EXPRESSO « L’erreur » de l’ex-maire de Clarensac l’entraîne devant la justice
Le 23 janvier prochain, l’ancienne maire de Clarensac, Marjorie Enjelvin, plaidera coupable devant la justice pour prise illégale d’intérêt. En 2018, elle avait utilisé la tractopelle de la mairie pour agrandir le trou de sa piscine.
« Il n’y a eu aucun enrichissement personnel… J’ai fait une bourde, une erreur », reconnaît Marjorie Enjelvin. Le 23 janvier au tribunal de Nîmes, l’ancienne maire de Clarensac plaidera coupable pour prise illégale d’intérêt, dans le cadre d’une CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). Une procédure allégée proposée à un accusé lorsqu’il reconnaît les faits reprochés.
Les faits, justement, datent de 2018. Ils ont ressurgi en 2020... en pleine campagne pour les élections municipales. Selon nos informations, un administré aurait porté plainte auprès de la gendarmerie de Calvisson contre la maire de l'époque, Marjorie Enjelvin. Photo à l’appui, le plaignant soutient alors que l'élue, candidate à sa succession, a bénéficié d’une tractopelle de la commune pour agrandir le terrassement de sa piscine.
Jointe par téléphone, l’ancienne maire, aujourd'hui expatriée en Lozère, raconte : « C’est une histoire vraiment bête… En juillet 2018, le livreur de ma piscine m’a appelé, me disant qu’il fallait que j’agrandisse le trou. Mon mari était à l’hôpital, je ne savais pas comment faire. » Toujours selon ses dires, un agent l'aurait alors appelé pour lui demander l'autorisation d’emprunter la tractopelle de la mairie : « Il avait un problème de fuite d’eau. Vous savez, même si ce n'est pas légal, c'est d'usage dans les villages de laisser des employés municipaux se dépanner. »
Et entre la mairie et le domicile de l’agent municipal, « il y avait mon domicile. Alors par facilité, j’ai demandé à l’agent de venir mettre un coup de godet sur mon terrain. Je m’en veux, c’est la seule erreur que j’ai faite ! Pendant mes six ans de mandat, j’ai toujours plaidé pour l’exemplarité. » Au-delà des faits reprochés, Marjorie Enjelvin ne peut s'empêcher de voir dans cette affaire un réglement de compte politique : « À Clarensac, la politique a toujours été compliquée. Ce n’est pas pour rien que je suis partie… On a menacé de brûler ma maison et on a essayé d’intimider mon fils ! » Marjorie Enjelvin sera donc fixée sur son sort le 23 janvier, la mairie de Clarensac pourrait se porter partie civile.
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