Surfer sur la ferveur. Nîmes Olympique fait chavirer les cœurs et rend parfois un peu fou. Comme dans de nombreuses villes en France : allez demander aux Stéphanois ou aux Marseillais… Nîmes est une terre de foot. Mais avec cette petite folie supplémentaire chez les supporters. Les Nîmois veulent simplement avoir en main une part de la destinée du club. Ensuite, ils sont prêts à tout, y compris à se rendre en masse au stade des Antonins, le samedi, pour un match de 4ᵉ division. Alors cet engouement, cette passion, certains candidats aux municipales espèrent l’utiliser stratégiquement pour convaincre les fans-électeurs de voter pour leur liste. Le premier d’entre eux : Vincent Bouget, la tête de liste communiste de l’union de la gauche. Samedi dernier, il a décortiqué, devant la presse, son analyse de l’étude commandée par la droite pour la rénovation du stade des Costières. L’enceinte des Crocos, vouée à la destruction, avait été vendue par la majorité municipale à Rani Assaf, l’ancien président du NO, dans le cadre de son ex-futur grand projet de stade nouvelle génération. On connait la suite… L’opposant de Jean-Paul Fournier et Franck Proust conteste donc l'étude, évoquant "un manque de sérieux" et déplorant "des dépenses incohérentes". Plus de la moitié du montant des travaux sont qualifiés de "prestations inutiles". Est-ce vraiment le cas ou bien un argument de campagne au service du candidat communiste ? Un des membres des services techniques de la Ville répond : « Je ne suis pas spécialiste, mais cette étude est sérieuse et argumentée. Je pense que l’équipe de M. Bouget ne réalise pas forcément tous les surcoûts induits par l’ouverture d’un ERP de cette taille en termes de sécurité notamment. » Du côté des Finances, on est plus nuancé : « Cela reste une étude et ça n’engage nullement la Ville qui devra de toute façon mettre en concurrence. Le programme sera déterminant dans le coût. » Alors qui est ISC (Ingénierie sportive et culturelle), les auteurs de l’étude ? Ils se présentent comme experts depuis 25 ans dans l'assistance à la maîtrise d'ouvrage pour les équipements sportifs et culturels des collectivités territoriales. C’est en effet le cas et la liste de leurs références est impressionnante. D’ailleurs, ils travaillent autant avec des mairies de droite que de gauche. Nous ne sommes donc pas avec des rigolos qui ont pondu quelques pages pour les besoins de la cause de la majorité sortante. Mais tout cela, Vincent Bouget le sait pertinemment. Ce n’est pas son sujet. Il fera d’ailleurs sûrement appel à cette entreprise s’il est dans le fauteuil de maire après 2026. Aujourd’hui, et il a raison, il a un vrai projet à proposer à l’inconscient collectif des supporteurs : le retour fantasmé et triomphant au stade des Costières. Et pour pas cher. Le tout emballé dans la belle idée de tirer un trait définitif sur le méchant Rani et ses amis de la droite nîmoise qui lui ont vendu le club et son âme. Reste à savoir si tous les supporteurs du Nîmes Olympique votent à Nîmes ? Et si la somme de plus d’un million d’euros versée au club par Franck Proust n’est pas déjà un motif de contrariété chez une partie des Nîmois ? Le football, on le sait, n’est pas une science exacte. La politique non plus.
