Notre département n’a plus assez de médecin pour répondre aux besoins de la population… C’est le triste constat dressé par le Conseil départemental, ce vendredi, en séance publique : « Avec 81 médecins pour 100 000 habitants, soit un praticien pour 1 234 habitants, la densité médicale est très faible ». Des données recueillies de L’observatoire interrégime des situations de fragilité datant de 2023.
Que prévoit ce plan ?
À Nîmes, 107 médecins ont été recensés contre 22 sur le canton alésien. En parallèle, entre 2020 et 2023, la population gardoise a augmenté de 12 000 habitants avec que le territoire perdait 51 médecins. Conséquence : 65% des Gardois, selon la collectivité, déclarent avoir des difficultés à se soigner et 30% renoncent à des soins en raison du coût et du délai d’attente.
« Bien que la santé soit une compétence de l’État, nous avons décidé d’agir », souligne la présidente PS Françoise Laurent-Perrigot et son premier vice-président chargé de l'Autonomie des personnes âgées, Christophe Serre. Le plan du Département s’inscrit dans celui du Schéma des solidarités (2024-2027). À l’intérieur, la collectivité s’engage à soutenir, à la fois dans l’investissement et le fonctionnement, les structures de santé.
Elle prévoit aussi une bourse et des indemnités aux internes et autres jeunes docteurs signataires de la convention d’engagement à exercer dans les zones fragiles du territoire. À noter également que le Département prévoir une journée de la santé et se pose en « vigie » afin d’analyser l’évolution de la population médicale.
La politique gouvernementale remise en cause
L'opposant et président du groupe des Centristes, Philippe Ribot, ne manque pas de piquer : « À l’époque, vous m’aviez dit que le Département n’était pas compétent… Aujourd’hui, après trois ans de maturation, nous sommes ravis que ce plan santé voit le jour. » Pour l’élu ex-LR du canton de Saint-Gilles, Eddy Valadier, si notre département est attractif, « les enjeux de santé seront probablement un nouvel élément d’attractivité. Il ne suffira pas d’avoir du soleil et des collèges. Nous sommes à l'aube d'une guerre concurrentielle entre les collectivités pour attirer les médecins. »
L’élu départemental de la Grand’Combe, Patrick Malavieille, s’inquiète, avec « les 5 milliards d’euros d’économies décidées par le Gouvernement, les moyens ne sont pas au rendez-vous ». L’élue du canton de Roquemaure, Nathalie Nury, dont la fille fait des études de médecine, y va aussi de son commentaire : « Les universités n’ont pas les moyens de former plus de médecins… Aujourd’hui, les études sont plus difficiles et les parlementaires ont voté une année de plus d’internat pour les généralistes. »
Au Département, si la compétence santé n'est pas officielle, les élus devront y prendre leur part pour répondre aux besoins de leurs administrés. Reste la sempiternelle question des moyens...