une assurance fédérale", précise l'organisateur, qui assurera lui-même le balisage du parcours à coup de filet de chantier, de pneus et de ballots de paille. Le jour J, les 60 participants engagés prendront part aux essais en matinée, dès 9h, puis se départageront avec trois descentes chronométrées l'après-midi.

Roger Lambert
Roger Lambert, organisateur de la course avec l'association Paact et la ville d'Alès. • Corentin Migoule

Et il va y avoir du sport ! Donné depuis le sommet de l'Ermitage, le départ se fera depuis une lampe de lancement. À bord de leur voiturette aux allures de karting, les descendeurs plongeront à toute vitesse vers un premier virage en épingle, puis aborderont des passages à plus de 15 % de dénivelé négatif jusqu'à l'arrivée jugée 800 mètres plus loin, au niveau de l’intersection avec le chemin de Russaud. 

D'après Roger Lambert, les "têtes brûlées" pourraient réaliser des pointes de vitesse à "plus de 100 km/h" ! Surtout les pilotes qui concourront dans la catégorie "Sport" réservée aux caisses à savon sorties d'usine. De quoi se donner quelques sueurs froides au ras du sol et régaler le public qui pourrait se masser en nombre dans les pentes de l'Ermitage.

Les caisses à savon au contrôle technique

En cas de météo favorable, jusqu'à 5 000 personnes sont attendues sur site si l'on en croit l'optimisme du président du comité. "À Branoux-les-Taillades, le maire ne veut surtout pas qu'on arrête. L'an dernier, il a recensé plus de 2 000 personnes sur la journée", argue-t-il. Quant au profil des concurrents, il est pour le moins hétéroclite. "On a une équipe d'habitués qui vient de Gagnières, une grosse équipe qui vient de Mondragon et aussi des pros comme Damien Régis. Côté alésien, on pourra compter sur Gérard Martinez", annonce le directeur de la course.

Mais nombreux sont ceux qui feront leur première fois à Alès, notamment des enfants, à qui la course est également accessible en catégories C1 et C2. "On va faire un contrôle strict des caisses", prévient Roger Lambert. Et d'ajouter : "Ce qui nous importe, c'est qu'elles ne comportent pas d'objet coupant, qu'elles possèdent une bonne direction, un fond plat et des freins."

"Il y a toujours des concurrents qui font le spectacle"

Si le gain se limite pour l'instant à quelques goodies pour les vainqueurs, la triche est courante dans cette discipline déroutante. "Une fois on s'est aperçu que certains se chargeaient avec des bouteilles d'eau pour faire du poids et s'en débarrassaient sur le parcours avant l'arrivée", assure le président du comité organisateur, qui veillera au grain. 

Car tous les moyens sont bons pour tenter de décrocher une place pour les championnats de France 2024 dont la finale se disputera sur les pentes du mythique col Saint-Pierre, à Saint-Jean-du-Gard. Mais seuls les meilleurs à l'issue des 17 courses du Challenge (la dernière aura lieu à Meynes le 9 septembre) composteront leur ticket. 

Marquer un maximum de points en s'adjugeant le meilleur temps dès la première descente alésienne ferait donc office de départ idéal. Mais tous les participants devraient en premier lieu se "faire plaisir" et en "donnant aux autres". "Qui y goûte adopte !", promet Roger Lambert, lequel estime que l'épreuve vaut aussi le détour en tant que spectateur, tant "c'est joli et marrant à voir" puisqu'"il y a toujours des concurrents qui font le spectacle". Passionné, Roger Lambert nous aurait presque donné envie de cocher la date du 23 avril dans le calendrier.

Corentin Migoule

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