Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.06.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 2061 fois

NÎMES Le socialiste Jérome Puech : « Je vais partir en vacances pour réfléchir…  »

Malgré les circonstances, Jérome Puech garde le sourire (Photo : Coralie Mollaret)

« Amer », « déçu », « trahi »… Le leader socialiste ne manque pas de mots pour déplorer l’alliance de son ex-tête de liste écologiste, Daniel Richard, avec le président centriste de Nîmes métropole pour le second tour des Municipales nîmoises. Reste que Jérôme Puech estime avoir fait le job. 

Objectif Gard : Comme le dirait Elkabbach, à quoi ressemble le mur sur lequel le Parti socialiste nîmois s’est fracassé pour ces Municipales 2020 ? 

Jérôme Puech :  Ça fait mal, très mal. D’abord pour les Nîmois. On donne un spectacle affligeant de la vie politique. Si on se met à leur place, ils ont vécu une crise sanitaire, ils avaient déjà des difficultés économiques… Pour ceux qui espéraient un éventuel changement, c'est raté. Jean-Paul Fournier sera maire. Je suis déçu, amer. Je me sens trahi. Avec mon équipe, nous avons dépensé beaucoup de temps et d’énergie. 

Regrettez-vous votre choix d’avoir rallié la tête de liste écologiste Daniel Richard ? Certains socialistes avaient, dès le départ, refusé cette option… 

D'abord, j’ai respecté nos statuts. J’ai été élu par les militants pour défendre les intérêts du PS aux municipales. Et je les ai aussi consultés pour qu’ils votent sur l’alliance avec Daniel Richard. Ce n’était pas une obligation. Moi, je considère que j’ai fait le job. D’ailleurs, quand on regarde ce qu’il se passe à Marseille, à Bordeaux, le PS s’est allié avec les écologistes. Le vrai problème a été la personnalité de Daniel Richard. Il était sur des concepts assez lunaires, dans une logique très peu locale. D’ailleurs la première fois que je l’ai rencontré, je me suis dit que jamais je ne m’allierai à lui. 

Ah bon ? Du coup pourquoi avoir changé d'avis ? 

Il y a eu une dynamique de rassemblement autour de lui, avec l’arrivée aussi de la France insoumise. Et puis notre programme se composait à 80% de mesures écologiques. Notre problème, c’est simplement que nous sommes tombés sur le mauvais bonhomme… 

Honnêtement n’avez-vous pas été aveuglé par les bons scores de l’écologie aux Européennes 2019 et dans les sondages ? 

Pour les sondages non, ils ont été réalisés avant notre alliance. Après, je ne suis pas opportuniste. Honnêtement, je ne pensais pas que Daniel Richard était à ce point malhonnête. Nous avions signé un accord écrit dans lequel était stipulé que l’on ne s’allierait jamais à la Droite. Je tiens aussi à signaler que Daniel Richard n’a pas eu la décence de rassembler ses colistiers pour expliquer sa décision. Ces gens ont donné de leur personne, de leur temps et de leur argent pour cette campagne. C’est inhumain…  

C’est facile de dire aujourd’hui « je te l’avais dit ! »

La manière dont il a exclu Jean-Paul Boré ne vous a pas mis la puce à l’oreille ? 

C’est facile de dire aujourd’hui « je te l’avais dit ! » J'ai pris la décision avec l'ensemble des socialistes. Les municipales vont se terminer et Daniel Richard retournera à Tarascon, comme l’ex-directeur de cabinet de Manuel Valls et numéro 2 sur la liste de Françoise Dumas en 2014. Daniel Richard est le deuxième mercenaire que je croise !

Qu’allez-vous faire pendant cet entre-deux tours ? 

Bon d’abord, j’ai appelé clairement à voter Vincent Bouget, tête de liste de Nîmes citoyenne à Gauche. Je me suis également mis à sa disposition. J’ai eu notre premier secrétaire, Jean Denat, au téléphone. Le Parti socialiste lui a donné la possibilité d’utiliser le logo… Je n’ai pas de commentaire là-dessus.

Cette trahison de Daniel Richard prive les socialistes d’une représentation au conseil municipal de Nîmes. Quel avenir pour votre parti politique ? 

Nous n’étions plus représentés puisque l’ex-candidate aux municipales nîmoises et députée, Françoise Dumas, est partie chez La République en marche et a même soutenu certaines décisions politique du maire de Nîmes. Il y a d’autres échéances à venir… Mais il est évident que c’est mieux d’être implanté dans la commune. 

Tout n’est peut-être pas perdu pour le PS. Qu’en est-il de ceux qui avaient décidé de rejoindre la liste de Vincent Bouget dès le premier tour ? Seront-ils exclus ? 

Il y a l’ex-député Patrice Prat qui n’est plus socialiste. Idem pour Corine Giacometti qui a démissionné. S’ils veulent rejoindre le PS, libre à eux. De toute façon, je ne demande l’exclusion de personne, je ne me lancerai pas dans une chasse aux sorcières à l'encontre de socialistes indisciplinés.

Enfin, à titre personnel, comment voyez-vous votre avenir politique ? Ne va-t-il pas être compromis par ces Municipales 2020 ? 

La question c’est plutôt : ai-je toujours envie d’avoir un avenir politique ? Je suis pour l’instant secrétaire de section PS et secrétaire fédéral en charge de la communication. Moi, mon objectif, c’est d’être utile à la ville. Il y a plusieurs façons de le faire, notamment lorsque je parle de ma ville de manière positive au travers de mon journal d'actualité Une à Nîmes. Je vais partir en vacances pour réfléchir... Je me laisse jusqu’à la rentrée. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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