Un revenant. Selon nos informations, Olivier Jalaguier a été choisi par les équipes de Franck Proust dans le cadre de la campagne des municipales. Il va intervenir pour apporter sa patte et son expérience dans la stratégie politique. « C’est une réelle surprise. En 2020, Jalaguier était avec Lachaud et n’a pas hésité à dire tout le mal qu’il pensait de Fournier », se souvient amer un proche du Centriste. Mais le maire sortant est-il au courant ? « C’est Éric Giraudier et Valentine Wolber qui ont convaincu Proust de faire appel à lui pour structurer la campagne. Car cela partait dans tous les sens », explique une source municipale qui rajoute : « Au moins, Franck en faisant appel à Olivier Jalaguier montre sa capacité à prendre ses distances avec les choix de Fournier… » Enfin, un acteur avisé va plus loin : « Ce grand visionnaire et expert de la communication rallie la machine à perdre de Proust… Sauf s’il est là pour faire le lien avec l’extrême-droite puisque Olivier Jalaguier ne cache pas son souhait de faire l’union des droites… »
Tout change. Les relations entre le « Collectif Barriol en colère » et le premier adjoint d’Arles, Jean-Michel Jalabert n’ont pas toujours été au beau fixe. On se souvient du début d’année 2024, à l’occasion des cérémonies des voeux, quand l’Arlésien a été contraint de remplacer, au pied-levé, le maire souffrant. « Dans le quartier de Barriol, l’ambiance était électrique et Jean-Michel Jalabert avait même été interrompu pendant son discours… », rappelle un élu de la majorité. C’est apparemment de l’histoire ancienne… Si l’on en croit l’un des derniers post du « Collectif Barriol en colère » : « Barriol, Trebon, Griffeuille, dernièrement Mr Jalabert était présent dans les quartiers et nous l'avons souvent vu ces 5 dernières années à Barriol. Nous n'avons pas toujours été très tendres avec lui (il ne pouvait pas en être autrement vu le contexte), mais il ne nous en a jamais tenu rigueur, il a toujours été respectueux, a toujours répondu aux sollicitations, fait remonter les demandes et pour tout cela il mérite notre estime, notre respect. » Si Jean-Michel Jalabert avait l’idée de se lancer dans l’aventure en mars 2026, il sait sur qui compter…
Chaud ou froid ? « Il n’ira pas. C’est du bluff. Jean-Michel Jalabert entretient de bonnes relations avec le maire, il veut simplement être mieux considéré », explique froidement un proche de Patrick de Carolis. « Il est le plus arlésien de l’équipe municipale. Fidèle, loyal, il a toujours joué la carte de la proximité et du dialogue. De Carolis devrait se méfier », répond un élu. Ce que l’on comprend de la situation ? L’horizon pourrait se dégager rapidement si le maire est clair au sujet de Cyril Juglaret. « Jean-Michel Jalabert pourrait accepter finalement de rester sur la même liste que celle de Mandy Graillon. Mais Cyril Juglaret, c’est un non définitif. Ce mec lui a fait trop de mal. » Une position qui irrite l’entourage du maire. « Patrick de Carolis ne veut pas de Cyril Juglaret. Il a l’étiquette du perdant sur la tête. À deux reprises, en 2014 et 2020, il n’a pas réussi. Pourquoi en 2026 les Arlésiens voudraient de lui ? » Mais en fait, puisque personne ne veut de Juglaret, où est le problème ?
