Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 22.09.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 312 fois

LE 7H50 de Karine Voinchet, en marche contre la réforme du travail

Une cinquantaine de militants FI participera à la marche parisienne contre la réforme du code du travail. Parmi eux : Karine Voinchet, ex-candidate aux Législatives sur la 6e circonscription. (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Manifestation contre la réforme du code du travail, acte II. Dix jours après la mobilisation syndicale (CGT, Solidaires et FSU), le mouvement de Jean-Luc Mélenchon appelle à battre le pavé à Paris, le 23 septembre.

Objectif Gard : Pourquoi manifestez-vous contre les ordonnances du gouvernement* ?

Karine Voinchet : Cette réforme nivèle le statut des salariés vers le bas, notamment avec l'inversion de la hiérarchie des normes. Demain, tout ce qui était régi par la loi et les branches sera négocié au niveau de l’entreprise. Ça concerne par exemple le salaire ou les heures de travail. Pour rester compétitives, les sociétés vont faire reculer les droits des salariés. C’est scandaleux ! (...) Il y a aussi le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Un employeur va savoir à l’avance combien lui coûtera un renvoi. Il pourra prévoir de licencier tranquillement sans respecter les règles !

Deux manifestations s’organisent : l’une par les syndicats et l’autre, par votre mouvement. Est-ce efficace de diviser le front de contestation ?

Le 12 septembre, les syndicats ont manifesté dans toute la France. Cinquante de nos militants actifs ont manifesté à Nîmes. (...) Nous ne divisons pas le front de contestation, au contraire : nous le multiplions. Le fait de manifester déclenche des mouvements de grève de plusieurs corps de métier comme les camionneurs ou les raffineries… L’idée, c’est d’associer le plus de monde possible pour demander le retrait des ordonnances. 

Ne dit-on pas que l'union fait la force ? Comme pendant les grandes grèves de 95 qui ont fait reculer le gouvernement... 

Peut-être que nous en arriverons là... En tout cas l’an dernier, nos mobilisations ont fait reculer le gouvernement Valls sur plusieurs dispositions de la loi El Khomri.

Justement ! Depuis plusieurs années, partis et syndicats de gauche se mobilisent pour conserver les acquis sociaux. À quand une mobilisation pour en gagner de nouveaux ?

C’est sûr, on ne conquière plus rien... Après, moi je trouve que c’est trop facile de dire que les syndicats ne sont plus efficaces, que les gens s’en fichent… On le voit : nous avons énormément de jeunes dans nos mouvements. Les 20-25 ans sont beaucoup plus politisés que l’était la génération précédente. Certes, ils n’ont pas les mêmes formes de lutte que leurs anciens mais il y a une conscientisation politique qui est en train de renaître. À un moment donné quand on est bien au fond, il faut donner un coup de pied pour remonter.  Nous allons continuer à expliquer, à convaincre les gens, pour leur faire comprendre que c’est eux qui ont le pouvoir de faire changer les choses.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

*Pour entrer en vigueur, les nouvelles règles du code du travail n’auront pas besoin d’être validées par le Parlement (députés et sénateurs, représentants de la nation). Présentées avant la fin du mois en conseil des ministres, elles seront signées par le Président Macron et entreront ainsi en vigueur.

Coralie Mollaret

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