Conseil municipal de rentrée, mardi soir, à Manduel. À l’ordre du jour, une vingtaine de délibérations, dont la très attendue révision du Plan local d’urbanisme, accompagnée par le cabinet Urbanis. Il s’agit du plan d’aménagement de la commune pour ces dix prochaines années. « Notre PLU n’avait pas été révisé depuis 2007. Il aura fallu travailler pendant tout le mandat, notamment à cause de la crise sanitaire qui nous a fait prendre du retard », explique le maire, Jean-Jacques Granat.
Au cours de cette révision, Nîmes Métropole se rapproche de son édile, promu entre-temps à la présidence du comité de pilotage de Magna Porta : « Sur les conseils du préfet, nous avons décidé d’intégrer le projet Magna Porta à notre PLU. » Au départ, la nouvelle ne réjouit pas franchement le maire. Jean-Jacques Granat voit dans ce mariage un gros risque pour sa commune... « J’ai peur qu’il y ait des recours qui bloquent l’aménagement de mon territoire. Ce serait très problématique, puisqu’à Manduel, nous sommes carencés en logements sociaux avec une pénalité annuelle de 140 000€ », nous confiait le maire lors d’une précédente interview.
Magna Porta est loin d’être un long fleuve tranquille. En cause : l’importance de sa surface territoriale, soit 60 hectares à urbaniser (200 à compenser), mais aussi son lieu d’implantation, autour de la nouvelle gare, qui, ces dernières années, a cristallisé les critiques de l’opposition. Lors du dernier conseil communautaire, l’élue d’opposition PCF, Sylvette Fayet, avait demandé des comptes au président LR de Nîmes Métropole, Franck Proust. « Je vais m’exprimer avant le 15 octobre, je vais faire un point presse », lui avait-il promis. Pourquoi cette date ? Parce que l’élu nîmois attendait le vote du PLU par les élus manduelois. Maintenant que c'est fait : « C’est une très bonne chose qui va nous permettre de présenter le projet de la zone avec les premières entreprises. Nous sommes sur ce dossier, comme beaucoup d’autres, à la recherche du temps perdu », réagit l'exécutif communautaire.
Ce mercredi, le document a été voté à l’unanimité : « Cela reflète l’adhésion à un projet de développement urbain et économique équilibré et cohérent pour l’avenir de la commune », commente Jean-Jacques Granat. « Les grandes orientations nous ont paru conformes », réagit l’élu d’opposition David-Alexandre Roux, qui aurait aimé toutefois que la zone d’activité se compose également de logements. Refus catégorique du maire, qui a réservé d’autres terrains pour construire du logement social et ainsi sortir du classement peu glorieux des communes carencées.
Et maintenant ?
Suite au vote du PLU, l’enquête publique se tiendra sous l’autorité d’un commissaire enquêteur désigné par le Tribunal administratif de Nîmes. Une enquête qui consultera les personnes publiques, les associations ainsi que la population. Le bilan de celle-ci sera alors soumis au vote du conseil municipal. « Le seul danger, c’est qu’il y ait un recours déposé », rappelle le maire. Dans le feuilleton Magna Porta, les rebondissements sont plus fréquents que les passages de trains à la nouvelle gare.