La maison qui brûle. Depuis quelques dimanches, on vous narre les « excellentes relations » entre le directeur du SDIS, le Colonel Carret, et Alexandre Pissas, son président. Semble-t-il que ce dernier n’entretiendrait pas non plus de très bonnes relations avec Christian Viles, le secrétaire général des pompiers. Dans un courrier daté du 7 octobre, auquel notre rédaction a eu accès, le docteur Pissas somme son collaborateur d’arrêter « de m'envoyer des mails et de les adresser sans m'en avoir informé au préalable. Je vous demande de cesser immédiatement cette façon de procéder. En effet, je dois être tenu au courant de ceux-ci avant leur expédition. Je vous demande instantanément de répondre à ma demande car je n'aimerais pas avoir à rendre des décisions négatives. » Mais que se passe-t-il aux services administratifs des pompiers du Gard ? Un putsch se préparerait-il ? Tout cela commence à faire mauvais genre…
Une partie d’échec. La présence d’Yvan Lachaud à l’inauguration du local de campagne du candidat Plantier, mercredi soir, a fait jaser. « Julien Plantier est en train de réussir son pari de la grande union de la droite et du centre qui a offert tant de victoires à Jean-Paul Founier », explique, enthousiaste, un proche de l’ex-premier adjoint. « Je pense que le petit Plantier a fait une erreur. Yvan Lachaud n’était pas là par hasard : il a été invité avec certitude. Mais la droite ne veut pas du centriste. S’il continue comme cela, il va offrir un boulevard à Proust… », raconte un militant LR croisé lors de la soirée. Mais Julien Plantier a-t-il vraiment la capacité de se passer de l’étiquette Horizons, et d’Yvan Lachaud, une bête électorale ? « Il n’a surtout pas le choix, car si Plantier retourne avec la droite, c’est un élu au sein du groupe Nîmes Avenir qui sera la tête de liste du centre », annonce un proche du Centriste. Qui pourrait alors aller à la bataille ? « Lachaud est toujours sur le coup d’après. Deux noms reviennent avec insistance pour récupérer l’étiquette Horizons en cas d’accord Plantier-Proust : Sophie Roulle et Xavier Douais ».
Premiers retours. Comme indiqué dans une précédente édition, la droite avait mis des « mouchards » lors de la soirée d’inauguration du local de campagne Le Forum de Julien Plantier. Les photos et vidéos ont tourné toute la soirée à la mairie et au Colisée. Alors que certains ont décidé de ne pas s’y rendre pour éviter d’éventuelles représailles, d’autres ont assumé. Plusieurs personnalités avaient fait le déplacement, notamment les représentants de la Fédération française du bâtiment aux premières loges. « Le président Pierre Martin joue avec le feu. Même si tout le monde pense que c’est Olivier Polge, le secrétaire général, qui l'a poussé à être là… », menace la garde rapprochée du patron du Colisée. « Il y avait aussi des soutiens de l’union Proust-Plantier qui voulaient prendre la température et s’assurer qu’une alliance était encore possible… » À la sortie, les conclusions sont diverses. « Il y avait du monde, mais pas assez pour inquiéter Proust. En 2020, David Tebib, qui n’était pas le premier adjoint sortant, avait réuni plus du double de Plantier… Et il a fait 5 % au premier tour dans un contexte Covid de surcroit. »
Koukas se prépare. Le communiste Nicolas Koukas a réussi la première étape de « L’appel d’Arles. » Des ateliers ont été mis en place, le programme est déjà bien entamé et l’unanimité règne dans le choix d’un rassemblement le plus large possible à gauche. Seule épine dans le pied : LFI. Les Insoumis comme partout en France ont décidé de présenter une liste dans les villes de plus de 10 000 habitants. Ce sera donc le cas d’Arles. Sauf si Koukas accepte de céder sa place. Pour un Insoumis ou personnalité de la société civile. « C’est du suicide, LFI est un repoussoir aujourd’hui chez bon nombre d’électeurs. Notre choix est fait : ce sera Nicolas Koukas. D’autant qu’il a déjà fait campagne aux dernières législatives », explique une source proche de « L’appel d’Arles. » Selon nos informations, le lancement officiel et le dévoilement de la tête d’affiche sont prévus pour la mi-novembre.
