Publié il y a 6 h - Mise à jour le 17.06.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 292 fois

EXPRESSO 103 000 € à payer : Beaucaire, la crèche la plus chère de France ?

crèche Beaucaire 2024

La crèche provençale de Noël à Beaucaire.

- Louise Gal

Jésus, Marie, Joseph ! La municipalité de Beaucaire va devoir payer 103 000 € pour ne pas avoir respecté les décisions du tribunal administratif de Nîmes. Les juges ayant demandé à la ville de retirer la crèche des locaux de la mairie.

Ça devient une tradition à Beaucaire. Chaque année, la Ville installe une crèche de Noël au sein de l’hôtel de ville. Et chaque année, elle est condamnée à la retirer, au titre du principe de neutralité des collectivités vis-à-vis des religions. Une polémique, qui est même devenue un marronnier, insufflée par l’ancien maire RN de Beaucaire, Julien Sanchez.

Une crèche, un chèque !

En 2024, sans surprise, le scénario s’est donc répété. Marie, Joseph et le petit Jésus sont réapparus sous l’escalier de la municipalité. Pas vraiment sensible à ce genre de « miracle », la Ligue des droits de l’Homme a attaqué cette nouvelle installation en justice, le 20 décembre. Le tribunal administratif de Nîmes a donné raison à l’association. Dans leur ordonnance, les juges ont condamné la mairie à retirer sa crèche en 48 heures, sous peine d’une astreinte de 1 000 € par jour. Des santons en or !

Comme son prédécesseur, le nouveau maire RN, Nelson Chaudon, s’y refuse. La Ligue des droits de l’Homme n’en démord pas et attaque de nouveau. Cette fois, dans leur ordonnance du 13 janvier, les juges réclament le versement de 19 000 € et portent le montant de l’astreinte à 5 000 € par jour. La facture s’alourdit, aux frais des contribuables. Pour tenter de faire annuler ces décisions, le maire RN se tourne vers le Conseil d'État, soit la plus haute juridiction administrative.

Le préfet doit veiller au paiement des astreintes 

Le couperet vient de tomber. Après analyse du dossier, le président de la 10ᵉ chambre a considéré comme « infondé » le pourvoi du maire. Nelson Chaudon va devoir passer à la caisse et payer 103 000 € pour avoir laissé sa crèche, malgré les ordonnances du tribunal nîmois. Charge à présent au préfet du Gard de veiller à l’exécution de la décision. « Le maire aurait pu installer sa crèche dans une salle des fêtes communale. C’est ce que fait l’immense majorité des élus et ça ne pose pas de problème… », commente l’une de nos sources proche du dossier.

Mais non… À Beaucaire, la crèche et les polémiques qui en découlent valent visiblement mieux qu’une campagne publicitaire. D’ailleurs : « Le combat continue. Ni la majorité municipale, ni les Beaucairois ne peuvent se résoudre à voir l’identité française s’effacer sous la gomme de l’extrême-gauche wokiste », réagit (avec mesure) le maire. Celui-là avait organisé une votation citoyenne le 22 décembre 2024, 98,56 % des votants - 1 680 dont 1 675 exprimés - s'étaient prononcés en faveur du maintien de la crèche à l'hôtel de ville. Finalement, la crèche de Beaucaire, c’est un peu le cadeau de Noël du RN pour les juges…

Coralie Mollaret

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