« C’est un moment important, commence le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey. On parle beaucoup des déserts médicaux, des problèmes d’accès aux soins, on essaie d’apporter des réponses. » Et ce « à travers cet outil privilégié qui permet une déclinaison locale du Contrat régional de santé, adaptée au problématiques du territoire et au profil de ses habitants », rajoute Michèle Fond-Thurial, élue à l’Agglomération chargée du dossier.

Les deux premiers Contrats locaux de santé, qui comme celui-ci impliquaient aussi la Sécurité sociale et la Mutualité sociale agricole, ont accompagné la création de CPTS, des Communautés professionnelles territoriales de santé, qui oeuvrent à une meilleure coordination des acteurs de la santé, ou encore à l’ouverture, en 2023, d’une Maison médicale de garde au Centre hospitalier de Bagnols.

Cette fois, il comporte donc 26 actions « innovantes et ambitieuses », avance la directrice adjointe de la Caisse primaire d’assurance maladie du Gard Aurore Crouzet, qui « traduisent une ambition partagée, une action territoriale cohérente, concrète, structurée, en faveur de la santé des habitants sur un territoire qui présente des enjeux majeurs en santé », rajoute-elle. On pense notamment au manque de médecins à Bagnols ou Pont-Saint-Esprit.

Face aux enjeux, les différents signataires veulent promouvoir « une logique de décloisonnement », pose Aurore Crouzet. « Il faut que l’ensemble des acteurs soient mobilisés », estime le directeur départemental de l’ARS Guillaume Dubois, qui salue un Contrat local de santé « de qualité, où on retrouve tout ce qui doit y figurer : une facilitation de l’accès aux soins pour tous, un travail sur l’attractivité du territoire pour les professionnels de santé, et rendre les habitants acteurs de leur santé, ce qui est assez nouveau. » Côté attractivité pour les professionnels de santé, « nous sommes en train de travailler avec le Centre hospitalier sur une maison des internes, où ils seraient logés gratuitement, avec l’idée qu’ils se disent que c’est ici qu’il faut venir », avance Jean-Christian Rey, qui espère bien que les internes en question s’installent ensuite durablement sur le territoire.

La santé mentale fait aussi partie des actions. « C’est la grande cause nationale, rappelle le directeur de l’ARS du Gard. Le nouveau plan du gouvernement promeut l’aller vers, avec des équipes mobiles de psychiatrie et une dotation pour les Centres médico-psychologiques », souligne Guillaume Dubois, avant d’insister lui-aussi sur « le décloisonnement des politiques, qui est essentiel, avec notamment un meilleur lien ville-hôpital. »

Car « beaucoup d’acteurs existent, et parfois, ce qui est le plus difficile c’est de les faire discuter, de créer des coordinations », reprend Jean-Christian Rey. Pour y contribuer, l’Agglomération va recruter d’ici l’automne un poste supplémentaire co-financé par l’ARS.