Les suites de la perquisition… Après les révélations d’Objectif Gard sur les perquisitions au sein du service urbanisme de la Ville de Nîmes, les rumeurs ont enflé dans tous les sens jeudi après-midi. Alimentées aussi par les journalistes des autres rédactions, qui ont appris la nouvelle sur Objectif Gard, et qui ont cherché des informations par tous les moyens. La prochaine fois, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter directement. Donc, selon nos renseignements, il pourrait s’agir d’une dénonciation par une ancienne collaboratrice de la Ville appartenant jusque-là au service urbanisme. « Elle est partie avec des clés USB et des dossiers sous le bras. C’est un coup monté pour faire tomber un candidat aux municipales », pense savoir l’une de nos sources. « Il s’agit d’une vente d’un terrain qui a capoté avec un particulier. Finalement, après l’estimation des Domaines, le lot a été vendu à un promoteur immobilier. Il y a une histoire de vengeance derrière », indique un autre acteur qui se dit proche du dossier. Pour le moment, tout cela reste au stade des rumeurs, rien de concret. Même si une petite musique ferait état de relations troubles pendant longtemps entre un acteur immobilier nîmois et un élu de premier plan, relations qui pourraient avoir entraîné des suspicions et donc un contrôle judiciaire. À suivre...
Marzo tente de convaincre Proust. Quelle suite après le café entre Jérémy Rosier, la tête pensante de Julien Plantier et Gerardo Marzo, le conseiller spécial du maire, à la manœuvre pour la campagne de Franck Proust ? Il semble que ce très proche de Jean-Paul Fournier ait demandé un rendez-vous au président de Nîmes métropole dans la semaine. Un échange instructif : Gerardo Marzo cherchant à ouvrir les portes d’un accord avec l’ex-premier adjoint de Fournier. En vain. « Franck Proust reste sur la réserve. Il fait le choix, pour le moment, de la concentration sur sa propre campagne sans se laisser perturber. Plantier est une option, mais loin d’être capitale », déclare un élu de la majorité. « Au soir du premier tour, Plantier sera derrière Rouverand avec certitude. Il n’y a aucun intérêt à une alliance. En tout cas, pas de façon immédiate », complète un des artisans de la campagne du candidat du maire. Comme depuis plus d’un an, Franck Proust prend donc son temps. Il ne veut pas dévier de ses objectifs. « La constance est sa principale qualité. Beaucoup de monde est déjà derrière lui. Avec ou sans Plantier, il sait qu’il sera de toute façon le prochain maire. »
Josserand la technicienne. La députée RN Sylvie Josserand vient de nous écrire. Non pas pour se plaindre d’un article à charge. Ou pour annoncer sa candidature à la mairie de Nîmes. Elle nous a fait parvenir une carte explicative et un exemplaire du rapport d’information consacré à l’union des marchés de capitaux élaboré en sa qualité de référente pour les affaires économiques de la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale. Un document très technique qui permet d’analyser l’efficacité de la démarche initiée en 2014 par le président de la Commission européenne de l’époque Jean-Claude Juncker dans l’objectif d’offrir de nouvelles sources de financement aux entreprises. On vous le dit tout de suite : le bilan est mitigé. Certaines entreprises innovantes quittent l’Europe pour s’établir notamment aux États-Unis afin de lever plus facilement des fonds. Ainsi, le rapport auquel a participé l’avocate nîmoise esquisse quatre leviers pour améliorer l’efficacité des marchés financiers européens. Loin, très loin des chicayas politiques locales. Sylvie Josserand semble éloignée des préoccupations nîmoises comme sa collègue Pascale Bordes à Bagnols. Pour les deux avocates, l’intérêt politique est ailleurs.
Face à Plantier. Votre émission TV Le Club est de retour au mois de novembre sur Objectif Gard & Arles. Encore un peu de patience… En attendant, votre journal vous invite à ne pas manquer l’évènement politico-médiatique de cet automne avec le « Face à » consacré à Julien Plantier. Rendez-vous sur les plateformes sociales et sur Objectif Gard & Arles. Nous serons en direct de La Fabrik, ce mercredi 22 octobre 2025 à partir de 21 heures. Dix personnalités de Nîmes viendront interroger le candidat à la mairie de Nîmes sur différentes thématiques qui vous concernent.
Ce sont les vacances de la Toussaint et vos indiscrétions du dimanche partent aussi en congés. Prochain numéro le 2 novembre prochain. En attendant, rassurez-vous, la rédaction politique et économique de votre journal reste en alerte…