Publié il y a 16 jours - Mise à jour le 07.05.2025 - Propos recueillis par Norman Jardin - 4 min  - vu 771 fois

L'INTERVIEW Christophe Pio : « On ne va pas casser l’âme des halles »

Christophe Pio.

- Norman Jardin

Après la création du collectif « Sauvons les halles » et le lancement d’une pétition en ligne demandant l’organisation d’une concertation et la publication de plusieurs documents.  Christophe Pio, l’adjoint délégué aux Halles, aux foires et aux marchés à la ville de Nîmes, répond aux inquiétudes du collectif et dénonce une manipulation politique à l’approche des élections municipales.

Objectif Gard : Un nouveau collectif baptisé « Sauvons les halles » vient d'être créé et il s’inquiète de certains points concernant la rénovation des halles. Avez-vous rencontré ses membres ?

Christophe Pio : Le collectif avait déjà fait parler de lui, il y a un mois et demi, et je lui avais répondu. J’ai même rencontré monsieur Rafaël Lafare en lui disant que j’étais ouvert à la discussion.

« Monsieur Lafare est un perroquet »

Que répondez-vous au collectif évoquant un manque de concertation et d’information au sujet des futurs travaux ?

Il y a toujours eu une concertation et chaque fois que nous faisons une réunion avec les étaliers, les employés étaient conviés. D’ailleurs, monsieur Lafare était présent à la dernière réunion et à la fin, il a remercié Franck Proust en lui disant « Merci pour ces éclaircissements ». Nous avons installé un comité de pilotage et nous avons une réunion vendredi avec les étaliers. Je suis en contact tous les jours avec eux. Mais les employés doivent faire leur concertation avec leur patron. Quand on veut faire de la politique, on ne se cache pas derrière un collectif ou une association et monsieur Lafarre (membre du collectif "Sauvons les halles", NDLR) est un perroquet.

Le perroquet de qui ?

Il suffit de regarder les présidents d’association qui sont autour de lui et je n’ai pas besoin de vous expliquer. Je ne prononcerais pas le nom, mais on sait très bien pour qui il fait le perroquet. Ce collectif, c'est de la politique. De plus, monsieur Lafare se présente au nom de la Ferme du Cantal, mais il n’en est que l’employé et pas le patron. Ce garçon n’envoie que des fake news. Par contre, les personnes de ce collectif ne sont jamais venues nous voir à la mairie. Mais ma porte reste ouverte.

Le terme « Nouveau mode de consommation », employé par la ville de Nîmes, préoccupe les membres du collectif. L’inquiétude est-elle justifiée ?

C’est une fake-news, il n’y aura pas de nouveau mode de consommation. On veut conserver les halles comme elles sont aujourd’hui, avec les identités de chacun. Nous ne sommes pas comme les halles Biltoki de Béziers qui sont totalement aseptisées avec la même enseigne pour les étaliers et ce n’est pas ce que nous voulons.

« Les halles n’ont pas été rénovées depuis les années 1970 »

Les halles de Nîmes vont-elles perdre leur âme ?

Il n’y a pas de crainte à avoir. Tous les étaliers sont au courant que nous n’allons pas casser l’âme des halles.

La rénovation des halles est-elle vitale ?

Je reçois 200 e-mails par mois m’indiquant des pannes ou des fuites. Les halles n’ont pas été rénovées depuis les années 1970. On n’a pas modifié l’électricité depuis cette époque. Il faut une rénovation et une remise aux normes.

Pendant les travaux, où seront relocalisés les étaliers ?

Certains journalistes ont évoqué le boulevard Gambetta et c’est une connerie monumentale. Le comité de pilotage est là pour trouver une solution avant la fin de l’année 2025 et pour savoir où ils veulent être relogés. Techniquement, on est en concertation. Les étaliers ont élu deux représentants et la mairie n’a pas géré ces votes.

« On n’est pas plus bête qu’à Béziers »

« Sauvons les halles » estime que les étaliers sont « tenus par la crainte de ne pas voir leurs baux renouvelés par la ville en 2029 ».

Pas du tout, et lors de la dernière réunion, Franck Proust les a rassurés là-dessus. C’est une exigence de faire signer des baux, même si le terme est impropre, car nous sommes dans le domaine public. Il faut plutôt parler d’autorisation d’occupation domaniale, et nous sommes en train de voir si, juridiquement, il est possible de la faire renouveler en 2028 et pas en 2029.

Est-il possible de conserver une partie de l’activité pendant le temps de la rénovation ?

Ce n’est pas possible de la faire quart par quart, car cela triplerait le budget. On a fermé trois étaliers pour la durée des travaux de la Socri et on a eu un désordre monstre. Des journalistes parlent de 18 mois de travaux, mais on ne peut pas encore le quantifier. Quand je vois que Robert Ménard aux halles de Béziers a rénové 3 000 mètres carrés en neuf mois, je pense que l’on n’est pas plus bête qu’à Béziers et qu'on est capable de gérer les travaux. Si on arrive à réaliser ces travaux en neuf ou dix mois, ça sera très bien. Tout ça est très politisé, car ce n’est pas le chantier du siècle.

À l’issue des travaux, le nombre d’étaliers sera-t-il réduit ?

Non, cela ne va pas changer, il y aura le même nombre d’étaliers.

« Aux halles, je ne me fais pas cracher dessus et on ne m’envoie pas des tomates »

Le collectif « Sauvons les halles » demande la publication de certains documents, dont le cahier des charges. Ces documents sont-ils consultables ?

Le cahier des charges sera communiqué aux deux représentants des étaliers. On ne cache rien.

Pour quelle raison la rénovation des halles de Nîmes est devenue un sujet aussi clivant ?

Il y a des élections dans un an et le problème est que celui qui fait le perroquet de la personne dont je tairai et qui espère grappiller des voix, car il n’a aucun programme. Mais il faut se souvenir que Jean-Paul Fournier a été réélu en 2020 et que dans son programme, il y avait la rénovation des halles. De notre côté, tout se passe bien avec les étaliers. Quand je vais aux halles, je ne me fais pas cracher dessus et on ne m’envoie pas des tomates.

Propos recueillis par Norman Jardin

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio